LE PETIT NICOIS

Jérôme Viaud, au bout de la nuit

De toutes les communes des Alpes-Maritimes, rien n’a été comparable à la situation à Grasse où entre les deux tours, toutes les compromissions ont été possibles…

Au 1er tour, le choix des électeurs avait été clair : c’était Jérôme Viaud. Arrivé en tête avec plus de 12 points d’avance sur son adversaire de gauche, le communiste Paul Euzière, le candidat de l’UMP pouvait savourer sa future victoire.

Une alliance improbable...

C’était sans compter sur l’envie de certains d’être à tout prix maire de Grasse. Déjà, au 1er tour, Paul Euzière (PCF) avait annoncé qu’il ferait liste commune avec l’élu écologiste, Raymond Vinciguerra, et l’ex-première adjointe du maire, Bernadette Bétheuil-Ramin, ancienne présidente d’honneur du MPF 06… Cette large liste « d’union » se voulait apolitique… Jusque-là, les électeurs avaient tranché en ne donnant que 23,22 % à Paul Euzière. Derrière, Philippe-Emmanuel de Fontmichel réalisait 14,69 %, un score qui lui laissait le choix de se maintenir… ou pas.

Il a fait le choix de fusionner avec la liste de Paul Euzière, lui dont les électeurs étaient de droite… Comme si cela ne suffisait pas, Stéphane Cassarini, lui aussi Sans étiquette mais plus estampillé à droite, ralliait aussi… Paul Euzière avec ses 7,61 %. Entre temps, l’écologiste, Jean-Raymond Vinciguerra avait refusé de cautionner une telle alliance.

A priori, avec un tel attelage, on arrivait sur le plan strictement comptable à 45,52 %. Large-ment de quoi distancer les 33,42 % de Jérôme Viaud réalisé au 1er tour. Oui mais personne n’est propriétaire de ses voix. Les électeurs ont été écoeurés par de telles alliances en forme de compromissions ultimes.

D’abord, les abstentionnistes se sont mobilisés soit trois points de participation de plus. Mais plus encore, les électeurs de ceux qui ont choisi « une alliance nauséabonde » dénoncée par le candidat du FN, Jean-Marc Degioanni, se sont démobilisés. Comme quoi les additions ne font pas une élection.

32 élus pour Jérôme Viaud

Pourtant, les 11 premiers bureaux semblaient donner raison à ceux qui avaient choisi comme unique slogan, « Tout sauf Jérôme Viaud » au nom de vieilles querelles politiciennes d’un autre temps. Mais une soirée électorale n’est jamais jouée d’avance. La nuit a été longue à Grasse au palais des congrès…

Après quelques échauffourées, le calme est revenu à 22h15 avec la proclamation des résultats annoncés par le maire sortant, Jean- Pierre Leleux, non sans une pointe de fierté. Quel maire a préparé sa succession comme lui ? Au final, 542 voix séparent Jérôme Viaud de Paul Euzière… soit 3 points. Le FN réalise un score quasi identique avec 32 voix seulement de moins (19,91 % contre 21,06 %).

Ainsi, la nouvelle composition du conseil municipal de Grasse sera la suivante : 32 élus pour Jérôme Viaud, 9 sièges pour Paul Euzière, 4 conseillers pour Jean-Marc Degioanni. A la communauté d’agglomération du Pays de Grasse, le nouveau maire pourra compter sur 17 sièges, Paul Euzière, 5, Jean-Marc Degioanni, 2. L’UMP pourra compter à l’avenir sur du sang neuf avec Jérôme Viaud et David Lisnard, deux élus qui sont là pour durer…

Photo : Jean-Pierre Leleux félicite son dauphin, Jérôme Viaud. ©LPN

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