Ce conseil municipal aura permis d’évoquer plus de 116 délibérations. Parmi elles, le rapport de la Chambre régionale des comptes concernant l’Allianz Riviera. Alors que l’opposition crie au scandale, la majorité a préféré assumer et riposter.

C’était évidemment le dossier que tout le monde attendait. « Certains ici trépignent d’impatience » lance Christian Estrosi. Le rapport de la Chambre régionale des comptes sur le financement de l’Allianz Riviera a été au coeur des débats ce vendredi. Un rapport qui fait doubler le coût du grand stade niçois. Evidemment, toutes les composantes de l’opposition s’en sont données à coeur joie.
Marie-Christine Arnautu (FN) a attaqué directement : « Monsieur le maire, vous êtes sur le banc des accusés... Vous êtes coupable -politiquement- d’avoir ruiné les Niçois ». Pour Olivier Bettati, président de « Mon parti c’est Nice », « La ville se retrouve de nouveau ramenée aux heures les plus sombres de son histoire », en référence à l’arrivée de la Police judiciare dans l’hôtel de Ville.
Gaël Nofri, des Elus niçois indépendants, considère que « le plus gros scandale c’est le centre commercial Nice One. Un cadeau de 600 M€ offert à un privé », allusion à Jean Bessi copropriétaire du centre. Enfin, Paul Cuturello (PS) s’en est pris à la capacité du stade : 35 600 places « Vous avez choisi l’ambition plutôt que la raison ».
Philippe Pradal relativise
Question de financement oblige, c’est le premier adjoint, Philippe Pradal, qui a répondu aux accusations. « L’Allianz Riviera est un équipement d’avenir au service des Niçois. Il ne faut pas analyser cet investissement simplement au bout de deux ans d’utilisation, mais sur le long terme.
Les perspectives sont calculées sur 27 ans. Le stade va coûter 378 millions sur cette période en comptant tous les travaux, les frais de fonctionnement, l’electricité, l’eau et les assurances. C’est un calcul conforme à ce que nous avions prévu depuis le début. Lorsque vous achetez une voiture est-ce que vous comptez l’essence ? C’est le raisonnement que fait la Chambre » explique l’élu. « Pour le programme immobilier d’accompagnement, la façon dont a été attribué le centre commercial ne concerne pas la Ville de Nice ».
L’attribution ayant été faite par la société Vinci à Jean Bessi et ses associés. Concernant les conclusions du rapport, Phillippe Pradal tempère « La Chambre des comptes dit en PACA ce qu’elle dit en Aquitaine ou encore dans le Nord, à savoir que le choix du PPP (par tenariat public privé) était inadapté. En revanche, c’est le choix qui a été privilégié par les gouvernements successifs d e bords politiques différents... La Chambre nous fait quatre recommandations.
Pour trois d’entre-elles nous y répondons immédiatement (mise en place d’une équipe de suivi du contrat, révision de la redevance versée par l’OGC Nice, modification des conditions d’indemnisation aux délégataires sur les panneaux photovoltaïques) pour la dernière (concernant le musée du Sport) nous attendons la réponse de l’Etat. Nous avons saisi le ministère en septembre dernier...
Christian Estrosi Contre-attaque
Attendu, Christian Estrosi a repliqué face à ces attaques. « J’entends égo-stadium, folie des grandeurs, projet pharaonique... que de mots pour ne rien dire ! Un stade de 35 000 places dans une ville de 350 000 habitants et un département d’1 million c’est un projet pharaonique ? J’ai saisi l’outil des PPP « pharaonique égocentrique folie des grandeurs » vous dites ? Attendons ce que la justice, telle que je l’ai sollicitée, établira (pour faire la lumière sur ce dossier, le maire a saisi le procureur du parquet national financier).
Au fond, ce qui nous différencie c’est l’idée que nous nous faisons de Nice et des attentes des Niçois. J’ai fait le choix de l’action de l’énergie, de la volonté... Moi j’assume ce choix comme je réaffirme que le coût du stade est de 204 millions d’euros... Je poursuivrai le travail que j’ai commencé, il y a 8 ans et pour lequel les Niçois m’ont renouvelé leur confiance.
Photo : ©DR