LE PETIT NICOIS

Militaires agressés devant le Consistoire Israélite : un autre coulibaly sévit à nice

Mardi 3 février, 14 heures avenue Jean Médecin, Moussa Coulibaly, 30 ans, se jette sur trois militaires en faction devant le Consistoire Israélite de Nice, armé d’un couteau dont la lame mesure au moins 20 cm.


Un des militaires est blessé à la joue, un autre au menton et à l’avant-bras, le troisième au poignet. L’agresseur, interpellé quelques instants plus tard avec le concours de passants et de commerçants, a été immédiatement conduit dans les locaux de la police judiciaire de Nice pour y être entendu, de même qu’un autre homme, plus âgé, soupçonné d’être son complice et qui, finalement, par manque d’éléments, a été relâché dès le lendemain.


Une tentative d’assassinat


Acte antisémite, agression contre l’uniforme ou coup de sang ? Au départ, la question d’un coup de sang s’est posée car le jeune homme venait d’être contrôlé dans le tram, sans titre de transport, avait payé son amende, quand, quelques fractions de secondes plus tard, il fonçait sur les militaires déployés devant le Consistoire Israélite de Nice, arme blanche à la main.


Il s’appelle Moussa Coulibaly, un nom de famille malheureusement connoté puisque c’était également celui de l’auteur des tueries de Montrouge et de l’Hyper Cacher, lequel Amédy Coulibaly avait revendiqué ses actes au nom d’Allah, ciblant explicitement la communauté juive. Cependant, les premières recherches ne permettent pas d’établir un lien de parenté entre les deux hommes.


Selon Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense en visite officielle à Nice le soir des faits : « Cet acte visait clairement, les soldats français, les militaires, et était prémédité ». Un acte contre lequel Christian Estrosi, maire de Nice et député des Alpes-Maritimes, demande à la justice d’être « extrêmement sévère ».


Le parquet de Paris se saisit de l’enquête


Mais qui est Moussa Coulibaly ? Né en région parisienne, d’origine malienne, il fréquentait assidument la mosquée de Trappes et était considéré comme un garçon « gentil et timide », selon nos confrères du Parisien. Selon Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, « Il n’aurait aucune attache à Nice ».


Les enquêteurs devront se poser la question de savoir ce qu’il y faisait. Connu des services de police pour quelques vols et affaires de stupéfiants, il était suivi par la Direction générale de la Sécurité Intérieure (DGSI) pour avoir récemment voyagé en Turquie, un voyage qui lui avait valu, à son retour en France, d’être convoqué par la DGSI.


Mais aucun élément sur une éventuelle radicalisation ou sur de potentielles velléités djihadistes, n’avait été retenu à son encontre et il avait été relâché. Pourtant, aujourd’hui, c’est bien le Parquet anti-terroriste de Paris qui se saisit de l’enquête.


Des dizaines de menaces


Frank Benzaquen, président de Radio Chalom Nitsan, dont les locaux se situent à l’étage du Consistoire Israélite de Nice, indique : « Nous recevons une dizaine de menaces de mort par an environ. Ça ne s’est pas amplifié depuis les attentats de Paris.


Le ministre l’a rappelé : 60% des actes racistes en France sont de nature antisémite alors que la communauté juive ne représente qu’1% de la population française ! Oui, aujourd’hui encore, notre communauté a été, semble-t-il, la cible, mais, il ne faut pas croire que tout ceci est nouveau ! La montée de l’antisémitisme en France date des années 2000, avec la seconde Intifada. Quand ça clashe là-bas, ça clashe ici !


Après les meurtres de Mohamed Merah dans une école juive de Toulouse, nous avons dû expliquer à nos enfants pourquoi il y avait des militaires devant les écoles… On y revient ».


Le président du Consistoire, qui a salué l’efficacité du plan Vigipirate, a tenu à ajouter que si la communauté juive était « inquiète », il l’invitait « à ne pas changer ses habitudes », à « rester déterminée et digne face à la menace ».


Photo : Les trois militaires blessés durant l’attaque ont été décorés par l’Etat et la Ville. ©PRÉFECTURE


Agnès Farrugia, Andy Calascione, Benjamin Dumont, Léonie Siegel

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