L’Union Pour les Entreprises (UPE) 06 et son président, Yvon Grosso, tenait son assemblée générale aux côtés de son homologue, président de la CGPME, Honoré Ghetti.
Pour l’association des patrons des Alpes- Maritimes, il s’agissait de faire un état des lieux du département avec quelques chiffres clés et des constatations quelque peu déprimantes.
Des chiffres alarmants…
Tout d’abord, en termes d’emploi, les Alpes-Maritimes sont à la traine avec un taux de chômage de 7,8 %, soit deux points de plus que la moyenne nationale (5,7 %) et que la moyenne régionale (6 %). « On a perdu 10 000 emplois depuis 2011 » déplore Yvon Grosso. Dans le même temps, le nombre d’heures d’activité partielle a littéralement explosé avec une progression de + 72 % en 2013 (par rapport à 2012) et de + 42 % en 2014 (par rapport à 2013). Ces heures sont sensées empêcher les licenciements secs. Elles s’apparentent à un chômage à temps partiel. Et la tendance ne faiblit pas puisque durant les 6 premiers mois de l’année 2015, « on en est à 164 000 heures soit 68 % du total de 2014 ».
Le chiffre des licenciements économiques traduit les mauvais résultats avec 1 112 en 2014 (contre 872 en 2013) soit une hausse de + 28 %. Dernier chiffre « significatif », les ruptures conventionnelles de contrat : 8 768 en 2014 contre 7 737 en 2013 soit une progression de + 16 %. Honoré Ghetti insiste : « Ce que nous vivons ici semble bien différent de ce que nos représentants à Paris ressentent. On dirait qu’ils sont dans un autre monde. A écouter le président de la République, tout va bien… Il ferait mieux de regarder comment ça marche à Monaco qui a réalisé 2,5 % de croissance cette année avec seulement 15 % de charges ». «
Vis ma vie » et les congés politiques…
Pourquoi la France n’arrive-telle pas à se relever, là où les autres pays européens donnent des signes encourageants ? « Par l’opacité de ses règles avec un code du travail de 3 500 pages, ses résistances à la réforme, ses impôts injustes et un pacte de responsabilité qui donne 3 milliards d’euros aux entreprises pour en reprendre 2 milliards en taxes indirectes. La confiance n’existe plus avec le pouvoir ». assure encore Yvon Grosso.
Avec Honoré Ghetti, il va lancer l’opération, « Vis ma vie » soit une journée où un homme politique deviendra chef d’entreprise et viceversa. Déjà, 6 à 8 élus auraient répondu favorablement dont le député-maire d’Antibes, Jean Leonetti, et le maire de Grasse, Jérôme Viaud. Les présidents des associations des maires du 06, Honoré Colomas et Jean-Paul David soutiennent cette opération. Autre initiative, le « congé politique » proposé par le PDG du groupe Michelin, Jean- Dominique Senard.
Ce dernier veut encourager les cadres de son entreprise à s’investir en politique et s’engage à les reprendre en cas d’échec ou de fin de mandat. Yvon Grosso s’est saisi de cette idée et veut l’appliquer en forme de laboratoire dans le 06. Encore faut-il que les partis politiques jouent le jeu ce qui n’est certainement pas gagné d’avance.
Photo : Honoré Ghetti (à gauche) et Yvon Grosso (à droite) ont présenté un état des lieux de la situation économique du département.©DR
