LE PETIT NICOIS

La folie des coffee shop en France.... et sur la Côte d’Azur !

Si aux USA coffee shop propose différents styles de café à la Starbuck, en France il prend une autre tournure et s’inspire plutôt de salons de thé gourmand. Cookies, muffins, cupcakes ou encore whoopies à cro¬quer accompagnés de thé ou de chocolat amélioré, voilà la vraie recette du succès des coffee shop. Zoom sur deux jeunes entrepreneuses aux idées créatives et aux réalisations gourmandes.

Entre grande chaîne ou petite entreprise, à chacun sa recette pour plaire aux clients. Si Nice compte déjà plusieurs coffee shop, la tendance continue de se développer et on en compte peu à peu dans chaque ville. Mais pourquoi certains n’hésitent pas à appeler cette explosion caféinée la guerre des coffee shop ? C’est parce qu’à l’heure actuelle, la France reste un pays très porteur.

Les Français sont en effet amateurs de café mais aussi très à l’écoute des modes culinaires d’Outre-Mer, voire des noms américanisés… alors chacun essaie de sortir son épingle du jeu !

Entre 2003 et 2013, la vente à emporter de bois¬sons chaudes est passée de 1 à 27 %. Tout est bon pour se démarquer, et surtout le design et l’aménagement de l’espace qui vont contribuer à la création de l’ambiance du coffee shop. C’est également le cas à Cagnes-sur-Mer ou « Friend’s coffee shop » a fêté ses 1 an en février.

« FRIEND’S COFFEE SHOP »

Le Petit Niçois : Friend’s coffee shop en trois mots ?

Elisabeth Derepas & Marine Cassagneres : Challenge, convivialité, amitié.

L.P.N : Qui êtes-vous et pourquoi avoir choisi de créer un coffee shop à Cagnes-sur-Mer ?

ED : Jeune diplômée d’un Master 2 économie et management hôtelier, j’ai fini mon stage de fin d’étude d’une durée de six mois dans un hôtel 5*, le Mas de Pierre à Saint-Paul-de-Vence. Suite à cette expérience, j’ai préféré avoir ma propre société, plutôt que de postuler à un poste dans l’hôtellerie. De son côté, Marine arrivait au terme de son contrat au restaurant le Tilleul (à Saint-Paul-de-Vence) et désirait égale¬ment créer son affaire. Nous avons donc décidé de nous associer, nous sommes des amies d’enfance et nous savions que cette association pouvait fonctionner.

MC : Dans la restauration depuis plus de six ans, j’ai fait mes études au lycée de Paul Augier à Nice où j’ai obtenu mon BEP et baccalauréat professionnel. Depuis le début de ma vie pro¬fessionnelle je souhaitais un jour avoir mon propre restaurant. L’occasion s’est présentée avec Elisabeth, alors nous avons saisi notre chance. L’investissement de départ pour une structure comme Friends’ Coffee Shop est moins important. Après avoir fait une étude de marché, nous avons constaté que le concept de coffee shop était présent à Nice et Antibes et était très apprécié. En revanche, ce concept était inexistant à Cagnes sur Mer, ville où nous habitons et avons grandi. L’absence de ce concept et l’emplacement de notre local (proche de deux lycées) sont les deux raisons principales qui nous ont poussées à ouvrir notre coffee shop.

L.P.N : Que pensez-vous de l’explosion des coffee shop en France ? Sauriez-vous l’expliquer ?

ED & MC : Les coffee shop sont des endroits chaleureux, conviviaux où nous nous retrouvons autour de boissons gourmandes (chaudes ou froides) et de bonnes pâtisseries. Ces moments sont appréciés par toutes les clientèles : étudiants, femmes actives, retraités… Ce concept plaît et se développe. D’autre part, l’image d’une grande enseigne « Starbucks coffee », de plus en plus présente sur le marché français permet de se familiariser avec ce concept encore méconnu quelques années en arrière.

L.P.N : Comment conciliez-vous l’image « américaine » des coffee shop avec la culture française ?

ED & MC : Malgré l’importance que nous accordons à notre culture, la France s’américanise. Nous pouvons le constater avec le cinéma, les fast-foods et aujourd’hui les coffee shop. Cependant, on retrouve des produits d’un coffee shop adaptés à une clientèle française, comme par exemple des pâtisseries moins riches en matières grasses, à l’inverse de celles que nous trouvons aux Etats-Unis. Les Français accordent plus d’importance à leur ligne.

L.P.N : La clientèle est-elle demandeuse de certains produits plus que d’autres ? Lesquels et pourquoi ?

ED & MC : La cible de clientèle visée est très large, la demande peut donc beaucoup varier. Cependant, il est vrai que les clients apprécient les produits frais, sains et le « fait maison ». Nos pâtisseries et soupes sont « faites maison » et les clients sont pleinement satisfaits. L’actualité (scandale de la viande de cheval par exemple), les documentaires… insistent sur la santé et l’importance d’avoir une bonne hygiène de vie, par conséquent les clients ont pris l’habitude de faire attention à la nourriture qu’ils consomment.

L.P.N : En quoi Friends coffee shop se différencie des autres coffee shop niçois ?

ED & MC : Nous misons sur la qualité des produits, le « fait maison » et surtout sur la convivialité. Le commerce de proximité se perd de plus en plus avec l’essor des centres commerciaux. Nous voulons garder un rapport privilégié avec chacun de nos clients. Nous discutons avec eux, afin qu’ils se sentent bien chez nous, comme s’ils étaient chez eux. Par exemple : ils ont voulu des soupes… cet hiver ils ont eu des soupes maison. Ils ont voulu la carte de fidélité, ils l’ont eue.

L.P.N : Et vos produits ? Comment se dé¬roulent leurs créations et préparations ?

ED & MC : Tous nos produits sucrés sont faits maison, les cupcakes, les muffins et les cookies. Afin que les clients ne se lassent pas de nos pâtisseries, nous changeons de goût tous les jours. Nous décidons tous les jours du goût pour le lendemain ou les clients peuvent également nous suggérer des goûts. Certaines pâtes se préparent la veille et d’autres se préparent le matin même. La production se fait à la boutique le matin entre 7h et 9h environ, et après nous attaquons la mise en place du midi. La difficulté majeure de cette activité est la quantité de pâtisseries à faire, car la fréquenta¬tion est très aléatoire.

Il faut en faire suffisamment pour qu’il y en ait pour tous les clients, mais pas trop car le soir nous les jetons, il faut limiter la perte. Les quantités de pâtisseries varient, elles peuvent dépendre des vacances scolaires, des jours de la semaine (le lundi est plus calme que le vendredi par exemple), de la météo, des évènements organisés par la ville… Mais bien souvent, la fréquentation n’est pas logique,même après une année d’activité.

L.P.N : Une info en avant-première pour le Petit Niçois ? (évènement, nouvelle création etc…)

ED & MC : Nous venons de mettre en place des ateliers cupcakes. De 4 à 8 personnes, entre amis ou en famille, les clients apprennent pendant 1h30 environ à réaliser cupcakes et glaçage dans la joie et la bonne humeur. Le tarif est de 25€/personne, les clients repartent avec 4 cupcakes chacun et leur recette. Prochainement, au mois de mars ou avril, nous allons mettre en place des brunchs !

L.P.N : Des projets dans le futur ?

ED & MC : Nous avons le projet d’ouvrir une deuxième boutique. Nous voulons attendre la pérennisation de la première avant d’entamer les démarches pour la deuxième. Nous ne savons pas exactement où la nouvelle serait implantée, mais elle se situerait sur la commune de Cagnes-sur-Mer, en bord de mer. Les produits seraient les mêmes, mais notre carte s’agrandirait avec les glaces, les crêpes… Une affaire à suivre…

Photo : ©LPN. Elisabeth et Marine

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