LE PETIT NICOIS

Cambriolage et séquestration chez ses anciens patrons

Dans le box, Matt V., 19 ans. Libres à la barre, Joan H. 31 ans, et Thierry C., 27 ans. Les faits remontent à la nuit du 5 au 6 juillet 2014, à Contes.

Une femme de 65 ans porte plainte pour séquestration et cambriolage commis dans sa villa située à l’Escarène. Elle ne sait pas s’ils étaient 3, 4 ou 5 parce qu’ils lui ont enfoui le visage dans un chapeau mais elle a reconnu la voix de l’un d’entre eux. Ils l’ont menacée avec une arme qui s’avèrera factice et elle a donné son argent et ses bijoux. Ensuite, ils sont partis. Toujours sous le choc, bien que la maison ait été vendue, seul son mari est présent à l’audience. « Je suis écoeuré, dit-il à la barre, surtout de savoir que celui qui nous a fait ça a travaillé pour nous pendant 1 an ».

En effet, Thierry C. a été leur ouvrier boulanger jusqu’en 2013 avant de quitter l’entreprise car le patron cherchait un boulanger qui soit aussi pâtissier. Le jeune homme soutient ne pas avoir commis ce délit par rancoeur, et s’excuse. La voix reconnue par la victime n’est finalement pas celle de Thierry C. mais celle d’un certain Medhi, qui côtoyait également la boulangerie, un jeune homme qui n’a pas été poursuivi… Quelques mois après les faits, un premier appel anonyme vient dénoncer les trois prévenus, puis un second appel met en cause Joan, Thierry et un autre garçon qui n’est pas Matt. Deux jours plus tard Joan et Thierry se présentent au poste de police pour raconter leur participation à ce cambriolage et mettent en cause Matt V.

Lequel restera introuvable, jusqu’au mois de février 2015 où il se rend au Palais de justice en qualité de témoin assisté dans l’affaire du gendarme Brière, car il était passager du véhicule d’Alexandre Baudry, qui a foncé sur le gendarme et l’a tué. Là, la justice l’embarque pour cette affaire de séquestration et de cambriolage, c’est pourquoi il comparaît détenu. Mais il nie son implication et crie au complot : « Ils ont donné mon nom parce que j’ai déjà un casier et qu’ils se sont dit que ce serait plus facile ! La preuve ! Je suis en détention et eux sont libres ».

Devant la présidente Rivière- Caston, Joan et Thierry répètent que Matt était là ce soir-là. Matt s’énerve : « Dites la vérité ! Je vais faire de la prison à cause de vous ! Dites-le ! ». La procureure manque d’éléments pour requérir contre Matt V. En revanche, elle requiert 1 an ferme contre les deux autres. Le tribunal prononce la relaxe de Matt V., satisfait, et 3 ans de prison dont 2 avec sursis mise à l’épreuve pendant 3 ans pour Joan et Thierry. Ils ont l’obligation pendant ce délai de travailler et d’indemniser les victimes à hauteur de 20 000 au total. La peine de prison pourra être aménagée.

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