LE PETIT NICOIS

Ces deux familles soit neuf personnes (dont une femme enceinte de 8 mois et un enfant de 7 ans) sont arrivées en provenance d’Erbil (Irak) par la compagnie Turkish Airlines à 17h10. Le Consul de France, à la demande de Lionnel Luca, s’est mobilisé pour délivrer en urgence, les visas nécessaires à leur rapatriement. Ils échappent à de terribles conditions de vie et à la tragédie que vivent les chrétiens d’Orient en Irak, et ce depuis de nombreuses années… Lionnel Luca en dit plus au Petit Niçois.

Le Petit Niçois : Comment s’est montée cette opération de survie ?

Lionnel Luca : Un peu par hasard. A l’origine, il s’agit d’un couple d’origine villeneuvoise, Monsieur et Madame Subhi, de confession chrétienne qui m’ont sensibilisé à ce que vivaient leurs proches en Irak, à Mossoul. Ils m’ont sollicité via des parents qui habitent sur la commune, le 14 août dernier. Impossible d’avoir un contact à cette période avec le ministère des affaires étrangères.

Rien n’a été prévu pour qu’il y ait une veille. J’ai enfin eu un contact avec le consul réfugié à Erbil fin août grâce à un voyage de parlementaires français. Tout s’est accéléré et les neuf membres de ces deux familles ont pu avoir leurs documents pour quitter l’enfer irakien.

L.P.N. : Qu’en est-il du reste de la famille ?

L.L. : Il y a encore deux membres qui ont été expatrié vers Amman en Jordanie où ils sont bloqués actuellement. On croyait que par la Jordanie, ce serait plus facile… Le consul a émis un avis favorable, il faut attendre maintenant les documents de sortie…

L.P.N. : Comment va se passer leur arrivée ?

L.L. : Leur famille villeneuvoise s’est occupée des billets et vont les accueillir chez eux. Après, je sais qu’ils ont aussi de la famille à Paris… L’important était de les faire partir de l’Irak.

L.P.N. : Que vous inspire la situation en Irak ?

L.L. : Le chaos actuel résulte de l’intervention militaire américaine de George Bush Jr, là où le père n’avait pas souhaité abattre Saddam Hussein. Mieux vaut un dictateur affaibli que ce qui se passe aujourd’hui.

L.P.N. : Qu’en est-il du sort des chrétiens d’Irak ?

L.L. : Ils vivent une épuration progressive et certaine. Il y a une véritable volonté d’éliminer toute trace de leur passage dans ce pays. Ce sont des chrétiens des origines… Il y avait des chrétiens d’Orient avant ceux d’Occident. Au 19e siècle, Napoléon III était déjà intervenu au Liban pour protéger les chrétiens d’Orient. Il n’y a pas d’agressivité des chrétiens, c’est une violence exercée par les islamistes de manière unilatérale.

L.P.N. : Pensez-vous que la coalition de Barack Obama est une bonne chose ?

L.L. : Cela peut calmer la situation, c’est mieux que de ne rien faire. L’immobilisme serait criminel. Cela confirme que la troisième guerre mondiale a bien commencé le 11 septembre 2001… Le conflit peut bientôt s’expatrier chez nous.

L.P.N. : Comment expliquez-vous que des centaines de Français se battent aux côtés des islamistes ?

L.L. : Ils sont le produit de l’école de la République qui fabrique des jihadistes. On ne leur apprend plus à aimer la France, ils haïssent ceux qui les ont accueillis, eux ou leurs parents. Je viens aussi d’une famille d’immigré roumain, mon père m’a appris à aimer le drapeau de notre nouvelle patrie. La culture de l’excuse, la fameuse repentance, a fait des autres, des Français, des salauds. On n’enseigne plus les valeurs de la République.

L.P.N. : Que faut-il faire ?

L.L. : J’ai déposé deux amendements. Le premier vise à interdire le retour à ceux partis faire le Djihad, le second les dépossèder de leur nationalité française. Christian Estrosi a ajouté la suppression de toute allocation familiale.

L.P.N. : Ces Français candidats au Jihad, sont-ils récupérables ?

L.L. : Rien n’est impossible, il faut essayer tout en étant très prudent. Il faut de nouveaux hussards de la République, ces instituteurs qui faisaient de la République, leur priorité. Il faut rétablir un service national autour de travaux d’intérêt général afin de brasser les populations, de faire quelque chose ensemble, le tout entre 16 et 18 ans. C’est un pari sur l’avenir qui s’avérera nécessaire…

Photo : Le député-maire de Villeneuve-Loubet, Lionnel Luca, aux côtés de son adjointe déléguée à la culture, Thérèse Dartois. ©LPN