C’est toujours difficile de porter un jugement d’ensemble sur un public comme le fait si souvent les instances du Football français avec Nice.
Après l’envahissement de la pelouse lors de Nice/Bastia, après l’entrée sur le terrain lors d’un entraînement, après les incidents de Nice/St Etienne, voici la pression sur la tribune présidentielle de 200 supporters lors de Nice/Evian TG… Et la question se pose : les supporters niçois sont-ils ingérables ?
Le divorce du public et de ses dirigeants
Force est de constater qu’il y a aujourd’hui un divorce prononcé entre les supporters des Populaires Sud et le président de l’OGC Nice, Jean- Pierre Rivère. En portant plainte contre quatre supporters suite à l’envahissement du terrain lors de Nice/Bastia, le président a consommé une rupture qui était en sommeil. L’arrivée de Hatem Ben Arfa aurait été de nature à calmer les esprits au vu de l’engouement suscité lors de sa présentation sur la place Masséna.
Oui mais voilà, une fois encore, la Fédération Française de Football (FFF) et la Ligue n’ont pas voulu jouer leur rôle et se sont défilées face à la pression de la FIFA. Hatem Ben Arfa a été empêché de jouer avec un commentaire édifiant du président de la commission de discipline André Poulier, estimant « qu’il n’avait pas besoin de jouer avec l’argent qu’il avait gagné » (sic). Aujourd’hui, qu’en est-il ? Il est vrai que cette équipe de l’OGC Nice a un côté déroutant, capable de gagner chez le 1er, Lyon, 2 à 1, et perdre contre Guingamp à domicile sur le même score. Au vu de sa 1ère période contre Evian, l’OGC Nice ne mérite pas de jouer en Ligue 1.
Après la seconde mi-temps, le jugement est plus mitigé et sans des cadeaux incompréhensibles à ce niveau, Nice aurait dû logiquement et largement l’emporter face à Evian. Est-ce la pauvreté du spectacle sur le terrain qui a déclenché ou précipité « les événements » ? Il semblerait que non, que ce soit juste un supporter des Populaires Sud qui avait pour habitude d’aller dire bonjour à ses potes dans une autre tribune (Ségurane), qui aurait été molesté par la sécurité ce qui aurait entraîner la réaction des 200 spectateurs… La tribune était-elle menacée ? Julien Fournier, le directeur général, ne le pense pas et avoue avoir été évacué à l’injonction des forces de l’ordre.
Ces dernières affirment que les supporters auraient très bien pu s’en prendre au président et au directeur général, pris à parti par les mécontents.
L’incompétence des arbitres, l’entêtement de Platini
L’analyse des images vidéo prises lors du match pourra déterminer la responsabilité de chacun. Certes, ce type de comportement est inadmissible mais il faut bien comprendre ce qui s’est passé pour que cela ne se reproduise pas, surtout à l’approche du Championnat d’Europe où des supporters bien plus virulents que les Niçois, devraient être présents.
Mais qu’est-ce qui déclenche la colère des supporters ? L’injustice à répétition, les décisions arbitrales incompréhensibles, les condamnations de la commission de discipline qui ne se remet quasiment jamais en question. Le football français est malade de l’incompétence vérifiée tous les weekends de son corps arbitral et de l’absence injustifiée de contrôles vidéo des situations de jeu délictueuses. Le Rugby pratique la vidéo sans que personne ne pense à la remettre en question, sans que cela n’altère le cours du jeu, sans que joueurs, entraîneurs, arbitres, dirigeants ne trouvent rien à redire.
Mais dans le Football, le président de l’UEFA, Michel Platini, n’en démord pas et refuse toute intervention vidéo au prétexte que cela casserait le cours du jeu… Quand une décision contestable est prise par un arbitre, des échauffourées font perdre beaucoup plus de temps. Mais Michel Platini n’en veut pas, estimant que l’erreur fait partie du jeu (sic) ! Et la justice pour changer, ne pourrait- elle pas faire partie du jeu ? Cela ne découragerait-il pas les tricheurs, assainissant un sport de plus en plus décrié ? Les tricheurs font-ils aussi partie du jeu selon Michel Platini ? Si les supporters s’énervent, c’est que ces décisions souvent injustes pour les mêmes équipes à répétition contribuent à développer une paranoïa et une colère qui sont prêtes à exploser à la moindre occasion.
Avec des ralentis sur écran géant dans tous les stades de France et un 4e arbitre devant sa vidéo qui servirait enfin à quelque chose, les esprits seraient tout de suite calmés et la sérénité gagnerait autant les terrains que les tribunes. Tout le monde pourrait se féliciter d’un climat apaisé retrouvé et d’un sport redevenu juste et attrayant, débarrassé de ces joueurs qui ont fait de la triche, leur mode de fonctionnement. Parce que n’en déplaise au président de l’UEFA, les tricheurs et les simulateurs n’ont pas leur place sur un terrain de Football !
La vidéo pour en finir avec les tricheurs et les injustices
Mais une fois encore, cela ne se passera pas ainsi juste parce qu’un homme en a décidé autrement et qu’il vient d’être réélu président de l’UEFA… On préférera multiplier les répressions, les interdictions de stade, les amendes, autant de mesures qui seraient justes si la vidéo-surveillance servait aussi au jeu. Pour en revenir à la situation de Nice, le stade est conforme en matière de sécurité et le public n’est pas composé de voyous, y compris au sein de le Populaire Sud.
Ce sont des fervents qui ne souhaitent qu’une équipe qui mouille son maillot, qui prend et donne du plaisir, quitte à perdre mais au moins, non sans avoir joué. S’il faut prendre des mesures pour sécuriser davantage les tribunes en empêchant les uns d’aller voir les autres, cela sera fait, n’en doutons pas. On y perdra de la convivialité et une certaine idée que l’on se fait du Football. Pour notre part, on reste persuadé, à Nice comme ailleurs, que les supporters, qu’ils soient Ultras ou pas, participent à cette grande fête du sport. Sans eux, un match de Football ne serait pas le même.
Alors, s’il reste un peu de sagesse et de compréhension dans nos instances si hermétiques à la moindre critique, commençons par changer le mode de fonctionnement. Commençons par accepter que lors des commissions de discipline, les joueurs soient réellement entendus y compris sur des actes inadmissibles d’arbitrage comme celui du match Bordeaux/Lens sur Coulibaly, un joueur lensois repoussé violemment. Combien de matchs de suspension si c’était le contraire ? Commençons enfin par accepter l’arbitrage de la vidéo qui réduira de beaucoup les contestations et les réunions de la commission de discipline.
Veut-on oui ou non un Football pacifié ou veut-on que ce sport soit une guerre ? La balle est dans le camp des dirigeants qui doivent signer une pétition pour que la vidéo soit mise en place sans tarder. Auront-ils ce courage ? Le doute est permis.
Photo : Ce sont bien les supporters de la Populaire Sud qui mettent l’ambiance à L’Allianz Riviera. ©DR






























