LE PETIT NICOIS

Le Petit Niçois : Comment vous sentez-vous à quelques heures du verdict ?

Jérôme Kerviel : Très bien, superbe journée, c’était fort, on est dans le combat dans l’action, on espère vraiment que ça va bouger.

L.P.N. : Vous êtes allé voir le Pape, comment ça s’est passé ?

J.K. : Très bien, il m’a sauvé, cette rencontre m’a sauvée, m’a changée, je suis un autre homme aujourd’hui, je suis heureux d’avoir repris le contrôle de ma vie.

L.P.N. : C’est une sorte de rédemption ?

J.K. : Je n’ai pas de mot à mettre sur ce que je suis en train de faire, je me suis retrouvé, tout simplement.

L.P.N. : Vous attendiez-vous à un tel comité d’accueil ?

J.K. : Non pas du tout, c’est très émouvant je suis très touché.

L.P.N. : Et tous ces médias présents, c’est ce que vous vouliez ?

J.K. : Non ce n’est pas ce que je voulais, je ne réfléchissais pas à ça.

L.P.N. : Que pensent vos parents de votre combat ?

J.K. : C’est personnel, c’est entre eux et moi. Et ca ne regarde personne.

L.P.N. : Vous avez dit « Venez me chercher », qu’est ce que cela veut dire ?

J.K. : S’ils veulent m’interpeller, ils viendront me chercher ici. J’ai interpellé le président sur un dysfonctionnement majeur, il y a des témoins qui ont peur de parler ce qui est complètement anormal. Je comprends leur position, ils ont peur de perdre leur emploi au sein de l’institution judiciaire, ils craignent des représaille.

Ils sont prêts à parler et je demande à François Hollande qu’il leur garantisse qu’il n’y aura aucune représailles s’ils disent qu’ils ont assisté aux dysfonctionnements dans mon dossier.

L.P.N. : Cet article de Médiapart qui a été récemment publié, est-ce-que cela donne plus de crédits à votre combat ?

J.K. : Je ne sais pas si ça me donne plus de crédits, je ne suis pas là pour en avoir plus, c’est juste qu’il y a enfin des choses qui sortent au bout de 6 ans. Et je pense que plus ça va aller, plus il y aura de choses qui sortiront. C’est salutaire, c’est bien pour tout le monde.