LE PETIT NICOIS

Kamini : « Une carrière atypique pour un type atypique »

Kamini, le « rappeur de campagne » a un planning plus que chargé en 2014. Après un One Man Show à succès, le chanteur revient sur scène avec son nouvel album pour une tournée partout en France. Première date à Nice au Théâtre de Verdure. Rencontre.

Le Petit Niçois : Kamini c’est quoi exactement ?

Kamini : C’est tout simplement mon prénom. Mais c’est également mon nom d’artiste, cela vient d’une démarche sincère et authentique. Garder mon vrai prénom c’est garder ma personnalité. Sinon je suis un artiste complet ou du moins j’essaie. Je rap, je chante, j’ai un One Man Show, je suis un « performeur ».

L.P.N. : Vos chansons, c’est plutôt variété ou rap ?

K. : J’ai un peu le cul entre deux chaises. Je suis ni l’un ni l’autre et les maisons de disques sont très conventionnelles. Je ne rentre ni dans les cases de NRJ ni de Skyrock. Mais je me débrouille, il reste internet et les réseaux sociaux. Je me sers de mon nom et il m’arrive d’avoir un article ou un passage télé de temps en temps.

L.P.N. : Vous avez fait une longue pause… vous avez fait quoi pendant tout ce temps ?

K. : Non je n’ai pas vraiment fait de pause, je n’ai pas disparu non plus comme le disent la presse et les gros médias. Je suis juste rentré dans le circuit indépendant, c’est une autre économie et système de visibilité différent. C’est le jeu du « show-business », il faut parler savoir trouver sa place, avoir des stratégies pour sortir son épingle du jeu mais ce n’est pas toujours facile.

L.P.N. : « C’est la Hass » est votre nouvelle chanson, qu’est-ce que ça veut dire ?

K. : C’est un terme employé par les jeunes pour dire « la crise », « la galère ». J’ai remarqué que les jeunes, aussi bien sur internet que dans la vie de tous les jours, parlent de plus en plus mal le français. J’ai donc écris une chanson qui réunissait tous les tics verbaux et les gimmicks utilisés dans le rap.

L.P.N. : Vous pensez quoi de cette déformation de la langue française ?

K. : Ça fait parti du jargon, ça fait partie du jeu, ce sont des gimmicks qui reviennent pour transformer le langage. Je m’en amuse, mais ce n’est pas mon style d’écriture.

L.P.N. : Quelles ont été vos influences en tant qu’artiste mais également en tant que personne ?

K. : Tout d’abord mon père, qui m’a tout appris, mais aussi comme beaucoup d’autres Michael Jackson, Eminem, Busta Rhymes, Dr Dre... J’ai un rap atypique, mais j’ai aussi une vie atypique. Les rappeurs viennent des quartiers moi je viens de la campagne… Je ne m’invente pas une vie de lascars, je ne plais pas aux rappeurs car je reste fidèle à moi-même.

L.P.N. : Une grosse tournée s’annonce pour vous, vous êtes prêt ?

K. : Ça démarre le 13 août, j’espère que ça va aller et que ça va évoluer. J’ai l’écriture de mon scénario et One Man Show en cours, je suis prêt pour l’année prochaine, à tourner à nouveau, je serai également en collaboration avec Denis Marechal…

L.P.N. : Votre chanson « Renaissance » est un hommage au rap de campagne ?

K. : Renaissance c’est tout simplement pour dire que je fais mes affaires, mon business, que j’existe toujours et que je suis très actif.

L.P.N. : Vous avez également un One Man Show, qu’est-ce que vous y évoquez ?

K. : Oui, il s’intitule « Il faut que je vous explique », dedans j’y explique mon parcours, mes aventures, ma vie… Je partage des aventures de mon quotidien depuis Marly-Gomont. Comme j’en parle pas dans les gros médias je le fais sur scène. J’ai beaucoup plus de liberté.

L.P.N. : Vous aimez beaucoup la scène ?

K. : C’est le meilleur endroit pour un artiste, c’est formidable, on a une interaction directe avec le public, il n’y a pas de triche, soit il rie soit il ne rie pas. On ne peut pas faire semblant d’être marrant.

L.P.N. : Vous avez côtoyé le « show-biz », vous pouvez en parler ?

K. : Quand on est fils de personne, c’est très difficile d’y accéder. Avec Marly-Gomont, un gros « buzz » m’est tombé dessus. Je suis rentré directement dedans sans apprendre comment ça fonctionnait. Je ne savais pas ce qu’il fallait dire ou faire, je n’ai pas été formé, quand on n’est pas entouré, on fait des erreurs. Le « show-biz » est un monde de requin et c’est tant mieux, c’est une bonne chose. L’individu ne doit pas croire tout ce qu’il se passe dans ce milieu. On peut se prendre pour un dieu alors qu’au fond, on fait simplement de la musique.

L.P.N. : Comment définir votre parcours ?

K. : Une carrière atypique pour un type atypique.

L.P.N. : Un conseil pour les talents perdus en rase campagne ?

K. : Rester authentique, ne pas chercher à s’inventer une vie, et puis avoir beaucoup de patience, rencontrer les bonnes personnes, perserver, ne jamais prendre la grosse tête car sinon on se perd. Et surtout, avoir un diplôme et des bases avant de se lancer.

L.P.N. : Vous avez un rêve de gosse ?

K. : Mon rêve de gosse c’est vraiment avoir une série télé à la « Cosby show », j’aimerais vraiment écrire et réaliser, c’est ça mon grand rêve.

Kamini - Théâtre de Verdure
Mercredi 13 août - 21h
www.lecridelamarmotte.com

Photo : ©DR

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