Le Petit Niçois vous propose de découvrir un extrait des écoutes téléphoniques mises en oeuvre par la police italienne pour mettre le grappin sur trois membres de la `Ndrangheta ayant longtemps sévi dans les Alpes-Maritimes. Sous couvert d’une entreprise de travaux publics, les frères Pellegrino tentaient d’infiltrer l’économie légale en France.
En octobre 2011, le procureur de San Remo, Roberto Cavallone, alerte la France sur les dangers d’une infiltration mafieuse planant sur la Côte d’Azur. Pour appuyer ses propos, il transmet aux autorités frontalières des documents confidentiels. Parmi eux, des écoutes téléphoniques opérées par la police italienne en 2008 impliquant la redoutée fratrie Pellegrino.
Pendant six ans, cette famille d’entrepreneurs de BTP a dirigé une entreprise de terrassement basée au 62, Promenade Marechal Leclerc De Hauteclocque à Menton. Tous sont membres de la `Ndrangheta, l’organisation criminelle originaire de la région de Calabre.
Pendant six ans, la société Pellegrino Frères a ainsi décroché d’importants contrats et effectué sur la Côte d’Azur plusieurs terrassements de promotions immobilières privés dont trois à Menton : le Royal Plaza, bâtiment abritant les bureaux de la communauté d’agglomération de la Riviera française (CARF), le Clos des Fauvettes, une résidence de 37 appartements mais aussi et surtout L’Alhambra, un immeuble dans lequel se trouvent les locaux de la …gendarmerie ! Longtemps, les frères Pellegrino ont eu pignon sur rue. Mais c’était jusqu’à ce que trois des quatre frères, Michele, Giovanni et Roberto, ne soient arrêtés.
En septembre 2011, ils ont été jugés et reconnus coupables de menaces de mort, de corruption, de tentative d’extorsion, d’exploitation de la prostitution et d’association mafieuse.
Le Petit Niçois vous propose de découvrir une partie des écoutes entre Giovanni et Michele Pellegrino. En soit, elles ne démontrent rien de spécial sinon qu’il connaissait bien la région. Au-delà de ça, on y devine leurs stratégies pour blanchir en toute légalité en France l’argent sale gagné en Italie.
Giovanni Pellegrino : Michele, j’ai une bonne nouvelle !
Michele Pellegrino : Dis-moi.
Giovanni : J’ai obtenu un chantier.
Michele : Lequel ?
G. : Les Caravelles, c’est à Eze ! Il y a environ 1 900 mètres cubes d’excavation. Je l’ai pris pour 12 euros l’excavation et pour 18 euros le transport. Le tout à 30 euros !
M. : Okay, Okay… Où emmène-t-on la terre après ?
G. : On va voir. Soit on l’emporte en Italie, soit on la dépose à Carros…
M. : Ce n’est pas mieux de l’emporter à Carros ?
G. : On verra ça plus tard. Nous n’en sommes qu’au début. Par ailleurs, il faudra bâtir un pan de protection le long de la route au cas où des pierres tombent. Une fois le boulot terminé, on le démonte et on emporte les pierres avec nous.
M. : Oui, d’accord ! Mais comment fait-on pour le prix ?
G. : Tout a déjà été calculé. On l’a obtenu ce matin. D’ailleurs, on va me l’envoyer par mail sur mon nouvel ordinateur.
M. : D’accord mais à l’unique condition que le mur de protection soit facturé en plus !
G. : On a fait le même prix qu’en France. Compte qu’ici, cela coute plus cher qu’en Italie, tu le sais ! En gros, on prend les pierres en Italie et on paie moins. Du coup, c’est tout bénef’ !
M. : Je l’espère bien.
(…)
G. : Attends que je te dise tout. J’ai peut-être aussi conclu le chantier de Diana à 45 000 euros. Idem pour la démolition à 34 000 euros.
M. : Bien, Bien… Tu vois qu’on y arrive !
G. : J’ai aussi préparé un tas de devis. Tout est prêt. Tu verras. On a même peut-être conclu une autre excavation.
M. : Celui important ?
G. : Oui, le gros ! Il y en a pour 23 000 mètres cubes et on l’a conclu à 29 euros. (Michele semble prend le temps de calculer)
M. : Cela fait 700 000 euros !
G. : J’en ai donc conclu pour près d’un million de travaux aujourd’hui, soit deux milliards de lire de l’époque Michele. Et peut-être que lundi, on apportera déjà l’excavateur à Èze (…) J’ai l’accord. Je prends 20% d’acompte et je dépose aussitôt un peu d’argent à la banque pour la maison.
M. : Bravo !
G. : Dès que je reçois les mails, je te dis tout. Okay, Michele ?
M. : Okay.
(fin de la conversation téléphonique)
Photo : Pendant six ans, le clan Pellegrino a blanchi l’argent de la `Ndrangheta sur la Côte d’Azur.
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