LE PETIT NICOIS

Hollande clarifie les choses

Lors de la troisième conférence de presse de son quinquennat, le président de la République est revenu sur tous les sujets chauds de l’actualité. Entre vie privée et dépenses publiques, François Hollande s’est livré a un périlleux numéro d’équilibriste, avec en toile de fond la relance économique du pays.


C’était une conférence de presse très attendue après son allocution du 31 décembre, et surtout les allégations du jounal Closer sur sa supposée relation avec l’actrice Julie Gayet. Les Français souhai¬taient des réponses, il a donné les siennes.


Affaire Closer


Le président de la République a préféré repous¬ser l’obstacle. “J’ai un principe dans la vie, les affaires privées restent privées”. Toutefois, il a promis de clarifier la situation avant son voyage aux États-Unis prévu pour le 11 février. Une façon de ce débarrasser de cette affaire venue parasiter sa conférence de presse.


Pacte de Responsabilité


En fait, la majeure partie de cette conférence. Même si tous les détails ne sont pas connus, François Hollande a donné les grandes lignes de cette mesure censée relancer l’économie et la création d’emplois en France. Le chef de l’État a annoncé la fin des cotisations familiales à la charge des entreprises d’ici 2017. Une mesure fusionnée au crédit impôt compétitivité emploi (CICE).


Les deux dispositifs ne se superposeront donc pas. Pour les entreprises, cela correspon¬dra à une économie de 30 milliards d’euros. Une simplification administrative et un horizon fiscal clarifié sont également promis. En échange de quoi, les entreprises devront embaucher. “Des objectifs chiffrés” a prévenu le président. La loi sera votée à l’automne et engagera la responsa¬bilité du gouvernement.


Dépenses publiques


François hollande a été clair : entre 2015 et 2017, il faudra économiser 50 milliards de plus (équivalant à 4 % des dépenses publiques). Pour cela, il prévoit “des réformes structurelles” ainsi que la création d’un conseil stratégique de la dépense qui se réunira chaque mois.


Dès le mois d’avril, le 1er ministre enverra des lettres de cadrage aux membres du gouvernement pour que chacun fasse des coupes dans son portefeuille ministériel. “ L’état doit montrer l’exemple ” a expliqué le président. D’autre part, les collectivités locales ne seront pas épargnées. Voulant en finir avec les doublons et autres enchevêtrements, il veut une clarification des missions de chaque institution. Il s’est également montré ouvert a une évolution de nombre de régions et à une redéfinition des départements situés dans les aires métropolitaines. 


Relation franco-allemande


Le président souhaite relancer le couple moteur de l’Union Européenne. D’abord il souhaite que les deux pays convergent économiquement et socialement. Une initiative qui devrait passer par une harmonisation fiscale notamment. A côté de cela, ils devront ouvrir le chantier de la transi¬tion énergétique.


Une grande entreprise réalisée sur le modèle d’EADS est envisagée par François Hollande. Enfin, il souhaite aller plus loin dans le domaine de la Défense. A terme, l’objectif est que “la France et l’Allemagne se coordonnent en amont sur tous les grands projets.” Ces sujets seront abordés lors du conseil des ministres franco-allemand du 19 février. 


Conflits militaires


Sur les deux guerres, François Hollande a mis les choses au point. Au Mali, le président parle de “ victoire ”. De victoire contre les dhjiadistes, et de victoire pour la démocratie. Il n’y aura plus que 1600 soldats français dans le pays d’ici la fin février, et 1000 au printemps. Pour la Centrafrique, il a confiance en une interven¬tion rapide (fin janvier) des alliés européens. Dans les deux cas, il a violemment condamné la Françafrique, expliquant que cette période était terminée.


Un nouveau socialisme ?


Social-libéral ? Social-démocrate ? Social-réfor¬miste ? Depuis son allocution du 31 décembre, les journalistes français se disputent pour définir la nouvelle ligne politique du chef de l’État. In¬terrogé plusieurs fois à ce sujet, il s’est lui-même défini comme “ socialiste et patriote ” tout en reconnaissant appartenir à la social-démocratie.


Affaire Dieudonné


François Hollande a soutenu la démarche de son ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. Il a éga¬lement souligné qu’il fallait défendre la liberté d’expression, de réunion et de création, sauf cir¬constances exceptionnelles, comme durant cette affaire. Il a aussi vivement condamné le racisme sous toutes ses formes. Pour le président, il s’agit du “ plus grand des dangers ”, avec lequel il est impossible de transiger.


Photo : © DR

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