Sur les ruines de la défunte UMP Nicolas Sarkozy a lancé « Les Républicains » ce weekend. Opération reconquête auprès des sympathisants de droite.
L’UMP est morte. Vive les Républicains ! Ce samedi à la porte de la Villette à Paris avait lieu le Congrès (re)fondateur du parti de la droite française. Un Congrès annoncé depuis que Nicolas Sarkozy a été investi à la présidence du parti en novembre dernier. Pas rebuté par la polémique autour du nouveau nom « Nous n’avons jamais prétendu que d’autres n’étaient pas dignes de se nommer ainsi » l’ancien chef de l’Etat a, pendant une quarantaine de minutes, justifié cette nouvelle terminologie : « Je vous propose une République de la confiance ». République et confiance donc, les deux maîtres-mots répétés plusieurs dizaines de fois cet aprèsmidi.
Dans un discours plus axé sur les valeurs que sur le projet, il a délimité les contours de cette République dans laquelle « pour avoir des droits, il faut remplir ses devoirs ». Bien entendu, il ne s’est pas privé de tirer à boulet rouge sur le gourvernement en place. Evoquant la « terrifiante médiocrité du président actuel », Nicolas Sarkozy a critiqué le nivellement par le bas, l’égalitarisme ou encore la théorie du genre prônée par l’éxecutif « Vous pensez qu’avoir la majorité vous donne tous les droits...Vous ne respectez pas la République, vous la trahissez ».
S’il n’a pas parlé directement du Front National, le président du mouvement a expliqué « détesté les extrêmes » parce qu’il « refuse les impasses ». Au final, ce congrès de 2015 ressemblait plus dans le fond à celui de l’UMP cuvée 2004, lorsque Nicolas Sarkozy avait récupéré les clés du mouvement, qu’aux dernieres manifestations du parti. De quoi espérer un nouveau départ ?
Une droite Rassemblée ?
Car tel est l’objectif de Nicolas Sarkozy avec cette nouvelle formation : Faire table rase du passé. Ce n’est pas la première fois que la droite se transforme. On pourrait même dire qu’il s’agit d’une tradition. RPF, UDR, RPR, UMP, à chaque génération, le parti a changé de nom. Et cette fois il en avait sans doute plus besoin que jamais. Depuis sa defaite en 2012, le premier parti de la droite n’a en effet pas été épargné.
Entre le fameux duel Copé-Fillion qui a pratiquement fait imploser le parti (on se souvient encore de la formation du RUMP à l’Assemblée nationale et de la célèbre Cocoe au sein de l’UMP), l’annulation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy laissant les finances du parti exangues et enfin du scandale Bygmalion l’année dernière qui a poussé Jean-François Copé à démissioner, la droite française a sans doute connu la page la plus sombre de son existence. Il fallait donc donner un nouvel élan (symboliser par ce nouveau nom) pour rassembler toute la famille.
Une initiative qui a en grande partie fonctionnée puisque les principaux ténors de la formation se sont succedés sur la tribune et ont appelé à l’unité. Evidemment, ce qui retiendra l’attention ce samedi Porte de la Villette, ce sont les huées essuyées par François Fillion et Alain Juppé au moment de leur arrivée sur scène. Preuve que tout n’est pas encore pardonné pour certains, et que la campagne pour les primaires de 2016 a déjà commencé pour d’autres...
Photo : La Marseillaise : un moment saxré d’union...
