La bergerie communale de Porte Rouge, située à Levens, a essuyé ce lundi, une attaque de loup. Une première attaque pour cette exploitation située hors du périmètre du Parc du Mercantour. Si la présence du loup était connue, les gérants du site sont surpris. Rencontre.
Hélène Kaszowski, gérante de la bergerie communale de Porte rouge à Levens a perdu trois brebis de son troupeau ce lundi 1er juin. Elles ont été tuées par un loup, un coupable désigné après expertise. « C’est la première fois que nous subissons une telle attaque. Nous avions connaissance de la présence du loup dans les environs puisque notre bergerie est classée en secteur A, c’est à- dire que la présence du loup a été repérée à moins de 300 mètres de notre bergerie, mais nous ne pensions pas qu’une attaque se produirait ».
Mais le risque est là, les berges-éleveurs le savent. Si elle espère que cette attaque soit l’oeuvre d’un loup solitaire, un loup dominé, chassé par la meute, elle avoue que les conséquences « économiques et psychologiques sont difficiles à assumer. La peur s’installe tout de même, même si depuis il n’y a pas eu d’autres attaques ». Sa bergerie n’est pas située dans le parc du Mercantour.
Ce que l’on sait c’est que « hors parc », chaque exploitation concernée par la proximité du loup, peut bénéficier d’une autorisation de tir (sur l’animal). Obtenues par l’éleveur, elles sont valables pendant un mois après une attaque, ou une menace d’attaque. Hélène Kaszowski explique que de toute façon : « Le loup, on ne le voit jamais ». Et puis il y a la polémique. Le retour du loup dans les Alpes-Maritimes : est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Faut-il laisser vivre la nature ou protéger son entreprise ? Un éternel dialogue de sourds entre le Conseil Départemental et la Chambre d’agriculture, une problématique qui semble insoluble. La gérante de la bergerie de Porte rouge tient à préciser : « Nous ne sommes pas extrémistes, mais peut-être y a-til trop de loups ? On ne le sait pas. On ne nous le dit pas. En tout cas, les éleveurs concernés, même si je ne peux pas parler à leur place, n’en peuvent plus ».
Lors d’une cérémonie de remise de prix pour le concours de fromagers 2015, la semaine dernière, le président du Conseil départemental, aurait déclaré « Il faudrait que le loup soit classé comme « nuisible » ». Une intervention un peu forte selon certains mais approuvée par nombre d’éleveurs. De sa bergerie, Hélène Kaszowski pense que les choses vont aller en s’améliorant. « Nous avons eu peur, termine-t-elle, mais nous gardons espoir, parce que nous aimons notre métier ».
A.F.





