LE PETIT NICOIS

Yvon Grosso : « Aucune visibilité fiscale, législative, économique... »

Les patrons sont en colère et ils le disent haut et fort, c’était tout l’objet de la réunion à Cap Var au siège de l’UPE 06.


Autour de la table, Yvon Grosso, président du MEDEF 06 et de l’UPE 06, Honoré Ghetti, viceprésident de l’UPE 06 et président de la CGPME 06, Armand Lombard, président de l’UPA 06, entendent bien prolonger la mobilisation engagée à Paris. « Aujourd’hui, tous les secteurs souffrent. Le plan de relance du gouvernement sera effectif qu’en 2017, que faisons-nous en attendant ? ».


+ 30 % de dépôts de bilan en 2014


Et la situation est grave. « Les carnets de commande sont vides, la croissance est atone, nous n’avons aucune visibilité fiscale, législative, économique… On nous dit qu’il n’y aura plus de hausses d’impôt mais rien n’est moins sûr ». Les chiffres sont là : depuis le début de l’année, on enregistre + 30 % de dépôts de bilan et d’ici fin décembre, « nous devrions battre des records ! ».


Dans les Alpes-Maritimes, 9 000 emplois ont été détruits en 3 ans. Dans le même temps, l’accès au crédit est de plus en plus difficile. « Yvon Grosso poursuit : « Les banques ont de l’argent mais ils doivent garder des fonds propres car ils anticipent un crash financier ». Dans ce contexte, moins d’argent, pas d’emploi, aucune croissance possible… Les chômeurs de longue durée s’installent dans la précarité, « le code du travail nous empêche d’embaucher ». Car audelà d’aides financières, c’est bien de simplification administrative et juridique que les patrons ont besoin.


Simplification administrative : « De qui se moque-t-on ? »


« Il existe 80 codes en France. Personne n’est sensé ignorer la loi mais personne ne la connaît, d’autant que les juges, par jurisprudence, la réécrive fréquemment.


Dernièrement, la loi sur la simplification a donné lieu à un rapport de 130 pages dont 700 exceptions ! ». Les patrons demandent aussi une baisse des charges sociales immédiates : « En Europe, la moyenne est à 16 %, chez nous à 24 % ! ».


L’abrogation du compte pénibilité fait aussi partie de leurs revendications : « C’est une véritable usine à gaz, inapplicable et dangereuse qui va entraîner la disparition de nombreuses TPE/PME ». Yvon Grosso est aussi vent debout « contre l’obligation de prévenir les salariés deux mois avant la vente d’une entreprise, cela va tuer le droit des affaires ». Stabiliser la fiscalité, stopper l’ingérence systématique de l’Etat qui multiplie les réglementations…, sont quelques-unes des autres revendications préalables des patrons.


Les petits déj’ de l’UPE 06


Pour poursuivre la mobilisation de Paris, l’UPE 06 participe aux 577 petits déjeuners que le MEDEF veut organiser dans les entreprises comme jeudi dernier à la boulangerie Blanc à Nice ou mercredi dernier chez Balitrand à Cannes-la-Bocca. Par ailleurs, des témoignages sont enregistrés en vidéo pour alimenter une web série sur les pesanteurs et invraisemblances que subissent les patrons dans l’exercice de leur activité.


Ces petits films seront ensuite présentés au préfet pour qu’il fasse remonter la grogne du terrain. L’UPE 06 représente 8 500 entreprises soit 115 000 salariés alors que les artisans de l’UPA sont 30 000.


Nul doute que les Alpes- Maritimes ne seront pas les dernières pour faire reculer un gouvernement « qui fait beaucoup d’annonces mais qui concrétise peu ». Yvon Grosso, Honoré Ghetti et Armand Lombard ont fait preuve d’unité dans leur colère. Aux pouvoirs publics de réagir…


Infos : www.liberonslentreprise.fr


Photo : De g. à d., Armand Lombard, Yvon Grosso et Honoré Ghetti. ©LPN

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