LE PETIT NICOIS

“Terminus Paradis” pour l’idole des années yéyé

Richard Anthony, l’interprète de « J’entends siffler le train », « À présent tu peux t’en aller » ou encore « Aruanjez mon amour » est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à Pégomas d’un cancer, à l’âge de 77 ans. Portrait de ce chanteur inoubliable.

I l était le « père tranquille du twist ». Richard Anthony s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi à Pegomas. De son vrai nom, Ricardo Btesh, il est né au Caire d’un père syrien, marchand de textile et d’une mère irakienne, fille d’un diplomate britannique. Débrouillard et habile, il parlait couramment six langues (français, anglais, arabe, italien, espagnol, hébreux). C’est en 1951 qu’il débarque en France après avoir vécu en Angleterre puis en Argentine.

Vendeur de réfrigirateurs le jour, il joue du saxophone dans des bars parisiens à la nuit tombée. Sa carrière démarre en 1958 lorsqu’il décide de reprendre en français « You Are My Destiny » de Paul Anka et « Peggy Sue » de Buddy Holly. Très vite, Richard Anthony, comprend l’enjeu des reprises et en fera sa marque de fabrique.

Le roi de la reprise

Et ce filon fonctionne ! Sa célébrité, le chanteur la doit à des reprises pop-folk de grands tubes américains. Parmi ses meilleures chansons, on retrouve la ballade légendaire « J’entends siffler le train », reprise de « 500 Miles » d’Hedy West, mais aussi « Fiche le camp Jack », version française de « Hit the road Jack » de Ray Charles, « La Terre Promise », traduction du « California Dreamin » des The Mamas and the Papas... La liste est longue et tous sont des succès. Richard Anthony devient en seulement deux ans un chanteur incontournable, principal rival de Johnny Halliday. Même les Beatles lui proposent d’interpréter leur chanson « Michelle » inspirée de son ancienne compagne Michelle Libert.

Une vie de démesure

Grand épicurien, Richard Anthony a su profiter de sa vie. Collectionneur de Rolls, il sera la première célébrité à adopter l’avion privé. Amateur de femmes et de gastronomie, il a reconnu neuf enfants de plusieurs compagnes. Mais très vite, les ennuis le rattrapent et le « Père tranquille du rock » se retrouve ruiné par les nombreuses pensions alimentaires et le fisc lui court après. Il sera même incarcéré trois jours en préventive à la maison d’arrêt d’Osny, puis libéré plus tard contre une caution d’un million de francs.

La dépression le touchera de plein fouet, il fera une tentative de suicide en 1983. Malgré ses succès, Richard Anthony sera victime de la fin des années yé-yé. Quelques années plus tard, le chanteur suscitera l’intérêt du business de la nostalgie, lors des tournées « Âge tendre et têtes de bois » dans les années 2000.

Son combat contre la maladie

En 2010, alors qu’il est en pleine cure d’amaigrissement et en préparation d’un come-back, Richard Anthony souffre d’un cancer du colon. Opéré avec succès, le chanteur perdra plus de 40kg et regorgera de projets pour l’avenir. Mais le destin en a décidé autrement, puisque quelques temps plus tard, la maladie refait surface.

Aujourd’hui, l’interprète de « Amoureux de ma femme », tube phare des années 70, laisse derrière lui une incroyable discographie avec plus de 600 tubes et 61 millions d’albums vendus dans le monde dont 21 chansons classées numéro un des ventes.

Le monde gardera le souvenir d’un artiste à la carrière aussi incroyable que chaotique. Il nous aura ému, il nous aura fait vibrer... Adieu l’artiste.

Photo : ©DR

Sur le même thème

Pratique

Bookmark worthy