LE PETIT NICOIS

Femmes & Paix : Un écho venu du Maghreb

Cette semaine un colloque était organisé au C.U.M. sur le thème « Femmes et Culture de paix », une restitution du Congrès international qui se déroulait en octobre dernier en Algérie et qui mettait exceptionnellement la Femme au coeur de l’Islam.

Des colloques il y en a de toute sorte. Mais celui qui se déroulait le 7 avril au Centre Universitaire Méditerranéen était un peu particulier. En effet, il recevait cinq invités prestigieux qui avaient tous un point commun : Ils avaient participé au Congrès international féminin organisé du 28 au 31 octobre à Oran et Mostaganem par le Cheik Khaled Bentounès, le guide spirituel de la confrérie soufie Alâwiyya. Le thème de ce congrès : « Femmes, culture de paix ».

Un programme forcément intéressant vu la situation politique de certains Etats en Afrique et au Levant qui replaçait la femme d’hier et d’aujourd’hui au coeur de l’Islam. Au-delà des interventions, ce colloque a permis au public d’assister en avant-première à la diffusion du film réalisé par France Télévisions et qui résume les problématiques qui ont été traitées durant ce congrès.

Durant une heure, le reportage intitulé « Islam, voix des femmes » donne la parole aussi bien à des féministes originaires des pays arabes qu’à des théologiens et révèle certaines vérités historiques parfois oubliées de nos contemporains. Comme par exemple le fait que rien n’interdisait aux femmes de devenir imam et que le prophète Mahomet en personne avait ordonné une femme imam. Aux premières heures de l’Islam, beaucoup de femmes enseignaient le Coran et produisaient des écrits. Ce n’est qu’à partir du XVIIe siècle que la situation a commencé à péricliter, lorsque le politique a commencé à s’emparer de la sphère religieuse .

Néanmoins il existe encore a u j o u r d ’ h u i dans certaines communautés des femmes qui restent des guides spirituels comme le prouve le film. Il consacre aussi une grande partie de son temps sur la place des femmes aujourd’hui, ou comment être musulmane mais néanmoins vivre dans son siècle. Pour Agnès Rampal, adjointe au maire de Nice déléguée à l’Euro-méditerranée et au CUM, « au travers de ce colloque c’est le message qui est important : ce congrès était une façon de dire aux femmes que c’est par elles que la paix peut arriver.

Que ce sont elles qui peuvent transmettre ce discours. Dans cette période trouble ce message est fondamental. Il faut aussi rappeler que ce congrès a eu lieu en Algérie quelques jours seulement après la mort du Niçois Hervé Gourdel. C’est un signal qui prouve que l’immense majorité des musulmans sont aussi porteur de ce message de paix ».

La conclusion du colloque a été donnée au célèbre politologue Dominique Reynié qui a présenté de son côté les résultats d’une étude internationale réalisée en partie par la Fondation pour l’Innovation politique dont il est le directeur. Une conclusion centrée sur la perception de la mondialisation par les jeunes et qui prouve, au cas où l’on en doutait encore, que les Français étaient parmi les plus craintifs et pessimistes pour leur avenir.

Toutefois à l’échelle planétaire, une très large majorité voyait le futur avec envie. Un message d’espoir qui sous-entend que, malgré la situation difficile dans de nombreuses régions du globe, le chemin de paix n’est peut-être pas si loin.

Photo : ©LPN

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