LE PETIT NICOIS

Avec une unité protégée spécialisée Alzheimer et troubles du comportement

Avec une unité protégée spécialisée Alzheimer et troubles du comportement : M. Ben Sadoun directeur de l’établissement « Les figuiers » Villeneuve-Loubet.

Le Petit Niçois : Parlez-nous un peu de votre « UP », unité protégée ?

M. Bensadoun : Nous avons ouvert en mai 2013 la résidence « Les Figuiers » à Villeneuve-Loubet, avec en son sein, une unité protégée à destinations des patients atteints d’Alzheimer et de troubles du comportement.

Elle contient aujourd’hui une dizaine de patients, et fonctionne avec minimum huit membres du personnel au quotidien. Il s’agit d’une unité complètement fermée qui propose une sécurité maximum au patient et qui lui est complètement adapté, jusqu’au meubles qu’elle contient.

L.P.N. : Pourquoi s’agit-il de l’unité protégée la plus développée de France ?

M.B. : Pour vous donner un exemple, nous sommes équipés de « caméras antichute ». Tout en respectant le plus possible l’intimité du patient, toutes nos chambres ont ce type de caméra. Elles peuvent, grâce à un algorithme, détecter les chutes des patients.

Si au bout de quelques secondes le patient ne se relève pas, l’équipe reçoit un sms d’alerte. Les « appels malades » (sur le lit et dans la salle de bain) ne sont pas suffisants pour des malades Alzheimer qui ne vont pas forcement avoir le reflexe d’appeler en cas de besoin ni d’avoir conscience de leur état après la chute.

L’unité protégée a été conçue en fonction des besoins des malades et adaptés à leur vie et dépendance afin de leur procurer une sécurité et aussi un confort réel.

L.P.N. : A quel moment la famille passe le cap du placement en établissement spécialisé ?

M.B. : Lorsque le maintien du patient à la maison est devenu impossible ou ingérable, lorsque le malade a besoin d’un niveau de sécurité supérieur et d’une équipe médicale prête à intervenir à tout instant du jour et de la nuit.

Certains ont encore l’image des maisons de retraites « mouroirs », cependant, en 2014, les établissements ont changé ! Il y a beaucoup plus de personnels salariés sur place ainsi que de nouvelles normes architecturales conçues pour le bien être des résidents.

L.P.N. : Comment est géré la relation entre le patient, ses médecins et sa famille ?

M.B. : C’est un suivi médical effectué par le médecin gérontologue coordinateur qui va être essentiel et au centre de cette pyramide. Il fait le lien avec les médecins traitants du patient, ainsi que la passerelle avec la famille. Il s’occupe également du suivi psychologique du patient mais aussi de ses proches.

L.P.N. : Concernant les patients atteints d’Alzheimer, il y a bien sûr les médicaments, ainsi que le suivi psychologique, mais encore ?

M.B. : Eh bien, il est très important de continuer à stimuler le patient. Nous organisons pour tous nos résidents, y compris ceux de l’unité protégée, des activités cognitives et manuelles. Pour l’unité spécialisée, nous devons adapter nos activités en pensant à chaque détail ; par exemple, une activité jardinage se fera avec des plantes comestibles pour ne pas créer de problème en cas d’ingestion inopportune.

L’unité protégée, c’est vraiment une communauté vivant ensemble au sein de l’établissement. Nous mettons également en place des séances de gym, de jeux de ballons ou encore de pâtisserie. Des activités manuelles qui stimulent tout en jouant sur la motricité des patients. La salle de cinéma est aussi un moyen de se détendre, comme la salle « snooezelen ».

L.P.N. : Qu’est-ce que cette fameuse salle « snooezelen » ?

M.B. : Le concept nous vient directement d’Hollande, il s’agit d’une salle où se retrouve musique d’ambiance, eau, luminothérapie, huile essentielle … tout pour détendre le patient. Souvent les résidents un peu agités y trouveront autant de réconfort en vivant des moments « doux » et relaxant que dans leurs traitements. Le but est le bien être de la personne, inspiré des bienfaits de la balnéothérapie.

L.P.N. : Est-ce que ce sont ses services que plébiscitent la famille lors du choix de l’établissement ?

M.B. : Le confort de la maison est un critère important mais je pense que les trois premiers arguments restent la proximité géographique, la réputation de l’établissement ainsi que le coût financier de la prise en charge du patient.

Infos pratiques
Résidence « Les Figuiers »
142, Avenue des Baumettes
06 270 Villeneuve Loubet

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