LE PETIT NICOIS

Christian Estrosi : « En finir avec les ambitions personnelles- »

Il est le patron de l’UMP 06 et sera demain, le président des « Républicains 06 ». Le député-maire de Nice, Christian Estrosi, sera le champion des « Républicains » lors des élections régionales en PACA, face à la candidate FN, Marion Maréchal Le Pen. Un défi de plus pour un homme politique qui n’a jamais manqué de courage. Il a répondu à nos questions après le congrès de Paris qui a « enterré » l’UMP…


Le Petit Niçois : Pourquoi changer de nom maintenant ?


Christian Estrosi : Le changement de nom, c’était un engagement fort de la campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidence de notre famille politique. Mon soutien à sa candidature était d’ailleurs conditionné par cet engagement. C’était aussi une attente des militants et des élus. L’UMP a été abîmée par les égos de certains ce qui a écoeuré certains militants les conduisant parfois à quitter le parti. C’était une étape nécessaire dans notre reconstruction.


L.P.N. : Pourquoi avoir choisi les Républicains ?


C. E. : Tout d’abord ce sont les militants qui ont choisi ce nom à plus de 83% et je m’en félicite. En faisant ce choix, ils ont fait le choix le plus exigeant qui soit. La République c’est un repère qui a du sens pour nous, qui incarne notre combat pour la France. Nous voulons élargir et rassembler. Notre projet pour la France, ce n’est pas de faire le tri mais de porter l’excellence républicaine que les socialistes détruisent et que le Front National déteste.


L.P.N. : Que va changer avec les Républicains ?


C. E. : Je souhaite que tout change. Je veux que l’exigence du collectif l’emporte sur le confort des ambitions personnelles. Nous devons en finir avec l’entre soit et nous ouvrir à de nouveaux parcours, à d’autres personnalités. Les militants mais aussi les sympathisants pourront également reprendre une parole que certains se sont employés à leur confisquer petit à petit. Je veux là souligner le travail collectif et le travail d’apaisement entrepris par Nicolas Sarkozy.


L.P.N. : Que pensez-vous des sifflets contre Juppé et Fillon ?


C. E. : Je les regrette. Je ne suis pas toujours d’accord avec François Fillon et Alain Juppé, mais nous ne devons pas nous tromper d’adversaire. Pour en finir avec la médiocrité de François Hollande et de Manuel Valls, nous devrons tous nous rassembler autour de celui qui remportera la primaire.


L.P.N. : Que pensez-vous de l’action de Nicolas Sarkozy depuis son retour à la présidence de votre famille politique ?


C. E. : Nicolas Sarkozy a commencé un véritable travail collectif, un travail d’apaisement où chacun selon sa sensibilité peut trouver sa place. Après 2 années noires, nous sommes de nouveau audibles et crédibles. Nous pouvons aborder la reconquête avec plus de sérénité. Une fois rassemblés, nous, devons désormais passer au temps du projet.


L.P.N. : Ce changement va-t-il provoquer un ralliement massif à droite avec un accroissement du nombre d’adhérents ?


C. E. : Je le souhaite. Je veux que nous ouvrions notre famille politique, que nous allions convaincre les déçus de la gauche que nous ne sommes pas condamnés au déclin et les électeurs du FN qu’appliquer le programme du PCF des années 70 en ajoutant à ce dernier la haine des autres ne nous apportera rien. Nous devons avoir l’ambition du rassemblement le plus large possible. C’est la condition de l’alternance.


L.P.N. : Les centristes vont-ils vous rejoindre ?


C. E. : Ce que je vois, c’est que nos amis du centre nous ont rejoints naturellement dans notre combat régional. En PACA, l’UDI est à nos côtés depuis le début et c’est uniquement à cette condition que nous pourrons l’emporter en décembre pour redresser la Région. C’est dans cet état d’esprit qu’avec Rudy Salles, Président de l’UDI dans les Alpes-Maritimes et coordinateur de la campagne en Provence Alpes Côte d’Azur pour le parti centriste, nous travaillons en toute confiance comme nous l’avons toujours fait. Plus largement, je souhaite que ces alliances se fassent dans le maximum de territoires aux régionales. Pour l’élection présidentielle, je souhaite qu’ils participent à la primaire du redressement.


L.P.N. : Que devrait-il y avoir dans le projet des Républicains selon vous ?


C. E. : Il y aura deux thématiques centrales à développer. Tout d’abord l’économie et l’emploi. Depuis 2012, François Hollande a mis 1 million de Français au chômage et a fait plonger l’économie. Nous devrons présenter des mesures fortes comme la fin des 35h, le refonte total de notre système d’impôts pour les baisser, revoir le contrait de travail et le code du travail, des mesures fortes pour lutter contre l’assistanat... Nous devrons également répondre à la perte de repères de certains de nos compatriotes. Il faudra redonner aux Français la fierté de leur nationalité et leur expliquer quelle vision nous avons de l’identité française.


L.P.N. : Le fait de passer de l’UMP aux Républicains sera-t-il un atout pour les régionales ?


C. E. : Avant l’élu et le candidat, il y a le militant. Comme pour des milliers de militants ce changement est porteur d’espérance pour moi. L’espérance d’en finir avec les clans, avec les ambitions personnelles. Je pense que ce changement de nom et de méthodes politiques pourra nous permettre de convaincre davantage de Français à nous rejoindre.


L.P.N. : Serez-vous toujours candidat à la primaire des Républicains ?


C. E. : Il y a des temps dans la vie politique et il convient de les respecter. Je ne veux pas griller les étapes. Pour le moment je suis pleinement concentré sur les élections régionales de décembre. La campagne sera intense et comptez sur moi pour y consacrer toute mon énergie. Je veux conquérir cette Région pour lui redonner ses lettres de noblesses.


Photo : Christian Estrosi a parlé en premier à ce congrés historique de Paris.©DR

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