LE PETIT NICOIS

Difficile de se repérer pour le premier comité départemental des Républicains à Marineland. Mais à force de persévérance, la salle promise est enfin apparue après une ascension de quelques centaines de mètres. Là, force est de reconnaître que si le public était restreint, l’estrade, elle, affichait complet.

Michèle Tabarot : « Créer une dynamique autour de Christian Estrosi »

A l’orée d’une campagne régionale qui s’avère des plus ardues et sans concessions, le nouveau mouvement de la droite, « Les Républicains », a voulu faire une démonstration de sa force et de son union. Le président départemental, Christian Estrosi, l’avait voulu ainsi et tout le monde a répondu présent. Côte à côte, on retrouvait donc Michèle Tabarot avec Eric Ciotti, Jean-Pierre Leleux avec Dominique Estrosi-Sassone, entre autres. Finies les querelles entre copéistes et fillonistes, exit les ressentiments des élections sénatoriales, « Les Républicains », ne sont plus les UMP, ils sont unis et rassemblés.

S’il fallait une preuve de ce nouvel état d’esprit, c’était bien les propos de Michèle Tabarot, toujours secrétaire départementale des Républicains. Elle a assuré « vouloir créer une dynamique pour gagner les élections régionales autour de Christian Estrosi » tout en traçant la feuille de route des grands rendezvous du mouvement, à savoir une réunion des cadres en septembre et un conseil national en novembre, juste avant des élections internes en janvier 2016. Revenant sur les élections départementales, Michèle Tabarot a insisté « sur la réalité de la vague bleue, avec des victoires à Limoges, Angers, Caen, Toulouse aux Municipales et la reconquête de 28 départements sur la gauche lors des dernières élections ».

Au passage, elle a rendu hommage à Eric Ciotti pour les élections départementales et à Dominique Estrosi-Sassone qui a mené le combat aux Sénatoriales. Pour les prochaines échéances régionales, elle a déploré « que l’on ne connaisse toujours pas les compétences des nouvelles Régions ». Et d’ajouter : « Nous avons une réelle occasion de reprendre cette Région à la gauche, on doit remporter cette victoire ! ».

Jean Leonetti : « On n’a pas le droit de perdre »

Christian Estrosi a repris la parole pour annoncer la diffusion d’un petit film de témoignages affirmant tous vouloir la reconquête de la Région PACA pour plus d’égalité, plus de fraternité et plus de liberté. Un seul mot d’ordre : « Il faut que ça change ! Il est temps que ça change ! » qui résonne comme un slogan de campagne. Invité de ce comité, le député UDI et président de son mouvement pour le 06, Rudy Salles, est venu avec toute une délégation où l’on reconnaissait Serge Amar, Sophie Deschaintres ou encore Catherine Moreau. Il a lui aussi salué « le rassemblement ici et maintenant ».

Il a rappelé qu’il a été, « un Républicain indépendant, il y a quelques années » juste avant de réaffirmer que « sans l’union, on ne gagne pas face à une vie politique devenue tripolaire avec le FN, la gauche, et Les Républicains ». Pour lui, la victoire des Départementales s’explique « parce que nous avions de bons duos… Il faudra faire de même aux Régionales pour contrer la tante et la nièce, au Nord comme au Sud ». L’homme de la situation pour Rudy Salles, « c’est Christian Estrosi qui incarne cette Région, il fallait qu’il y aille ! ».

Et il pose une seule question : « Pour ou contre un avenir en Région PACA ? ». A sa suite, le député-maire d’Antibes, Jean Leonetti, a tenu à remercier en premier, les propos d’union de Michèle Tabarot. « Nous sommes tous de la même famille, « Les Républicains », nous avons un même programme, des valeurs communes, on incarne un idéal politique qui ne transige pas avec les extrêmes ». A propos de l’actuel président socialiste de la Région, il avoue : « Michel Vauzelle est un homme courtois, il dit oui à tout mais ne fait rien. Quand il ne se perd pas dans les rues d’Antibes, il pratique l’ostracisme et le clientélisme ».

Dénonçant au passage « l’humiliante faiblesse d’un François Hollande », tout autant « que le FN « qui n’a rien en commun avec nous, ni le maintien des 35h, ni la sortie de l’Euro, ni un programme social qui ressemble à s’y méprendre à celui de Mélenchon ». Jean Leonetti poursuit : « Nous, on rassemble. On peut dénoncer le laxisme en se souvenant de Charles Pasqua, et être dur contre ceux qui propagent des idées terroristes… Nous, on ne va pas chercher un homme par faiblesse ou ambition, nous, nous avons Christian Estrosi, il a été choisi, il a décidé de partir aux Régionales, nous n’avons pas le droit de perdre, l’image de la Région PACA n’est pas celle du FN. Christian, tu seras un bon président parce que tu seras ouvert à tous comme tu l’as été à la tête du Département et comme tu l’es aujourd’hui à la présidence de la Métropole ».

Christian Estrosi : « Des listes entre fin septembre et mioctobre »

Le président du Conseil Départemental, Eric Ciotti, a invité les présents « à se dépasser pour redresser la République en 2017 ». Il a tracé un tableau sombre de la situation actuelle du pays « avec l’explosion des prélèvements fiscaux, la montée inexorable de la dette, et la pression insupportable de l’immigration ». Rappelant que les Alpes-Maritimes est l’un des seuls départements « à n’avoir pas de tâche brune d’élu FN », il a fait un parallèle entre la possible arrivée au pouvoir du FN en France et celle de Syrisa en Grèce.

Pour lutter contre cette issue, il en a appelé au « rassemblement et à l’union » en annonçant la mise en place d’une appli « qui permettra une consultation directe des militants qui pourront donner leur avis sur tous les sujets ». Pour lui, « ce qui nous rassemble est plus important que ce qui nous divise ». Pour conclure, Christian Estrosi, qui vient de boucler le tour des 6 comités départementaux des Républicains de la région PACA, a rappelé les deux conditions de son ralliement à son ami, Nicolas Sarkozy, « un changement profond de statut du mouvement basé sur la transparence, et la nécessité de donner davantage la parole aux militants tout en changeant de nom ».

Pour ces élections régionales, il s’est entouré de 350 experts. Il estime « que rien n’est gagné dans cette élection ». Et d’assurer qu’il cherchera « la plus large union possible, nous avons tourné toutes les pages dans notre famille politique ». Entre le sectarisme de la gauche aux affaires et l’intolérance d’un FN en quête de notoriété, Christian Estrosi veut incarner l’espoir du changement, « des trains qui arrivent à l’heure et ne sont plus annulés, le retour du développement économique et de l’emploi d’une confiance retrouvée ».

Il présentera les listes dans les 6 départements entre fin septembre et la mi-octobre. Mais il prévient : « Celui qui de près ou de loin aura approché le FN, ne sera pas sur nos listes. Moi, je n’ai jamais changé, ni varié, je n’ai jamais dépassé la ligne ». Avis aux amateurs.

Photo : En ce début de juillet, le président des Républicains 06, Christian Estrosi, avait convié tous les leaders de son mouvement pour une paix des braves avant le dur affrontement des élections régionales. ©DR