LE PETIT NICOIS

Le FN comme prévu !

Au soir des élections européennes, on croit rêver au vu des commentaires des uns et des autres, les superlatifs fusent... et dans tous les camps.

Les médias rivalisent de mots pour dénoncer la montée du Front National que personne ne pouvait ignorer avant ce scrutin européen. « Séisme », « choc à l’échelle du monde », « journée noire », la France se serait réveillée avec la gueule de bois, certains évoquent une peste brune, d’autres de vague ou de déflagration…

Quant à Valls, il a même prévu la débâcle de son camp en enregistrant son intervention avant l’annonce des résultats… Désormais, c’est la guerre !

La déculottée du PS

Deux ans après l’arrivée au pouvoir de François Hollande, le PS ne représente plus que 13,98 % sur le plan national soit plus de 11 points d’écart avec le FN (24,95 %). L’UMP limite la casse avec 20,79 %... Au lieu d’en chercher les causes, les commentateurs du PS préfèrent dramatiser la situation en refaisant pour la énième fois les discours du 21 avril 2002.

A droite, certains ne sont pas en reste et les petites phrases alarmistes fusent… Les Français ne se sont pas devenus tous d’extrême droite du jour au lendemain, ils sont simplement irrités, excédés, désabusés, par une classe politique qui ne répond plus à leurs attentes, par des hommes politiques qui n’osent pas comprendre leurs aspirations, par des commentateurs obnubilés par le politiquement correct.

Jean-Marie Le Pen en tête pour sa « der des der »

Dans la Région PACA, Jean-Marie Le Pen (FN) est arrivé en tête avec 28,18 % devant Renaud Muselier (UMP) avec 22,40 %, Vincent Peillon (PS) 11,87 %, Michèle Rivasi (EELV) 9,31%, Sylvie Goulard (UDI-MODEM) 8,44 % et Marie-Christine Vergiat (FDG) 5,96 %. Le vieux grognard frontiste s’est offert une dernière élection en forme de triomphe.

Il aura vu le FN, premier parti de France. Jean-Marie Le Pen s’est vengé de l’humiliation de 2009 où le FN n’avait réalisé qu’un tiers de ses voix d’aujourd’hui. Il est vrai qu’à l’époque, c’est Nicolas Sarkozy qui était président… Avec François Hollande, le FN est passé de 6 % à 25 %... Cherchez l’erreur.

La gauche ne pourra pas incriminer l’abstention puisque la participation gagne 3 points par rapport aux dernières européennes. Seule la Corse résiste en plaçant l’UMP avec 3 points devant le FN…

Le retour de Sarkozy ?

Dans les Alpes-Maritimes, Nice, Antibes, et Cannes résistent mieux que d’autres à la montée du FN. Au final, il y a autant d’écart que sur le plan régional, soit près de 7 points d’écarts, 33,23 % pour le FN face à l’UMP (26,44 %).

La gauche toutes tendances confondues ne rassemble que 20 %... Avec l’aide de l’UDI-MO¬DEM, l’UMP dépasse de quelques voix le FN…

Certes, on peut arguer que les Européennes ne sont pas une élection « nationale », qu’elles ont moins d’importance et d’enjeux que d’autres, ce qui reste à démontrer. Aux Municipales, l’UMP a remporté les élections grâce à des notables particulièrement bien implantés dans leurs communes.

Cela n’était pas forcément la victoire du parti mais avant tout de ses cadres. La remise en question de la stratégie de l’UMP doit être remise à plat. Certains parlent de primaires anticipées afin de désigner un chef derrière lequel tous les élus devront se ranger.

Nicolas Sarkozy sortira-t-il du bois pour se placer en rassembleur ? Aujourd’hui, il est bien le seul qui pourrait faire l’unanimité… La gauche l’a bien compris et multiplie les attaques de toutes sortes contre celui qui n’a pas d’adversaire à sa hauteur, hormis sans doute Marine Le Pen qui est quasiment assurée d’être au 2ème tour des prochaines élections présidentielles…

Photo : ©DR

Sur le même thème

Pratique

Bookmark worthy