Quinze ans après le début de l’affaire, Christian Iacono, ancien maire de Vence, est rejugé une troisième et dernière fois pour le viol de son petit fils. Ce dernier ayant abandonné ses accusations, il espère l’acquittement.

C’est la fin d’une histoire qui a fait couler beaucoup d’encre ces 15 dernières années. Celle de Christian Iacono, ancien maire de Vence, accusé en 2000 par son petit-fils, Gabriel, de l’avoir violé entre 1996 et 1998. Commence alors une longue affaire judiciaire et un drame familiale qui se répand dans les médias. Depuis le début, Christian Iacono n’a pas changé de ligne de défense : il est innocent du crime dont Gabriel l’accuse.
Un premier procès à la cour d’Assises des Alpes- Maritimes, condamne en avril 2009, le grand-père à 9 ans de prison. Une première décision qui n’entame pas la détermination de Christian Iacono qui fait appel de la décision de justice. Deux ans plus tard, en 2011, la cour d’Appel des Bouches-du-Rhône confirme la condamnation de la première instance. Là encore, Christian Iacono ne renonce pas et saisit la cour de Cassation afin de se faire innocenter...
Rebondissement : Gabriel se rétracte...
Cela aurait pu se finir ainsi, mais en février 2011, un nouveau rebondissement vient faire chavirer l’affaire : Gabriel Iacono avoue avoir menti et ne pas avoir été violé par son grand-père, Christian. Fin du psychodrame ? Pas vraiment, car si médiatiquement l’ancien maire de Vence est réhabilité, la machine judiciaire elle, ne s’est pas arrêtée pour autant. Le pourvoi en Cassation a été rejeté et Christian Iacono est toujours officiellement considéré comme coupable, même s’il a obtenu sa libération sous contrôle judiciaire. En 2013, il obtient de la cour de Révision un nouveau procès.
Chose rarissime en France, puisque, depuis la Libération, seulement huit condamnés pour des crimes ont été acquittés au terme d’une procédure de révision, dont une seule fois, pour une affaire sexuelle, en 2011. Si l’année dernière il obtient l’annulation de sa condamnation, il est néanmoins décidé qu’un nouveau procès doit avoir lieu. Un procès qui se tient donc depuis le 16 mars à la cour d’Assises du Rhône à Lyon.
Et maintenant ?
Maintenant que les accusations de son petit-fils ont disparu, Christian Iacono, aujourd’hui âgé de 80 ans, peut légitimement croire en ses chances d’acquittement. Gabriel Iacono, espère de son côté la réhabilitation de son grand-père. Dans la famille pourtant, il reste une voix dissonante, celle du père de Gabriel, Philippe. S’il n’accuse pas directement son père du viol de Gabriel, il continue d’affirmer que son fils a bien été abusé sexuellement.
Les conclusions devraient être rendues le 27 mars prochain. Et quelque soit le verdict celui-ci devrait mettre un point final à une affaire qui tient le haut de l’affiche depuis plus d’une décennie et qui a détruit la vie d’une famille. Sans doute pour toujours !
Photo : ©DR