LE PETIT NICOIS

La Métropole en ordre de marche

Une semaine après le conseil municipal de Nice, c’était au tour de la Métropole d’installer son conseil, ses vice-présidents et ses présidents de commissions.

Dans un Centre Universitaire Méditerranéen (CUM) bondé, le doyen, Angelin Buerch, maire de Bairols, a ouvert la séance. Un jour mémorable pour cet élu qui n’aurait jamais cru siéger un jour au sommet de la Métropole Nice Côte d’Azur d’autant qu’il fêtait ce jour-là, ses 84 ans, comme l’a rappelé Christian Estrosi.

107 Voix sur 130 Pour Christian Estrosi

Immédiatement, les nouveaux élus métropolitains des 49 communes de Nice Côte d’Azur sont entrés dans le vif du sujet en élisant leur président. Ils avaient le choix entre deux candidats, Christian Estrosi (UMP) ou Marie-Christine Arnautu (FN). Sans surprise ni suspense, Marine Brenier, la benjamine, a dépouillé les 115 bulletins donnant les résultats suivants, annoncés par Angelin Buerch : 130 inscrits, 115 exprimés, 5 bulletins blancs ou nuls, 107 voix pour Christian Estrosi, 8 pour Marie-Christine Arnautu.

Le groupe de la gauche de Patrick Allemand (5 membres) et les 2 élus de la liste d’Olivier Bettati avaient annoncé « ne pas prendre part au vote ». A peine installé, une heure après l’ouverture de la séance, le président Christian Estrosi a salué la présence parmi les invités du député-maire de Menton, Jean-Claude Guibal, du maire de Roquebrune-Cap Martin, Patrick Cesari, des conseillers généraux, Caroline Migliore et Daniel Benchimol, du président de la Chambre métropolitaine de commerce et de l’industrie, Bernard Kleynhoff, de Henri Roux, ex-maire de Duranus, et d’Alain Cassini, ex-maire de la Bollène-Vésubie.

Une Métropole PERTINENTE !

Dans son discours, Christian Estrosi n’a cessé de donner des gages de liberté d’expression et d’indépendance aux 48 autres maires de la Métropole représentant plus de 540 000 habitants. Saluant des élections municipales « qui ont raffermi la légitimité de notre Métropole », il a assuré vouloir maintenir « l’égalité entre les communes, la recherche du consensus au conseil des maires, l’autonomie des communes ».

Et d’assurer haut et fort : « la Métropole a acquis sa forme la plus pertinente avec l’entrée de Gilette, Bonson, Gattières, et Le Broc sans s’interdire de travailler avec les intercommunalités voisines »… et il a rappelé « qu’il n’y a pas, qu’il n’y aura pas, qu’il n’y aura jamais d’uniformisation fiscale entre les différentes communes de la Métropole ! ».

Il a estimé que « les atermoiements intercommunaux à Nice et dans les communes voisines, ont fait perdre plus de 400 millions d’euros de dotations de l’Etat au département en 20 ans ». Pour lui, « pour être fort, il faut être grand ce qui nous rend attractif notamment avec les 10 000 ha de l’Eco-vallée dans la plaine du Var ». Avec les 4 138 agents de la Métropole, il a assuré « mettre en place une stratégie économique à long terme avec à ce jour, 426 millions d’euros investis dont 30 % dans la voirie ».

10 Millions d’euros De moins de l’Etat !

Christian Estrosi a rappelé que l’organisation de la Métropole Nice Côte d’Azur a servi de modèle au décret loi qui va définir les périmètres, « en étant indifférent aux souhaits des populations comme aux héritages reçus. Nous avons été maîtres de notre destin, pour la première fois dans notre histoire, ailleurs, ils subiront la décision jacobine de Paris ! ». A propos du budget, il le présentera le 28 avril prochain.

« Je n’ai pas pu le faire avant car le gouvernement ne nous avait pas communiqué les montants des dotations auxquelles nous pouvions prétendre… Au 1er avril, il nous a annoncé que pour l’ensemble des communes de notre Métropole, nous aurions 6,5 M€ de moins auxquels s’ajoutent 3,5 M€ au titre de la Métropole soit une baisse des dotations de 10 millions d’euros !!! ».

Dans ces conditions, le président émet de forts doutes sur la volonté de l’Etat de lutter contre le chômage. « Quant on sait que les collectivités locales assurent 70 % de l’investissement public, 10 milliards d’euros de moins comme l’a annoncé le nouveau 1er ministre, Manuel Valls, c’est suicidaire ! ». Quant au regroupement des Régions et la suppression des Départements, « n’est-ce pas présomptueux que de penser que les socialistes seront toujours au pouvoir en 2021 ? ».

20 000 Emplois créés d’ici 2020

Plus que jamais, Christian Estrosi estime que la protection des femmes et des hommes des Alpes- Maritimes passera par les collectivités locales. « La loi de décembre 2013 accorde des compétences nouvelles aux Métropoles. Nous ferons le tri dans les 22 options afin d’accentuer notre liberté et notre prospérité économique ».

Il compte aussi sur le contrat de plan Etat-Région mais aussi sur des initiatives privées comme la création d’un incubateur d’entreprises avec l’académie de Moscou, d’une antenne de l’institut Confucius dans l’Eco-Vallée avec des partenaires chinois, de start-ups innovantes avec les israéliens de Netanya, d’une coopération renforcée avec les Italiens de Turin pour l’industrie et de Gênes pour l’activité portuaire et enfin, d’un partenariat accru avec le réseau Euromed qui désormais a installé son secrétariat général à Nice.

A terme, c’est 20 000 emplois qui seront créés d’ici 2020 sur l’Eco-Vallée… Parallèlement, « nous mettrons très vite en place deux mesures phares comme le Small Business Act métropolitain au bénéfice des entreprises locales et la Maison de Pays métropolitain pour soutenir notre agriculture ».

Le paysage va changer entre 2016 et 2018 entre l’Arénas et Saint-Augustin avec le transfert du MIN à La Baronne, la création de la gare multimodale et l’arrivée de la ligne du tram Ouest-Est, d’un parc des Expositions, « une situation unique en Europe ! » s’extasie Christian Estrosi.

Il s’est livré au final à un tour de la Métropole en n’oubliant aucun col, aucune route, aucun village, un tour de force applaudi debout par le public comme par les élus…

Photo : ©D.R.

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