Le député-maire d’Antibes Juan-les-Pins, Jean Leonetti, président de la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis (CASA) a participé au dernier congrès de l’UMP qui vient de changer de nom. Il fait partie des « centristes » dont il a été beaucoup question en vue des futures primaires du parti pour les élections présidentielles. Il s’est livré au Petit Niçois.

Le Petit Niçois : Est-ce que c’était nécessaire de changer de nom ?
Jean Leonetti : C’était une condition nécessaire mais pas suffisante. L’UMP a eu sa vie, elle a eu le mérite de rassembler des partis politiques proches issus de l’UDF et du RPR. Avec un tel outil, nous avons gagné les élections jusqu’à 2012 où nous avons perdu les présidentielles et les législatives. S’en est suivi un combat fratricide, une guerre des chefs, puis l’opprobre avec les affaires de fausses factures qui nous ont affaiblis. Il fallait tourner cette page. Il nous fallait un nouvel élan, un autre projet pour créer les conditions de l’alternance.
L.P.N. : Pourquoi les Républicains ?
J. L. : La République incarne des valeurs, tous les partis qui composent la droite ont utilisé dans leur sigle la République. Cela fait référence à une force et à une solidarité. Nous nous devons d’être rassembleur pour répondre aux attentes des Français. Cette exigence passe par notre famille politique et bien au-delà. Il faut convaincre ceux qui ont été déçus par notre politique et par ceux qui sont amers vis-à-vis des mesures prises par la gauche.
L.P.N. : Quel projet pour les convaincre ?
J. L. : Il devra être basé sur nos valeurs, nos convictions, ce qui exclut les dérives qui blessent ou qui sont discriminantes. Notre projet ne doit pas porter sur l’âge de départ à la retraite ou l’assouplissement des 35h, le taux de TVA ou des mesures en matière de sécurité. Il doit porter sur la place donnée à notre pays, une ambition pour la France qui donnera une impulsion républicaine. Face au repli que propose le FN et l’absence de perspectives de la gauche, nous devons présenter une vision qui s’impose à tous.
L.P.N. : Etes-vous toujours proche de Bruno Le Maire que vous avez soutenu lors des élections internes de l’UMP ?
J. L. : J’avais un contrat moral clair avec Bruno Le Maire. Je voulais qu’il prenne la tête du parti car je pensais qu’il fallait changer de génération, un nouvel élan… Ce n’est pas ce qui est sorti des urnes, Nicolas Sarkozy est légitime à la tête du parti.
L.P.N. : Le soutiendrez-vous lors des primaires pour les présidentielles ?
J. L. : Je suis plutôt un homme de projet que de personnes. Il y aura une compétition, les primaires sont ouvertes, tous les citoyens pourront y participer. Je me déterminerais sur un projet et pour celui qui rassemble plutôt que celui qui divise.
L.P.N. : Et ce sera Alain Juppé ?
J. L. : En tant que ministre des affaires européennes, j’ai travaillé avec lui. C’est une forte personnalité, il est incontournable aujourd’hui. Il faut d’abord un projet qui puisse servir de socle d’union. Si j’écoute ce que j’entends à ce jour, je me sens plus proche d’Alain Juppé car il rassemble au-delà de notre famille politique.
L.P.N. : Qu’avez-vous pensé des sifflets contre Fillon et Juppé ?
J. L. : C’était insupportable. Les gens qui ont sifflé ne se rendent pas compte qu’on ne gagnera que si nous sommes unis, ensemble. Je ne crois pas en un chef unique élu à 99 %. Il faut accepter la diversité des propositions. Il est important de débattre sans se battre. Certains n’ont rien compris. Nous devons être unis dans la diversité, c’est la doctrine de l’Union Européenne…
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