LE PETIT NICOIS

ACTE I : L’ALLIANCE DE RAISON

Le temps d’une séance et d’une séance seulement, des ponts sont apparus entre les membres du groupe d’Olivier Bettati, Mon parti c’est Nice, et ceux d’Un autre avenir pour Nice menés par Patrick Allemand. L’objectif : se partager le siège laissé aux représentants de l’opposition à la Commission d’Appel d’Offres et celui à la Commission Consultative des Délégations de Service Public.

Chacun des deux groupes a décidé de ne proposer qu’un candidat pour seulement une des deux commissions et de s’abstenir pour l’autre. Au final, Benoit Kandel, pour la CAO et Christine Dorejo pour la DSP ont respectivement récolté 10 voix, soit l’ensemble des votes de l’opposition hors Front National (qui avait décidé de ne pas siéger dans ces deux commissions).

Une alliance de raison que n’a pas manqué de souligner Christian Estrosi : « J’ai modifié le règlement intérieur afin que vous puissiez former des groupes de 4* et que toutes les oppositions puissent s’exprimer, mais ce n’était peut-être pas nécessaire, vous semblez si bien fonctionner ensemble… », de son côté, Pierre-Paul Leonelli, président du groupe Nice Ensemble a publié un communiqué de presse dans lequel il dénonce cette alliance en s’en prenant directement à la liste menée par Olivier Bettati : « ils démontrent à nouveau qu’ils sont mus par la seule satisfaction de leurs intérêts personnels et se compromettent dans des combines dignes de la IVe République ».

ACTE II : IMBROGLIO AUTOUR DE CÔTE D’AZUR HABITAT

Quoiqu’il en soit, ce partenariat a réussi à prouver son efficacité… le temps de deux délibérations. Car au moment des votes pour la désignation du représentant de l’opposition au sein du conseil d’administration de Côte d’Azur Habitat, l’alliance a cédé.

Pensant tout d’abord que leur vote commun contre l’entrée de Martine Martinon (du groupe RBM) serait suffisant pour écarter l’élue, les deux groupes ont décidé de présenter leur propre candidat. Malheureusement, ils se sont rendus compte, un peu tard, que seuls les votes « pour » étaient comptabilisés.

Malgré un nouveau vote de clarification, les deux groupes ont décidé de maintenir leur candidature. Leurs voix divisées, c’est finalement le Rassemblement Bleu Marine qui a pu s’imposer.

ACTE III : ÉPILOGUE SUR FACEBOOK

Dès le lendemain du conseil municipal, la hache de guerre était déterrée par Patrick Allemand. Sur son compte facebook, le vice président de la région P.A.C.A attaque son ancien partenaire socialiste, Marc Concas. « Un ex-PS Marc Concas, a bloqué l’élection de Paul Cuturello au conseil d’administration de Côte d’Azur Habitat, et a ainsi permis au FN de siéger à sa place au CA… Marc Concas a décidé de déposer une candidature après nous avoir demandé ce qu’on lui donnait en échange… il y a les valeurs, la république, ça ne se monnaie pas.

C’est une faute politique et morale. » Marc Concas a immédiatement rejeté la faute sur le leader socialiste. « Malgré mon insistance et celles de ses collègues Dominique Boy Mottard et Christine Dorejo, il a refusé tout accord, alors même que j’avais proposé le retrait de notre candidature pour permettre l’élection de Paul Cuturello contre la candidate du Front National… honte à lui... Son maintien à la présidence de son propre groupe doit se poser. »

Deux sons de cloche différents pour une même histoire. L’alliance n’aura été que de courte durée…

Photo : Marc Concas et Patrick Allemand. ©AC