LE PETIT NICOIS

A8 : Fin des travaux à Nice Ouest…

Sous les tentes blanches de Saint-Augustin très calorifiques, c’était l’heure de l’autosatisfaction après 33 mois de travaux visant à réduire à néant le goulet d’étranglement de l’A8 à Nice Ouest.

D’emblée, le ton est donné avec d’immenses panneaux de communication visant à faire comprendre au quidam qu’il va être un observateur privilégié d’un chantier hors du commun… Et c’est vrai.

33 mois de chantier et 67 M€ d’investissement

Il aura fallu « seulement » 33 mois pour que les travaux de la sortie Nice-Ouest de Nice soient terminés. Au total, un investissement de 67 millions d’euros assuré par Escota appartenant à Vinci Concessions. Les chiffres sont éloquents : 50 entreprises mobilisées en plus des moyens techniques de Vinci Concessions, 50 personnes sur site et jusqu’à 100 lors des pics d’activité, 300 000 heures de travail, trois ouvrages d’art, 240 000 m3 de terrassement, 5 bassins de récupération d’eau pluviale de 4 850 m3. Désormais, là où avant on passait de 4 voies à 2, il y a maintenant une continuité avec trois voies de circulation, la quatrième étant toujours la sortie vers Saint- Laurent-du-Var.

Le PDG de Vinci Autoroutes, Pierre Coppey, ne se trompe pas quand il affirme que 55 % des touristes viennent sur la Côte d’Azur en voiture. Et ce chiffre ne devrait que croître au vu de la crise et des dernières tendances des vacances 2015. Dès lors, la fluidité du trafic est autant un atout touristique que la bonne capacité d’hébergement ou de la qualité de l’accueil.

Sur ce tronçon interurbain, ce sont plus de 150 000 véhicules/jour et 9 000 poids lourds/jour qui circulent soit l’une des densités les plus fortes de France, « qui a été multiplié par 4 depuis l’ouverture de l’A8 en 1976 ». Et Pierre Coppey est encore dans le vrai lorsqu’il affirme « que la congestion de la circulation sur ce tronçon impacte durablement et fortement sur le bilan carbone ».

Plus de 10 ans d’études…

Là où son discours diffère de la réalité vécue par des milliers d’automobilistes tous les jours, c’est quand il parle « de fluidité et de sécurité retrouvées ». Bien que les travaux aient pris fin, les embouteillages monstres se poursuivent tant le matin entre 8 et 9h30 que le soir entre 17 et 19h.

La sortie 50 qui donnera directement sur la route de Grenoble et qui devrait être opérationnelle à l’automne 2015 changera-t-elle la situation ? Rien n’est moins sûr… Une vraie question subsiste : pourquoi avoir attendu si longtemps pour réaliser des travaux qui d’emblée s’avéraient indispensables au moindre utilisateur ? Pierre Coppey objecte la lenteur de l’administration et la lourdeur des procédures… Il aura fallu 10 ans d’études (début en 2000) selon lui, pour arriver à valider ce nécessaire chantier… Combien d’accidents, combien de temps perdu ? Comment se réjouir face à une telle situation qui peut aussi incomber à Escota qui aurait dû traiter ces travaux en priorité absolue ? Dès lors, une autre question se pose : n’est-ce pas la pression politique exercée par le député-maire de Nice, Christian Estrosi, qui est à l’origine de ce changement de cap ? N’est-pas les aménagements considérables de la plaine du Var et de son Opération d’Intérêt National, Eco- Vallée, qui avec Nice-Méridia et le pôle multimodal de Saint-Augustin ont été des arguments que même Escota ne pouvait plus ignorer ? Après que le chantier se soit passé sans aucun incidents, ni accidents, que les équipes d’Escota aient fourni un travail exemplaire, que le chantier n’a pas connu un jour de retard, tout cela est formidable et mérite d’être salué à sa juste valeur.

Mais comment oublier que le contournement de Nice est le dernier périphérique urbain payant de France ? Ça, tous les automobilistes bloqués le matin comme le soir peuvent légitimement se poser la question : ne nous prend-on pas pour des vaches à lait ?

Photo : ©ville de Nice

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