La semaine qui vient de s’écouler a été riche en comparutions devant la justice pour des faits d’apologie d’un acte de terrorisme.
« Je suis 100% Kouachi » avait crié le jeune Yassine T., 19 ans, à des policiers du commissariat de l’Ariane le 10 janvier dernier, ce qui lui a valu 6 mois de prison dont 5 avec sursis et un stage de citoyenneté. Puis, au lendemain de l’agression des militaires sur l’avenue Jean-Médecin, Anaël, 32 ans, criait à d’autres militaires en faction devant un centre juif, les braquant avec ses doigts : « Si j’avais eu mon 9 mm, je vous aurais mis deux balles dans la tête, je suis comme Merah ».
Il écope de 3 mois de prison ferme. Et puis il y a eu Medji Z., 24 ans. Passager d’une voiture arrêtée à un feu devant une synagogue du centre, il aurait mimé un geste d’égorgement avec un rasoir, en regardant fixement l’un des militaires.
Le jeune garçon, coiffeur de formation, dit qu’il était content, qu’il venait d’être embauché dans un salon et qu’il dansait dans la voiture avec ses instruments : « Monsieur le juge, je te jure, je dansais, je n’aurais pas fait ça ! ». Il pleure. Il a 24 ans, il est marié, a deux enfants et il vient d’obtenir son titre de séjour, son casier est vierge. Le président Hill lui demande comment le militaire a pu confondre une danse avec un geste d’égorgement. Il ne sait pas.
A son domicile, on retrouve un taser, une matraque et des armes de décoration. « Ça commence à faire beaucoup pour un bon père de famille, non ? » ironise le président. Il jure, regardant sa jeune épouse dans la salle, qu’ils ont forcément confondu. Ce que plaide son conseil : « Il y a un contexte pesant et peut-être que dans ce climat de violence, le moindre rictus est mal interprété ».
A-t-il fait une mauvaise blague ? Dansait-il ? En tous les cas, il n’y a rien en lien avec le terrorisme. Relaxé pour apologie au terrorisme, il est condamné pour menaces de mort à 6 mois de prison dont 5 avec sursis et part de suite en détention. Sa femme quitte la salle en pleurant.


