On ne connaîtra pas les raisons de leur geste. Ilyes K. arrive dans le box. Il est détenu depuis le 1 juin en attente de son procès, tandis que son comparse Wycam Z. arrive libre à la barre car, lui, a bénéficié d’un placement sous contrôle judiciaire du fait de son statut de gérant d’une entreprise d’électricité qui emploie 5 salariés.
Ils ont tous deux 26 ans et ce soir du 29 mai, devant la discothèque Le Pure, derrière l’Hôtel de ville de Nice, ils étaient alcoolisés et ont multiplié les infractions. D’abord ils se sont présentés devant la porte de la discothèque et, ont-ils été refoulés ou bien ont-ils eu « une histoire avec le vigile », comme ils l’indiquent, toujours est-il que des insultes ont fusé. Le gérant est sorti, lui aussi a eu droit aux insultes. Ensuite, les deux garçons sont repartis au volant de leur véhicule puis ils sont revenus.
Visiblement décidés à en découdre, ils auraient hélé le vigile pour « lui passer un message », et dès que ce dernier s’est posté devant eux, il a lourdement été gazé par Ilyes K et ont pris la fuite. Prévenus, les policiers ont pris en chasse les deux jeunes hommes et, avec la description de la voiture, les ont facilement rattrapés. Les policiers ont également été copieusement outragés : « Sales Français, si on vous croise en civil, on vous défonce ! On a déjà fait de la prison, on n’a pas peur de vous ! ».
De plus, le conducteur, Ilyes K., n’a pas son permis de conduire et il a été contrôlé à 1,20 gramme d’alcool par litre de sang, après dégrisement. Au poste, ils ont nié les faits. Et, devant la présidente Rivière- Caston, ils reconnaissent plus ou moins avoir insulté le vigile, et les policiers, « peut-être », les souvenirs se font plus vagues.
« Comme s’ils étaient à OK Corral »
Les deux prévenus sont en situation de récidive légale pour des faits similaires commis dans leur récent passé judiciaire. A la question de la procureure « Savez-vous ce que signifie être en récidive légale ? », Ilyes répond non. Et la procureure de s’agacer « Et combien vous encourez ? Vous le savez ? ». Depuis le box, le garçon fait non de la tête, la représentante du ministère publique lève les yeux au ciel : « Avec 11 mentions à votre casier, donc au moins 11 passages devant un juge, vous n savez pas qu’être en récidive double la peine ! Vous risquez trois ans, Monsieur, multiplié par deux ! Ils n’en savent rien ! Ils se comportent comme s’ils étaient à Ok Corral et ils ne savent rien ! ».
Elle requiert 2 ans dont 1 avec sursis à l’encontre d’Ilyes, et 18 mois dont 12 avec sursis pour Wycam. La présidente note qu’Ilyes K. au casier chargé, est père d’une fillette de 7 ans et que ça ne l’a pas empêché, lorsqu’elle est venue le voir en prison accompagné de sa grandmère il y a deux semaines, de se faire passer du cannabis que les gardiens retrouveront « caché sous ses parties génitales ». L’homme pleure, il demande pardon. Le tribunal le condamne à 24 mois de prison dont 18 avec sursis mise à l’épreuve (SME) de 2 ans. Wycam Z. écope, lui, 18 mois de prison dont 12 avec SME. Tous deux devront soigner leurs addictions et indemniser les victimes à hauteur de 1400 € au total.










