Des centaines de journalistes ont assisté à la dernière représentation du Kerviel Show ce week-end à la frontière franco-italienne. Une mécanique bien huilée mais aussi hypermédiatisée… sûrement trop.
Un décor de rêve, des journalistes par centaines, de nombreux spectateurs... mais quelle(s) star(s) attendent tous ces gens ?! Non, il ne s’agit pas du Festival de Cannes.
Loin de ses paillettes et de sa notoriété, les cinéphiles seraient sûrement déçus du dénouement car cette célébrité n’est autre que... Jérôme Kerviel, superstar de la Société générale.
Randonneur fraîchement convaincu, l’homme a bénéficié d’une couverture médiatique bien trop large. Après plus de deux mois de marche spirituelle, l’ancien employé de banque s’est dit « changé », « transformé ». Le sulfureux trader finalement métamorphosé en pelerin, chantre de dérive du capitalisme, est arrivé à Vintimille, tout près de la frontière française.
Une dernière étape pas si discrète pour cet homme puisque des centaines de journalistes venus de France et d’Italie attendaient le « chevalier blanc » au poste frontière désaffecté.
Devant tout ce tapage médiatique, une question se pose : journalistes, qu’est ce qu’on fait là ? Il est vrai que de voir une telle médiatisation est rare.
Pourquoi accueillir un condamné avec autant de ferveur ? La culpabilité de Jérôme Kerviel n’est semble-t’il plus à prouver. La justice française l’a déjà fait à trois reprises : condamné en première instance, la décision a été confirmée par la Cour d’appel puis la Cour de cassation, ultime recours. Mais pourtant de nombreuses zones d’ombres sont encore à élucider.
Avouer que Jérôme Kerviel est le seul et unique protagoniste de cette pièce rocambolesque est difficilement concevable. L’ex-trader joue habilement de son image de martyr de la finance, de bouc-émissaire. Un personnage qui en cette période de crise est très populaire.
Mais en réalité, son discours bien trop préparé et argumenté ainsi que son avocat hypermédiatique font de l‘ex-trader un comédien hors-pair, qui a appris à jouer avec la lumière des projecteurs et des objectifs.
A tel point que la Société générale, « principale victime » est reléguée au second plan. Instruments ou instigateurs de cette frénésie les journalistes sont les premiers responsables.
Son arrestation signe la fin d’une tempête médiatique, démesurée et absurde qui pourtant laisse un goût de victoire dans la bouche du condamné qui aura au moins gagné la bataille des médias.
RAPPEL DES FAITS
2008
24 janvier : la Société générale annonce une perte record de 4,9 milliards d’euros. Celle-ci est immédiatement imputée au trader Jérôme Kerviel qui aurait élaboré des transactions fictives.
28 janvier : Kerviel est placé sous contrôle judiciaire.
8 février : L’ex trader est placé en détention provisoire par la Cour d’appel.
18 mars : Libération sous contrôle judiciaire.
4 juillet : La commission bancaire condamne à 4 millions d’euros d’amende la Société générale pour des « carences graves du système de contrôle interne ».
2009
31 août : Les juges décident de renvoyer Jérôme Kerviel devant le tribunal correctionnel pour abus de confiance, faux et usage de faux, introduction frauduleuse de données dans un système automatisé.
2010
5 octobre : L’ancien trader est coupable de tous les faits retenus il est condamné à 5 ans de prison dont 3 fermes ainsi qu’à 4,9 milliards d’euros de dommages intérêts records.
9 octobre : Une polémique enfle à propos d’une déduction d’impôt de 1,7 milliards d’euros dont aurait bénéficié la banque.
2012
20 avril : Le nouvel avocat de Jérôme Kerviel, David Koubbi, porte plainte pour escroquerie au jugement et pour faux et usage de faux.
24 octobre : La Cour d’appel confirme le jugement de 2010
2013
18 juin : L’ex trader porte plainte pour faux et usage de faux concernant les enregistrements de la Société générale.
4 juillet : Les Prud’hommes rejettent la demande d’expertise des pertes subies par la banque.
11 juillet : Jérôme Kerviel dépose plainte pour escroquerie au jugement contre la banque Société générale.
9 septembre : il demande une enquête concernant la réduction la déduction fiscale de 1,7 milliard d’euros.
2014
19 février : David Koubbi et Jérôme Kerviel rencontrent le Pape François à Rome.
5 mars : L’ancien trader commence sa marche de Rome jusqu’à Paris après avoir parlé au Saint-Père.
19 mars : la Cour de cassation confirme la condamnation à 5 ans de prison dont 2 avec sursis. Elle annule les dommages-intérêts de 4,9 milliards d’euros.
22 avril : Jérôme Kerviel porte plainte contre la banque pour subornation de témoin. Il accuse son supérieur hiérarchique d’avoir perçu 1 million d’euros pour témoigner en faveur de la Société générale.
15 mai : Le parquet général de Paris convoque le 18 mai au plus tard l’ex trader au commissariat de Menton.
17 mai : Jérôme Kerviel arrête sa marche à Vintimille, à quelques mètres de la frontière mentonnaise. Il de-mande à François Hollande d’accorder aux témoins « du dysfonctionnement du dossier » l’immunité. Il refuse dans la foulée la grâce présidentielle.
18 mai : Jusqu’en fin de journée, l’ex trader reste en Italie et fait planer le doute sur sa décision. Il passe la frontière française vers minuit où il est arrêté par la police française.
Photo : ©DR











Usu inani perfecto quaestio in, id usu paulo eruditi salutandi. In eros prompta dolores nec, ut pro causae conclusionemque. In pro elit mundi dicunt. No odio diam interpretaris pri.
Ad est audire imperdiet. Cum an docendi assentior. Usu inani perfecto quaestio in, id usu paulo eruditi salutandi. In eros prompta dolores nec, ut pro causae conclusionemque. In pro elit mundi dicunt. No odio diam interpretaris pri.
Has possit definiebas ne. Sed dico consul ut. Eu labore efficiantur pro. Sed legimus probatus pericula ea, cum oratio labitur concludaturque ne. Mei cu viris moderatius.
Usu inani perfecto quaestio in, id usu paulo eruditi salutandi. In eros prompta dolores nec, ut pro causae conclusionemque. In pro elit mundi dicunt. No odio diam interpretaris pri.