LE PETIT NICOIS

La loi NOTRe n’est pas la leur !

Les maires des Alpes-Maritimes ont signifié leur ras-le-bol en déposant symboliquement leurs écharpes devant le Palais préfectoral de Nice.


Al’initiative conjointe des associations des Maires des Alpes-Maritimes et des Maires ruraux 06, ils étaient une soixantaine d’élus à se rassembler devant le Théâtre de Verdure pour une courte marche vers le Palais préfectoral.


La baisse des dotations


En déposant leurs écharpes tricolores avant d’entonner la Marseillaise, les élus du 06 ont traduit un malaise qui touche tous les maires de France, qu’ils soient de droite ou de gauche. Après les ponctions de leurs dotations globales de fonctionnement (DGF) rendant la construction d’un budget parfois inextricable, les voici confrontés à une réforme scélérate, la loi NOTRe visant à les déposséder de l’ensemble de leurs compétences au profit des intercommunalités.


Déjà sur la baisse des DGF, ils n’avaient jamais vu ça, les dotations étant inviolables selon les dispositions prises par le Général De Gaulle. La loi NOTRe entérine la fin de nombreuses compétences importantes pour les maires comme leur gestion en matière d’eau et d’assainissement tout comme le tourisme ce qui pose un vrai problème aux stations de montagne. Le député-maire de Péone-Valberg, Charles-Ange Ginésy, vient de déposer 6 amendements au Palais Bourbon pour expliquer les différences importantes qui peuvent exister d’une station à l’autre et l’absence parfois dans les intercommunalités de projets touristiques communs… Ce fameux article 21 est toujours en discussion à l’heure où nous mettons sous presse.


Pas de vote au suffrage universel aux intercommunalités


 


Le maire de Saint-André-de-la-Roche, Honoré Colomas, président des maires du 06, n’hésite pas d’évoquer « un Etat qui veut transformer les communes en de simples quartiers de l’intercommunalité ». Son homologue, maire de Guillaumes, Jean-Paul David, président des maires ruraux, regrette que les amendements des sénateurs ne soient pas ratifiés par les députés puisque Valérie Appéré (PS) a bien déposé un amendement à l’Assemblée nationale afin de rétablir « le suffrage universel pour les intercommunalités ».


Cette disposition, si elle est votée pour les Métropoles, Jean-Paul David n’en veut pas pour les autres intercommunalités. « Nous voulons rester libres, conserver notre clause de compétence générale, pouvoir décider de notre destin et de notre gestion. Sinon, les maires ne serviront plus qu’à inaugurer les chrysanthèmes… ». Le président de la Métropole, Christian Estrosi, députémaire de Nice, est venu en voisin pour soutenir l’action des maires. « Pour comprendre notre colère, assure-t-il, il faut savoir que là où en 2013 nous touchions de l’Etat une DGF de 60 euros, elle sera de 4 euros en 2017 ».


De son côté, le Département ne sera pas épargné par les restrictions budgétaires de l’Etat avec un manque à gagner de 88 M€ en 2017, ni par la Région qui va récupérer plusieurs compétences. Ce gouvernement de gauche a choisi son camp, la fin des 36 000 communes qui font la diversité et la richesse touristique de la France.


Dans ces conditions, comment en vouloir aux maires de défendre leur pré-carré. Nul doute que le combat ne fait que commencer et qu’il y aura d’autres manifestations et d’autres exaspérations.


Photo : ©DR

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