LE PETIT NICOIS

Ce fut un long, très long, conseil municipal. Il a fallu près de 10 heures pour passer en revu les 114 délibérations du jour. D’une part à cause des fastidieuses élections et nominations aux différents organismes de la ville -inhérentes à chaque début de mandat-, mais aussi en raison des nombreux débats qui ont secoué la séance.

Réélu dans un fauteuil pour les six prochaines années, Christian Estrosi a été confronté pour la première fois à sa nouvelle opposition. Exit Robert Injey et le Front de Gauche. Patrick Allemand premier opposant ? Terminé. Son groupe n’arrive plus qu’en deuxième position. Aujourd’hui, le leader a pris les traits de Marie- Christine Arnautu et du Rassemblement Bleu Marine (RBM).

De leur côté, Olivier Bettati et Benoit Kandel absents, n’ont pas pu assister à la naissance de leur groupe. Aux cinq membres normalement nécessaires pour sa constitution, Christian Estrosi a décidé de baisser le seuil à quatre, afin que ses opposants puissent avoir tous les moyens possibles à leurs dispositions.

Une journée, dix mesures

Le maire de Nice voulait certainement couper l’herbe sous le pied de ses adversaires et marquer les esprits pour démarrer ce nouveau cycle. Il a en effet choisi de faire valider dix de ses promesses de campagnes dès vendredi.

Des promesses liées à la sécurité (lancement des études pour la pose des 500 nouvelles caméras de vidéoprotection), à l’économie (mise en place d’un Small Business Act favorisant l’accès à la commande publique pour les PME), aux finances (création des structures pour la mise en place du « club de Nice ». Une fondation de type mécénat qui permettra le financement privé de certaines politiques publiques) ou encore au tourisme (lancement des études pour l’ouverture au public de la Tour Saint- François).

Ayant également décidé « de placer ce mandat sous le signe de la proximité » comme il l’a rappelé durant les débats, c’est sans doute la création d’un Service Bleu (permettant des interventions rapides par les services municipaux sur tous les petits troubles du quotidien) qu’il faudra mettre en exergue. Mais si le maire a réussi à faire passer ces délibérations, tout ne s’est pas passé sans heurt non plus.

Nombreux accrochages

Bien décidés à prouver aux Niçois que le Rassemblement Bleu Marine était la nouvelle force de ce conseil, Marie-Christine Arnautu et les siens se sont fait entendre vendredi. Dans la droite ligne des positions exprimées par Marine Le Pen au plan national, le premier groupe de l’opposition s’en est violemment pris à la majorité sur de nombreux sujets. Cheval de bataille du RBM, la sécurité, et le logement social.

De son côté, Marc Concas s’est fait le porte-parole de la liste « Mon parti c’est Nice » en l’absence de leur leader. Il a notamment attaqué la majorité sur le passage en régie des C.E.D.A.C. ainsi que sur l’achat par la ville de Nice d’oeuvres d’art, dont l’une à Sab, une artiste niçoise, ancienne colistière de Christian Estrosi.

Ce dernier a promis « qu’en matière de culture [je] ne ferais pas de sectarisme. La ville de Nice devrait-elle arrêter d’acheter des oeuvres de Sacha Sosno parce que son épouse était sur votre liste ? Non, bien évidemment ». Les nombreuses tensions apparues durant les débats laissent présumer de nouveaux rendez-vous houleux. Dès le mois prochain ?

Photo : ©A.C.