Depuis des lustres, le projet d’une nouvelle prison à Nice soulève toutes les polémiques et tous les embrasements, tant des élus que de la population.

Construite en 1887, la prison de Nice, rue de la gendarmerie, est vétuste à souhait. A l’intérieur, plus de 607 prisonniers s’entassent alors qu’elle n’est prévue que pour 300 détenus.
202 % de taux de sur-occupation
Au total, c’est un taux de 202 % de sur-occupation qui place le site de Nice parmi les plus prioritaires de France. En 2000, le garde des sceaux de l’époque, Elisabeth Guigou, l’avait placé en tête des remplacements. Mais sa proposition de la mettre dans la plaine du Var, au coeur de l’actuelle Eco-Vallée, avait soulevé bien des boucliers tant des élus locaux que des spécialistes reprochant au site envisagé sa proximité avec les collines voisines.
Le changement de majorité avait enterré ce projet. Après, entre atermoiements, refus manifeste de faire ou folles espérances, les élus locaux sont passés par toutes les émotions. Le site du Mont Chauve fut envisagé un temps mais pas confirmé.
Taubira relance le débat
Aujourd’hui, le débat est relancé par le préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat, qui a annoncé que le site des Iscles à Saint-Laurentdu- Var serait la meilleure option. Immédiatement, le maire de Saint- Laurent-du-Var, Joseph Segura, a réagi vivement tout comme son collègue de Nice, Christian Estrosi qui souhaite conserver la prison à Nice.
Le débat semblait clos, c’était sans compter la récente visite de la garde des sceaux, Christiane Taubira, qui, interpellée par le président de l’association « La Clé des Champs », Philippe Hiller, qui se mobilise pour le déménagement de la prison de la rue de la gendarmerie.
Interrogée, la ministre a clairement réaffirmé que le site des Iscles n’était pas abandonné… Et voilà que le torchon brûle de nouveau dans les Alpes-Maritimes.
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