LE PETIT NICOIS

Crachats, insultes, exhibitions sexuelle

C’est ce qu’on appelle « un bon client » dans le jargon professionnel, tant il a commis d’infractions. Il s’appelle Marc M., il a 46 ans et visiblement, le respect de l’autorité n’est pas son truc.

En détention provisoire depuis le 30 mars (jour de son procès où il avait demandé un délai pour préparer sa défense et où le tribunal avait décidé de le maintenir en détention pour être sûr de le revoir à la barre), Marc M. s’installe dans le box. Fin, épaules rentrées, il regarde déjà la présidente de travers.

Au départ, l’infraction était « basique_ ». Dimanche 28 mars 5h25, l’homme est interpellé après avoir grillé un feu rouge. Mais son haleine est fétide et son attitude titubante, alors les policiers lui demande de souffler dans l’éthylotest. Positif. Ils l’emmènent donc au poste pour calculer son taux d’alcoolémie grâce à l’éthylomètre et là, tout part en vrille. « Bande de fils de p…, sucez-moi la …. (en montrant son sexe), je vais venir chez vous bai… vos femmes et vos enfants ! ».

Et l’homme se débat et tente des coups de tête à droite et à gauche. Difficile donc de le faire souffler dans l’appareil. La police, comme la procédure l’exige, doit l’emmener à l’hôpital pour lui faire faire une prise de sang.

Après un trajet en voiture mouvementé en langage, où l’individu aurait proféré des « je vais vous découper en morceaux et violer vos mères », ou encore « vous avez des gueules à voter à gauche et aimer vous faire enc… par Hollande », à l’hôpital, même scandale.

« Content que vos collègues soient morts à Paris »

Marc M. crache sur tout le monde et montre son sexe au personnel hospitalier. Il réitère ses insultes et va plus loin en hurlant « Je suis bien content que vos collègues soient morts à Paris et qu’ils se fassent tirer dessus dans les quartiers ». La présidente ne censure rien, elle lit toutes les insultes notées à la prévention et quand elle entend des rires dans la salle, elle fait évacuer les mis en cause.

Le prévenu sourit, il ne s’excusera pas : « J’avais bu et je prends des médicaments contre ma dépression. Le mélange ça m’a rendu agressif ». Mais l’homme nie avoir montré son sexe, il indique qu’il avait envie de faire pipi ; il nie avoir craché « c’est le traitement, ça me fait baver », et, s’il ne nie pas les insultes, il glisse que les policiers aussi ont dit « on va violer ta mère et tes enfants ». La procureure sort de ses gonds « C’est hallucinant ! Vous ne vous excusez même pas, c’est insupportable ! ». Elle requiert 2 ans ferme. En défense, son conseil souligne le (seul) point positif du dossier à savoir, « au départ, quand il grille le feu et qu’il entend les sirènes, il s’arrête ! ».

Pas suffisant pour le tribunal qui le condamne à 2 ans ferme et à indemniser les quatre policiers à hauteur de 3500 € au total et à payer leurs frais d’avocat (800€). Le prévenu, au casier chargé notamment en délits de fuite, refus d’obtempérer, stup et conduites sous l’empire d’un état alcoolique, a été diagnostiqué par l’expert psychiatre comme « psychopathe, présentant une dangerosité sociale ».

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