LE PETIT NICOIS

Mobilisation pour la ligne SNCF Cannes-Grasse !

Sans concertation, Réseau Ferré de France (RFF) a décidé le 23 octobre dernier d’arrêter les travaux en vue d’augmenter la capacité de la ligne ferroviaire Grasse-Cannes-Vintimille.

Inscrits dans le Contrat de Plan Etat-Région (CPER) pour 2007- 2013, ce chantier était financé en partie par les collectivités locales. Reportés à deux reprises, ces travaux devaient être livrés en mars 2013, puis mars 2015 et enfin décembre 2015.

5 M€ de surcoût pour 2 ans de report

Tout semblait suivre son cours puisque les entreprises se sont installées… avant que RFF n’annonce la suspension du chantier pour deux ans… Entre colère et incompréhension, les élus locaux ont fait corps autour du maire de Grasse, Jérôme Viaud, pour que ce grand gaspillage prenne fin. En effet, le report coûterait plus de 5 M€ qui s’ajouteraient aux 37 M€ du montant total.

Les usagers auraient bénéficié d’un meilleur cadencement avec deux trains par heure entre Grasse et Cannes et tous les quarts d’heure sur la liaison Cannes-Vintimille. Cette fréquence représentait la meilleure incitation possible pour limiter le trafic automobile dans l’Ouest des Alpes-Maritimes. Cela correspond à une volonté politique tant locale que nationale. Mais entre les dires et les actes, le fossé semble se creuser à moins qu’il ne faille parler de double langage.

D’autant que les usagers de la cette ligne et de la SNCF plus globalement dans la région se plaignent de grèves à répétition, d’innombrables retards voire d’annulation ou de suppression de trains pourtant annoncés quelques instants plus tôt… Des actions de clients mécontents refusant de prendre leur titre de transport se sont déroulées à plusieurs reprises sans que la situation ne s’améliore. Le plan « PrioriT » censé fiabiliser la circulation des trains ne fonctionne pas, c’est une constatation vérifiable tous les jours.

Des élus en colère, une population excédée

Au départ de la gare SNCF de Grasse, il y avait la foule des grands jours. Personne ne manquait à l’appel. Tous les maires du Pays de Grasse et du secteur cannois étaient présents, toute tendance confondue. Le président du Conseil général, Eric Ciotti, avait fait le déplacement, et demandé, réclamé, exigé la reprise dans les plus brefs délais des travaux de cadencement.

Les élus seings de leurs écharpes tricolores ont poinçonné leurs tickets pour embarquer jusqu’à Mouans-Sartoux d’où ils sont revenus par bus. Ils n’ont pas marché sur les rails comme ils s’y étaient engagés. Parmi les rangs, toujours le même discours de colère et d’incompréhension. Comme l’a souligné le président du Conseil général, « RFF est une entreprise publique.

Nous demandons donc au gouvernement de donner des instructions claires pour que la parole publique soit respectée » mais aussi pour que les crédits soient débloqués. Le sénateur, Jean- Pierre Leleux n’en revient toujours pas : « Nous avons un contrat signé qui est aujourd’hui bafoué ! Il va falloir amplifier la mobilisation par des mises en cause du gouvernement, dans les paroles, les écrits et les actes ».

Cette mobilisation d’un jour fera-t-elle évoluer la situation ? Pas sûr alors que la réduction des crédits de l’Etat fait de plus en plus office de « racket organisé » des collectivités locales ce que de nombreux élus ont dénoncé sans vouloir être cités…

Photo : Jérôme Viaud, entouré des élus des Alpes-Maritimes, s’est livré à un réquisitoire contre Réseau Ferré de France (RFF) et a demandé la reprise des travaux d’urgence. ©DR

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