LE PETIT NICOIS

Jean-Luc Gag : « Nice est une terre de mélange linguistique »

Jean-Luc Gag et l’association Théâtre niçois de Francis Gag proposent cette année une pièce de théâtre bilingue. Une comédie qui allie langue française et nissarte.

Le Petit Niçois : Quelle est l’enigme de la pièce ?

Jean-Luc Gag : L’intrigue se passe en 2014, c’est une femme qui décide de créer un institut de beauté atypique. Elle a choisi comme axe de communication la culture niçoise. Tout est niçois dans son salon, les couleurs, la langue, l’emplacement (place Garibaldi). Cette pièce est jouée seulement par des femmes.

L.P.N. : Pourquoi créer une pièce en Nissart ?

J-L.G. : En fait c’est une création dans le cadre de l’association Théâtre Francis Gag. Elle a pour vocation d’illustrer la culture niçoise depuis 78 ans. Au départ, toutes les pièces et événements étaient en Nissart, mais au fur et à mesure on s’est rendu compte que pour attirer d’autres personnes, il fallait alterner création niçoise et création bilingue.

Nous nous obligeons à créer des situations où l’on parle les deux langues, français et nissart. Mais nous avons également des personnages italiens, anglais etc. Nice est une terre de mélange linguistique.

L.P.N. : Pourquoi la culture niçoise est-elle si importante pour vous ?

J-L.G. : Tout d’abord parce que c’est une culture très variée. Je suis né dedans. Autrefois on parlait le niçois, on faisait du théâtre en niçois, ma famille a toujours été très impliquée dans cette culture. Le deuxième motif est d’ordre intellectuel. Je considère qu’entretenir nos racines, notre particularisme, c’est un moyen de ne pas sombrer dans l’uniformité.

Connaître l’endroit où l’on vit, l’histoire de Nice, la langue, les traditions, tout cela est nécessaire pour mieux apprécier le lieu et pour vivre heureux.

L.P.N. : Pensez-vous que cette langue a encore un avenir devant-elle ?

J-L.G. : Je pense que oui. Pour une raison simple, elle est enseignée dès la maternelle jusqu’à l’université. Elle fait partie du programme scolaire public. Aujourd’hui beaucoup de jeunes souhaitent le parler et c’est une langue qui a une forte réalité historique. Nice a toujours été tiraillée entre différents pays. Il y a eu tellement de changements de langues dans cette région, que (le Nissart est devenu un point d’ancrage), c’est une langue de culture.

L.P.N. : Qui sont les comédiennes ?

J-L.G. : Ce sont des bénévoles, toutes des femmes de 14 à 80 ans. Il y a des actives, des retraitées des étudiantes…

L.P.N. : Est-ce qu’elles sont toutes Niçoises ?

J-L.G. : Oui elles sont toutes Niçoises !

L.P.N. : Est-ce qu’elles parlent toutes le Nissart ?

J-L.G. : Certaines le parle parfaitement, elles ont grandi avec, l’utilisent comme langage courant et d’autres n’ont que quelques notions. Mais nous les aidons à apprendre.

L.P.N. : Est-ce que vous conseillez cette pièce même à ceux qui ne parlent pas Nissart ?

J-L.G. : Oui tout à fait ! Elle est faite de manière à ce que chaque phrase soit bien interprétée, ou bien traduite. Notre but est également de ramener des personnes qui ne parlent pas Niçois. Nous devons nous renouveler chaque année et pas seulement attirer des habitués.

L.P.N. : Pensez-vous que la politique de la ville de Nice pourrait encore s’améliorer pour préserver la culture niçoise ?

J-L.G. : Je suis au conseil municipal depuis peu et je crois que la ville de Nice a fait beaucoup pour cette communauté. La volonté du maire est clairement affichée, il souhaite préserver cette culture si chère à notre ville.

Nice & Bella par Jean-Luc Gag
Du 16 au 25 mai

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