Décidément, rien ne va plus à l’école du journalisme de Nice ! Après une descente de police le 30 mars dernier, la directrice de l’établissement, Marie Boselli, s’en est violemment pris à son bras droit, Alexandra Sansoni. En toile de fond de leur litige : le détournement présumé d’une importante somme d’argent qui trouvera son épilogue devant les tribunaux.
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe à eau dans la cour de récréation de l’Ecole du journalisme de Nice (EDJ), située rue de Roquebillière. Le lundi 30 avril, en milieu de soirée, les utilisateurs du réseau social professionnel « LinkedIn » ont assisté, médusés, à une scène surréaliste. À savoir, un crêpage de chignon en règle entre la directrice de l’établissement, Marie Boselli et son ex bras droit, Alexandra Sansoni.
Une plainte pour escroquerie et abus de confiance
À dire vrai, la directrice Marie Boselli n’oeuvre pas dans la dentelle. Dans un message posté sur « LinkedIn » lundi dernier, elle promet la guerre à celle qui officiait jusque-là en tant que directrice adjointe de l’école du journalisme de Nice.
« J’ai dû me séparer d’Alexandra Sansoni pour faute grave », annonce-t-elle d’emblée, face aux internautes. « Veuillez en prendre note et ne pas tenir compte de son profil de directrice adjointe de l’EDJ. Elle n’y est plus depuis sept mois ».
À noter que le corps professoral de l’Ecole du journalisme de Nice avait tout d’abord prétexté auprès des élèves qu’Alexandra Sansoni devait s’absenter, courant octobre, pour se rendre au chevet de sa fille, supposée être gravement malade… Et bien, soit !
Après vingt-et-un ans de bons et loyaux services, le cordon ombilical est donc définitivement coupé entre les deux femmes, autrefois si intimement liées.
Si cette charge violente à laquelle se livre Marie Boselli sur Internet, peut prêter à sourire, ce post prend dorénavant une tournure juridique.
En effet, la directrice de l’EDJ a annoncé avoir déposé une plainte auprès des autorités compétentes afin de poursuivre Alexandra Sansoni pour « escroquerie » et « abus de confiance ».
Mais de quoi Marie Boselli accuse-t-elle précisément son ancienne confidente ? Quelle est la faute si grave qui a justifié son licenciement ?
EDJ : Une enquête à l’horizon ?
Nous avons directement posé la question par téléphone à la directrice de l’EDJ, Marie Boselli. « Je n’ai pas à m’expliquer au sujet d’une plainte en cours ! », tranche-t-elle au bout du fil, avec froideur. Dans ce cas-là, pourquoi diable laver son linge sale sur Internet ? « Sur le réseau « LinkedIn », Alexandra Sansoni présente toujours le statut de directrice adjointe de l’EDJ, alors qu’elle ne travaille plus ici depuis sept mois. Ça m’agace profondément ! », se justifie-t-elle.
Agacée, Marie Boselli assure avoir demandé à Alexandra Sansoni d’actualiser son statut, en vain. « Du coup, je prends les devants ! », annonce-t-elle, fièrement, après l’avoir humiliée publiquement.
D’après des sources « préférant rester anonymes », il se murmure en coulisses qu’Alexandra Sansoni serait soupçonnée d’avoir profité de son poste pour détourner l’argent de la société. La disparition d’un chèque de banque d’une étudiante en 3ème année serait à l’origine du contentieux.
« La merde, ça éclabousse ! »
Contactée par Le Petit Niçois, le mardi 31 mars, Alexandra Sansoni a réagi à chaud à ces attaques. « Tant que cette affaire n’est pas allée au bout, je ne peux pas parler. La justice fera son travail et tranchera », martelle celle-ci, visiblement soucieuse de ne pas s’attirer davantage les foudres de sa désormais ennemie jurée, Marie Boselli. Et dans la foulée, Alexandra Sansoni tente alors de réduire Le Petit Niçois au silence, ce qui est un comble pour quelqu’un qui a codirigé une école de journalisme durant près de vingt ans ! Face à notre insistance, un sursaut d’orgueil la fait soudain jaillir du gouffre où elle s’abîmait. « Tout le monde connaît le personnage ! », lance-t-elle en référence à Marie Boselli. « On m’a toujours dit que la merde, ça éclabousse ».
Alexandra Sansoni évoque l’existence d’une « caisse noire »
Furieuse d’en avoir pris pour son grade, Alexandra Sansoni n’a pas dit son dernier mot. Elle semble effectivement peu encline à vouloir tomber seule dans cette affaire qui secoue le campus de l’espace Carrare.
À la question : « Avez-vous, oui ou non, piqué de l’argent dans la caisse de l’EDJ, comme le sous-entendent les accusations proférées par Marie Boselli ? », Alexandra Sansoni dégaine une réplique cinglante, teintée d’ironie mais aussi lourde de sens : « Quelle caisse ? Sa caisse noire ? ». Pour information, l’expression « caisse noire » désigne une réserve d’argent destinée à financer des actions souvent illicites, comme le versement de pots-de-vin. Mais de quoi peut-il donc s’agir ici ? « Je vais garder tout ça pour le juge ! », promet-t-elle. Touchée mais pas coulée, l’ex-directrice adjointe de l’EDJ n’en dira pas plus.
Or, bien qu’il soit difficile de savoir exactement à quoi elle fait référence, le message est clair : elle n’endossera pas seule la responsabilité de cette affaire. Et si Alexandra Sansoni venait de lever un nouveau lièvre ? Révélations fracassantes en perspective ! Pour l’heure, la plainte de Marie Boselli n’a pas encore été instruite. En attendant, quitte à être ridicule, la rédaction du Petit Niçois suggère aux protagonistes de cette sombre affaire d’organiser un combat féminin de lutte dans la boue.
Photo : Les amies d’hier de l’EDJ, Marie Boselli et Alexandra Sansoni, sont aujourd’hui les pires ennemies. ©DR
DROIT DE REPONSE
L’École du journalisme de Nice (EDJ, http://www.ecoledujournalisme.com/) a été mise en cause dans le n° 934 de l’hebdomadaire « Le Petit niçois » dans des articles qui portent atteinte à son image et à la réputation de ses dirigeants et étudiants. Elle estime que ces articles véhiculent des informations infondées, non vérifiées, et contreviennent même à la déontologie du métier de journaliste que nous enseignons quotidiennement dans notre établissement.
Elle souhaite exercer son droit de réponse et se réserve le droit d’intenter une action judiciaire pour faire valoir ses droits.
L’École du journalisme de Nice est une entreprise familiale qui a été créée par madame Marie BOSELLI, Docteur en Sciences de l’Information et de la communication, et Michel Goujon il y a 24 ans. Madame BOSELLI en a assuré et en assure toujours la direction depuis le premier jour. L’EDJ est reconnue par l’État (JO du 10 mai 95) et son diplôme « bachelor de journalisme » est enregistré par l’État au Répertoire national des certifications professionnelles (JO du 22 juillet 2010) et l’École est membre de la Charte Erasmus depuis juillet 2012. Autant de reconnaissances institutionnelles gages de la qualité et du sérieux de ses enseignements.
L’EDJ fonctionne avec une équipe pédagogique de qualité, composée d’universitaires et de professionnels du journalisme. Tout au long de ces années, l’école a formé plus de 1.500 journalistes professionnels qui travaillent dans des rédactions nationales et internationales. Il est notable de constater que Le Petit niçois accueille régulièrement des stagiaires de notre école depuis plusieurs années et certains ont même été recrutés par l’hebdomadaire ; deux sont encore aujourd’hui, membres de sa rédaction.
Sur le plan formel, l’EDJ regrette les intitulés racoleurs et misogynes (« crêpages de chignons », « combat de boue ») des articles publiés et dénonce leur rédaction à la hâte sans une enquête approfondie et contradictoire.
Sur le fond, les articles comportent des mentions erronées et parfois diffamatoires. Ainsi, contrairement à ce qui est affirmé dans Le Petit Niçois, il n’y a jamais eu une « perquisition » [1] à notre école le 30 mars 2015, mais des policiers se sont simplement rendus à l’école dans le cadre d’une « réquisition à personne » [2] pour disposer de l’enregistrement vidéo d’un reportage effectué par les élèves de l’école qui avaient filmé les environs d’un immeuble en flammes et interviewé un témoin qui se serait révélé être le pyromane.
Par ailleurs, l’EDJ confirme d’une part, avoir licencié madame Alexandra SANSONI il y a 7 mois déjà. Cette ancienne directrice adjointe de l’École ne peut donc plus se prévaloir de son titre depuis qu’elle ne fait plus partie de ses effectifs. Or l’affirmation contraire par madame SANSONI porte un préjudice certain à l’École dès lors que les médias partenaires continuent à la solliciter par exemple pour obtenir des stagiaires.
D’autre part, notre école confirme avoir déposé une plainte contre X auprès du parquet de Nice pour détournement de fonds, escroquerie et abus de confiance. L’enquête est en cours et l’EDJ ne souhaite pas se prononcer sur ce point.
De même, concernant les propos attribués à monsieur Thierry ARZENS, l’EDJ tient à préciser qu’en tant qu’établissement reconnu par l’État, elle accueille des étudiants boursiers de l’enseignement supérieur (environ 30% chaque année). De nombreux étudiants travaillent l’été ou sont salariés à l’année pour payer eux-mêmes leurs études. Nos étudiants sont sélectionnés uniquement sur des critères universitaires. Il n’y a jamais eu à l’EDJ de discrimination de quelque ordre que ce soit.
Enfin, concernant l’humiliation dont fait état un ancien étudiant, l’EDJ s’inscrit en faux contre ses propos. Il ressort de son dossier scolaire que l’étudiant en question ne possédait pas le niveau suffisant pour obtenir son diplôme en 2012. Cette décision a d’ailleurs été entérinée par le Jury de fin d’année, composé de l’ensemble de ses professeurs. Il était parfaitement informé de cet état de fait, mais avait choisi d’assister à la cérémonie de fin d’année avec ses camarades. La cérémonie de fin d’année n’est pas réservée aux seuls diplômés, mais à tous les étudiants qui ont fréquenté l’école. C’est donc une attestation de formation qui lui a été remise par la direction, mais en aucune façon une feuille vierge ou un diplôme. Le coût de la formation à l’EDJ ne justifie pas automatiquement la délivrance d’un diplôme, ce ne sont que les bons résultats qui le permettent.
Notes :
1 Les perquisitions ont pour but la découverte et la saisie d’éléments matériels de preuve ou de comparaison.
2 La réquisition est une mesure prise par l’autorité judiciaire permettant, d’une part, d’exiger dans des circonstances précises l’accomplissement de certaines prestations et d’autre part, de lever les barrières du secret professionnel lorsqu’il n’a pas une portée générale et absolue.









