Le passage en régie de la gestion de l’eau de la Métropole a eu lieu dans la nuit du 3 au 4 février. Objectifs affichés : accélérer le rythme des investissements, mutualiser les ressources des communes, harmoniser la qualité du service.
Une tempête dans un verre d’eau ? Si l’expression est souvent utilisée pour exprimer une moquerie, dans le cas présent, elle serait presque à prendre au pied de la lettre. Car c’est une petite révolution qui s’est déroulée sous nos immeubles et maisons la nuit du 3 au 4 février. En effet à minuit, la gestion de l’eau de la Métropole a changé de main.
Ce n’est plus Veolia, mais l’intercommunalité elle-même qui prend le relais. Un passage en régie directe qui met fin à une concession vieille de 150 ans. « La régie Eau d’Azur va pouvoir exploiter les potentialités de Nice Côte d’Azur, première intercommunalité construite sur l’ensemble d’un bassin hydrographique. De la montagne jusqu’au littoral » a expliqué le président de la Métropole Christian Estrosi, au Parc Phoenix devant les salariés de Véolia, transférés à la régie.
Eau d’Azur alimentera 33 communes soit 400 000 habitants de la Métropole azuréenne. « La régie eau d’Azur emploie aujourd’hui des salariés d’origines diverses. 179 proviennent de la société Véolia, embauchés aux mêmes conditions de rémunération et de statut, auxquels il faut ajouter ceux provenant des différentes régies en place auparavant. En tout, cela comprend 256 agents » précise Hervé Paul, maire de Saint- Martin-du-Var et président de la régie Eau d’Azur.
105 M€ investis en 5 ans
Devenue maîtresse de son réseau hydraulique, Nice Côte d’Azur a décidé d’investir et massivement dedans. « Entre 2015 et 2019, la régie Eau d’Azur devra mettre en moyenne 21 millions d’euros par an sur son périmètre » a annoncé l’édile niçois. En valeur annuelle cela correspond à 40% de plus qu’en 2014 « et deux fois plus que dans les années précédant la création de la Métropole ».
L’argent sera concentré sur la sécurité de l’alimentation en eau, de la qualité de l’eau, de la conformité des installations et des réseaux, du renouvellement du patrimoine ou encore de la modification des réseaux qui le nécessitent (ex : remplacer les branchements en plomb). L’autre but avoué est d’insuffler cet argent dans l’économie afin qu’il profite aux entreprises locales dans la répartition des marchés publics.
Quel changement pour le consommateur ?
C’est évidemment la question que l’on est en droit de se poser. « La logique de la Métropole n’est pas la même que celle d’une entreprise privée. Le but n’est pas ici de dégager des marges ou des dividendes » confirme Hervé Paul « nous voulons assurer la continuité du service public et la qualité de l’eau que nous allons distribuer ».
En ce qui concerne le prix de l’eau, « Nous n’avons pas arrêter notre réélection à ce sujet. Il se peut que tous les territoires ne connaissent pas les mêmes annonces. L’objectif est d’aller vers l’harmonisation » conclut Hervé Paul.
Photo : La nouvelle régie Eau d’Azur emploie 179 salariés issus de Veolia.©DR