LE PETIT NICOIS

Alexis Vastine : La boxe française sonne le glas

A tout juste 28 ans, Alexis Vastine, l’une des étoiles montantes de la boxe française s’est éteint brutalement. La rage de vaincre, les poings serrés et les larmes aux yeux… le jeune homme a ému la France entière lors des derniers Jeux Olympiques. Portrait.

C’est l’histoire d’un homme qui avait du punch et la rage de vivre. L’histoire d’un battant, qui tout au long de sa carrière s’est confronté à la malchance et à l’injustice. Né en Normandie en 1986, il est issu d’une famille de boxeur et souhaite perpétrer la tradition aux côtés de sa soeur, Célie. Une passion grandissante qui le fera grimper au niveau national, puis international.

En 2007, Alexis s’engage dans l’armée dans le 121e régiment du train de Montlhery, où il se forme au monitorat de sport. Une passion qui le propulsera jusqu’aux Jeux Olympiques un an plus tard à Pékin. Gueule d’ange, combatif, volontaire… Alexis incarnait l’espoir de la boxe française des moins de 64 kilos.

Des désillusions successives

Si l’injustice sportive avait un nom, elle s’appellerait Alexis Vastine. Il écopera même de ce surnom qui lui sied si bien : le maudit de la boxe française. En 2008 à Pékin, alors qu’il est en demi-finale contre Felix Diaz, un boxeur dominicain, dans un match que le français domine, son rêve d’Or est stoppé net par une décision honteuse et injuste de l’arbitre, offrant la victoire à son adversaire.

Alexis fait alors exploser sa colère sur le ring, pleurant à chaudes larmes cette injustice en répétant ces mots « ils n’ont pas le droit ». Mais aussi improbable qu’il y paraisse, l’injustice va se répéter, quatre ans plus tard à Londres. Alexis Vastine quitte la compétition en quart de finale face à l’Ukrainien Taras Shelestiuk. Les Français le découvre une nouvelle fois, abattu, pleurant toutes les larmes de son corps sur un ring déserté, refusant de partir. « C’est une honte » lance-t-il à l’issu de la confrontation. Une décision arbitraire, qui changera le destin du boxeur.

Sa descente aux enfers

Commence alors pour lui une descente aux enfers. Les désillusions brisent les rêves d’Alexis, qui noie sa détresse dans l’alcool. « Londres, ça m’a dégoûté. Dans les mois qui ont suivi, j’ai complètement craqué. Au-delà même du sport, c’est un pan de ma vie qui s’est écroulé » avaitil expliqué en 2013. Des douleurs au dos viennent s’ajouter aux maux de l’esprit. Boulimie, alcoolisme, le quotidien s’assombrit pour le boxeur à la gueule d’ange.

Le sursaut final…

Mais Alexis ne jette pas pour autant l’éponge. Le jeune homme, conscient de sa décadence, reprend sa vie en mains. En 2014, le petit prodige français est sacré pour la 4e fois champion du monde militaire de boxe, il se préparait corps et âme pour les prochains Jeux Olympiques de 2016 à Rio. Il avait notamment plaisanté lors d’une interview sur ses précédentes déceptions « Je pense que tout le monde en a marre de me voir chialer à la télé ». Le boxeur rêvait de décrocher une fois pour toute la médaille d’or, volée par deux fois auparavant.

Malheureusement, le destin en a décidé autrement, laissant la boxe et le sport français endeuillé. Alexis rejoint sa soeur, Célie, morte dans un tragique accident de voiture il y a quelques semaines.

Photo : ©DR

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