LE PETIT NICOIS

Joëlle Martinaux : « L’UNCCAS, le partenaire essentiel du social »

Pour la toute nouvelle présidente de l’Union Nationale des Centres Communaux d’Action Sociale (UNCCAS), Joëlle Martinaux, adjointe déléguée au social du maire de Nice, le congrès à Nice Acropolis était un baptême du feu.

D’emblée, elle a voulu rendre hommage à son prédécesseur, Patrick Kanner, devenu, entre temps, ministre délégué à la Jeunesse, aux Sports et à la politique de la Ville. C’est la première fois depuis 1945 qu’un élu de droite prend la présidence de l’UNCCAS qui plus est une femme.

Joëlle Martinaux espère préserver le rôle moteur de cet outil comme partenaire essentiel à toute politique sociale du pays. Forte de ses 4 000 CCAS, l’Union Nationale doit redoubler de moyens afin de suppléer au désengagement de l’Etat.

Décloisonner et mutualiser

L’une des pistes induites par Joëlle Martinaux semble être les formations professionnelles que l’UNCCAS propose à moindre coût et de manière itinérante. Pour la présidente, les CCAS ont avant tout un rôle d’alerte et de consultation. « Il nous faut mutualiser les actions entre CCAS en faisant en sorte qu’il n’y ait plus de compétition entre les acteurs du social comme Pôle emploi, la CAF, les associations, le Département et les CCAS. Il faut décloisonner en interne, le secret sur les personnes suivies doit être partagé ».

Passionnée, franche et accessible, Joëlle Martinaux ne veut rien imposer : « Ce n’est pas une loi qui doit décider si les petites communes doivent avoir ou pas un CCAS. C’est aux maires de décider de leur politique ».

La baisse des dotations globale de Fonctionnement (DGF) fera le travail de rassemblement tout seul. « La volonté doit venir de la base ». La dépendance, la précarité, l’accès aux soins, voilà bien les sujets abordés durant ce congrès.

L’ABS, l’outil de demain ?

Sur l’Analyse des besoins sociaux (ABS), elle veut en faire un outil primordial. « Dans les CCAS, on se doit d’être pratique et pragmatique ». Pour autant, l’entreprise n’est pas toute simple. L’ABS doit être évolutif, travailler avec tous les interlocuteurs, centraliser toutes les données. Il fonctionne comme un guichet unique du social.

Mais la clé d’entrée de toute insertion réussie, c’est la santé. Joëlle Matinaux aborde l’un de ses chevaux de bataille : « Les consultations urgentes doivent être accessibles dans le public. Il est scandaleux qu’on dise à un patient, vous aurez un rendez-vous dans 3 à 6 mois alors que si vous allez en consultation privée dans le public, c’est immédiat.

Un médecin public vit d’un salaire public et doit rendre un service public. S’il veut développer ses consultations privées, il n’a qu’à ouvrir un cabinet privé, hors de l’hôpital public ». La nouvelle présidente a des idées et entend bien imposer sa propre patte à l’UNCCAS tout en privilégiant le dialogue, l’ouverture et le rassemblement.

Photo : Joëlle Martinaux a rendu visite à tous les stands du congrès. ©LPN

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