LE PETIT NICOIS

Daniel Benchimol : « Il n’y a plus de limite au geste du chirurgien »

Chirurgien cancérologue à l’hôpital l’Archet, doyen de la faculté de médecine et ancien adjoint au maire de Nice, le professeur Daniel Benchimol est une sommité dans sa spécialité. Animateur de l’un des débats du Festival de la Recherche, il fera un point sur l’utilisation de la robotique dans le milieu chirurgicale

Le Petit Niçois : Pourquoi avoir décidé de participer au Festival de la Recherche ?

Daniel Benchimol : La question est plutôt « pourquoi aurais-je refusé ? » Avec les organisateurs nous nous sommes arrêtés sur un thème : la robotique dans le milieu chirurgicale. Je ferai un état des lieux sur la situation actuelle.

A Nice, nous avons été les premiers à utiliser le dernier robot à quatre bras. La présence également de mon amie Veronique Paquis m’a conforté dans mon choix d’intervenir au cours de ce festival.

L.P.N. : Pouvez-vous nous dire quels angles vous aborderez lors de votre conférence ?

D.B. : Je vais rappeler en partie l’historique de l’utilisation du robot en chirurgie. Rappeler qu’il a été inventé à l’origine par l’armée américaine pour permettre aux chirurgiens d’opérer à distance les soldats, même si au final, la présence d’un chirurgien sur place s’est avérée nécessaire. Je vais également parler des bienfaits que les robots ont apportés en chirurgie, mais aussi des limites de ces derniers.

L.P.N. : Quels sont les avantages de l’utilisation des robots dans la chirurgie ?

D.B. : La main de l’Homme a une limite de rotation, avec un robot, il n’y a plus de limite au geste du chirurgien. Mais son principal atout est sans doute de « lisser » les différences entre chirurgiens. Il met au même niveau de qualité les gestes pratiqués dans le bloc opératoire.

L.P.N. : Existe-t-il trop de fantasmes sur leurs utilisations ?

D.B. : il n’y a pas si longtemps, il fallait impérativement posséder un robot à l’hôpital pour paraître moderne. Du coup il fallait s’en procurer un, sous peine de passer pour archaïque. C’est un instrument très cher et qui a augmenté les coups des opérations. Un robot est très utile pour un chirurgien « moyen », mais cela veut aussi dire qu‘un très bon chirurgien peut parfaitement s’en passer. Au final, si le robot est un plus, il ne représente pas non plus la panacée. Il faut tempérer l’enthousiasme qui existe autour des robots.

L.P.N. : Le robot remplaçant le chirurgien : une utopie au final ?

D.B. : Il ne faut pas confondre l’utilisation des robots, avec la chirurgie assistée par ordinateur au cours duquel ce dernier réalise des calculs très complexes et précis à notre place. Il faut bien comprendre une chose : le robot n’est que le prolongement du bras du chirurgien, en aucun cas, il ne le remplace. Le chirurgien est toujours aux commandes de l’appareil.

Retrouvez Daniel Benchimol le samedi 24 mai à 15h45 sur le thème : « le robot en chirurgie générale : Etat des lieux et perspectives ».

Photo : ©DR

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