Bande d’immigrés ! C’est parce que l’esclavage c’est fini que vous voulez vous venger ? ». Michel L., 65 ans, a bien prononcé ces phrases à minuit, en décembre 2014, alors qu’il était usager de la ligne 24, un bus qui le menait place Goiran à Nice-Nord.
Très alcoolisé, il aurait tenté d’acheter une cigarette au chauffeur avant de le gifler violemment parce que ce dernier refusait de la lui donner. Les policiers ont été appelés et sont intervenus alors que Michel L. s’engouffrait dans un autre bus. Les deux policiers outragés, l’un d’origine d’Afrique du Nord, l’autre des Antilles, n’ont évidemment pas apprécié les propos du contrevenant et l’ont emmené au poste où il a été entendu après dégrisement.
Il ne se rappelle de rien, à part d’avoir voulu « acheter » et nom « taxer » une cigarette au chauffeur du bus, mais les insultes aux policiers, ça, il n’en a aucun souvenir. Il avoue avoir bu « une demi bouteille de whisky » et pris des médicaments. Suivi par un psychiatre, l’homme est conscient de son état alcoolique, et carbure aux anti-dépresseurs, « un cocktail Molotov, selon son avocate, qui a conduit à cette série de faits « pas jolis » mais reconnus ».
Déjà patient de l’hôpital psychiatrique Sainte- Marie, son avocate demandera la clémence du tribunal pour son client qui « n’assume pas ces propos qu’il s’excuse d’avoir pu prononcer ». Soulignant que, conscient de son penchant pour l’alcool, il a consulté un spécialiste dès son interpellation.
L’homme diplômé en économie à Sciences Po Paris, écope de 6 mois de prison avec sursis mise à l’épreuve pendant 2 ans, où il devra justifier de soins pour son addiction à l’alcool et indemniser les victimes à hauteur de 2700 euros au total.
