Un père de famille détraqué, âgé de 43 ans, a ouvert le feu à dix reprises ce lundi 27 avril en plein coeur de Saint-Roch. Le tireur sera délogé grâce à l’intervention du RAID qui a permis d’éviter un véritable carnage. Témoignage de sa femme qui a vécu un véritable enfer avec ses deux enfants.
Lundi 27 avril 2015, il est 6h20, lorsque le paisible boulevard du Pape XXIII situé en plein coeur de Saint-Roch est réveillé par plusieurs détonations. Un forcené, visiblement fou, logé au premier étage de l’immeuble 12, Le St-Jean a la ferme intention de tirer à vu sur tout ce qui bouge. Embusqué à sa fenêtre, le paranoïaque ouvre le feu à 10 reprises dans la rue et blesse deux voisins dans l’immeuble d’en face. L’un est touché au bas du dos par des éclats de verre, l’autre, très légèrement à l’oreille.
En détresse et apeurée, la femme du forcené profi te de la folie meurtrière de son compagnon pour s’échapper avec ses deux enfants et crier à l’aide : « Appelez la police ! Mon mari tire des coups de feu ! ». Les forces de l’ordre arrivent rapidement sur les lieux. Mais à leur tour, ils se heurtent à la violence du père de famille qui n’a visiblement pas l’intention de leur faciliter la tâche.
Le tireur veut en fi nir avec la vie et prépare son propre décès en engageant un combat à mort avec les policiers. Très vite, le quartier est bouclé, l’eau et le gaz sont coupés et le tramway est arrêté pour éviter d’éventuels incidents supplémentaires.
Plus de 40 minutes de négociations
L’homme se barricade derrière ses volets clos, n’ouvrant que ponctuellement pour scruter l’avancée des policiers. Le Raid arrive sur les lieux vers 8h et prépare son assaut. La première vague, trois hommes casqués, lourdement armés et protégés derrière un bouclier, avance prudemment jusqu’à la porte de l’immeuble que les hommes détruisent avec un bélier.
Commencent alors des négociations avec le forcené, toujours barricadé chez lui. Mais l’assaut tant voulu par le tireur fou n’aura pas lieu, il se rendra à la police une quarantaine de minutes plus tard. La police scientifi que trouvera plus de 200 cartouches de calibre 12, utilisées pour des fusils de chasse semi automatique dévastateurs. Après une garde à vue prolongée, le tireur perturbé sera interné deux jours plus tard suite au rapport de deux experts psychiatres.
« Des voix dans sa tête lui ont dit qu’il devait mourir ! »
Le Petit Niçois a rencontré sa femme, quelques heures après cette scène de chaos, pour essayer de connaître les raisons de son acte.
D’ordinaire « agréable, qui aime ses enfants et sans histoire », ce père de famille de 43 ans a pété les plombs. Endetté, au chômage après la fermeture de l’entreprise d’élagage où il travaillait, l’homme voulait en fi nir avec la vie. « Mon mari a dit qu’il voulait mourir ! Qu’il voulait être seul et s’isoler ! » commente sa femme désespérée, entourée de ses deux enfants, pieds nus et désormais sans domicile. « Il était totalement stressé ce matin, tout l’effrayait. Il disait « J’ai peur, les gens sont tous contre moi ! Les arabes, les juifs, les Français, tout le monde ! »... Il avait peur des voitures, des motards avec leur casque ». Les raisons d’un tel acte ? « Des voix dans sa tête lui ont dit qu’il devait mourir ». C’est un véritable miracle qu’aucune victime ne soit à déplorer.
Photos : Le Raid a lancé ses assauts pour atteindre le 1er étage de l’immeuble le St Jean dans le quartier Saint-Roch.©LPN & ©DR