LE PETIT NICOIS

Les musulmans des Alpes-Maritimes veulent être banalisés

En vue des futures rencontres entre les représentants de la communauté musulmane et le gouvernement, un échange est entrepris dans chaque département avec les représentants locaux des deux instances pour préparer ce dialogue.

Leaders religieux, représentants des associations, chefs d’entreprises, ou simplement membres de la société civile, les musulmans des Alpes- Martimes étaient nombreux samedi au palais de la préfecture pour participer à cette importante rencontre. Autour du préfet Adolphe Colrat et de son équipe, des tables rondes étaient organisées autour des problèmes concrets que rencontre aujourd’hui la deuxième communauté religieuse du pays.

Des thèmes aussi variés que les lieux de culte, l’abattage rituel, les cimetières mais aussi la radicalisation religieuse. Aucun sujet n’était tabou. Le ministère de l’Intérieur a demandé aux préfets du territoire de préparer à l’échelle locale le futur dialogue qui se déroulera au mois de juin prochain entre les instances représentant la communauté musulmane et le gouvernement. L’objectif : faire remonter des pistes au plus haut sommet de l’État.

Pour Adolphe Colrat, si cette matinée de travail était importante « il ne faut pas en rester là. Tous ceux que j’ai rencontrés aujourd’hui m’ont dit la même chose : continuons dans ce sens. Les musulmans du département n’aspirent qu’à une chose, la banalisation ». Le représentant de l’État dans le département se défend également d’avoir attendu les directives ministérielles pour prendre le sujet à bras le corps.

« Dès le 12 janvier, nous nous sommes rassemblés avec la Troïka pour parler de la situation et de l’avenir ». Une « Troïka » composée du secrétaire du Conseil Régional du Culte Musulman (CRCM), Boubekeur Bekri, de Mohamed Djadi de la fédération des mosquées indépendantes et d’Otmane Aissaoui, recteur de la grande mosquée Ar-rahma de Nice.

Des mesures applicables

Premier résultat de ces travaux réalisés en amont, un imam supplémentaire devrait passer dans les prisons et les hôpitaux du département.

La préfecture propose aussi aux imams qui le souhaitent de suivre des formations de l’Office français de l’Immigration et de l’Intégration pour améliorer leur maîtrise de la langue de Molière, de notre système administratif et des valeurs de la République. « Déjà deux imans ont suivi ces formations » indique la Préfecture « l’Islam de France doit parler le français » insiste Adolphe Colrat.

D’autres propositions ont été évoquées comme la possibilité de missionner un cabinet d’études « faire un état des lieux, pour avoir une photographie du département, un résultat incontestable de ce qui a été fait ces dix dernières années » poursuit le haut fonctionnaire.

La création d’un « club » réunissant l’élite des Français issue de l’immigration récente (universitaires, chefs d’entreprises, journalistes, etc) dans le but de donner un autre visage au modèle républicain a aussi été évoquée.

Photo : Des tables rondes organisées par la préfecture ont permis d’aborder les problèmes sans tabous. ©DR

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