LE PETIT NICOIS

La Cathédrale Sainte-Réparate : La protectrice de Nice

La célébre cathédrale du Vieux-Nice n’est pas seulement la plus grande église du département, elle est aussi l’une des plus appreciées des Niçois et des touristes du monde entier. Après plusieurs années de travaux de rénovation, ce chef-d’oeuvre du baroque a retrouvé ses couleurs.

C ’est l’histoire d’une martyre née en Palestine au IIIe siècle de notre ère. Une chrétienne torturée qui fut finalement décapitée à cause de sa foi. Selon la tradition, son corps a été installé sur une barque et des anges l’auraient fait diriger vers les côtes niçoises donnant à la cité, à la fois sa sainte patronne, mais aussi son surnom de « Baie des Anges ». Cette histoire bien connue des Niçois est celle de Sainte-Réparate. La réalité est sans doute plus prosaïque que cela...

CATHÉDRALE ET BASILIQUE

C’est au XIe siècle que les reliques de la Sainte furent ramenées de la péninsule italienne à la capitale azuréenne. Dès lors, une chapelle lui est consacrée au pied de l’ancien château. Mais à cette époque, l’église principale se trouve encore à l’intérieur des remparts fortifiés de la colline. Ce n’est qu’au XVIIe siècle que l’édification de la cathédrale que nous connaissons aujourd’hui sera entreprise.

Pour quelle raison ? Essentiellement la démographie. A cette époque, les Niçois ont déserté la colline pour venir habiter dans la « ville neuve » plus connue sous le nom de « Vieux- Nice » de nos jours. L’évêque de Nice décide en 1649 de confier la construction du nouveau bâtiment -à l’emplacement de l’ancienne chapelleà Jean-André Guibert, un ingénieur militaire et architecte niçois. La première phase des travaux démarre l’année suivante et s’achèvera en 1685.

Elle sera alors consacrée cathédrale (siège de l’évêque). Suivront la construction du clocher au XVIIIe siècle, et l’élévation de la façade au XIXe siècle. En 1949, elle est élevée au rang de basilique (titre honorifique donné à quelques églises) par le pape Pie XII. Le prestige de Sainte- Réparate de Nice ne se sera jamais démenti les années qui suivront.

UNE FAÇADE FLAMBOYANTE

De l’extérieur, trois éléments se démarquent nettement. Le premier est bien évidemment la façade. D’un style typique lié au baroque italien, elle est agrémentée de quatre statues représentant les fondateurs de l’Eglise de Nice : Pons, Bassus, Valérien et Siagre. Les quatre Saints entourent la Sainte patronne de Nice qui siège au-dessus des portes principales de la cathédrale. Le tout est rehaussé par des couleurs pastel (jaune et vert). Le deuxième élément est son campanile.

Réalisé après l’église, en démolissant les maisons avoisinantes et avant la façade, son style dénote du reste de l’oeuvre. Enfin, derrière, se trouve la coupole de la cathédrale. Composée de tuiles de couleurs vernissées typiques de l’époque et de la région, elle s’accorde totalement avec les couleurs chaudes de la façade. Le tout donne un cachet et un charme typiquement italien à la place Rossetti.

LA CATHÉDRALE AUX DIX CHAPELLES

Impossible de décrire de manière exhaustive l’intérieur de la cathédrale tant elle est composée de nombreux détails. Sa principale caractéristique reste ses dix chapelles : Crucifixion, Sainte-Rose-de-Lima, Saints- Alexandre-et-Barthélémy, les Quatre-Martyrs- Couronnés, Saint-Jean-Baptiste, Saint-Sacrement, Sainte-Rosalie, Jean XXIII la Madone-des-Sept- Douleurs et bien entendu, Sainte-Réparate.

Chacune d’entres-elles est agrémentée d’oeuvres d’art. La plus connue restant le tableau représentant « la Gloire de Sainte-Réparate » est peint par Bernardin Baldorino au milieu du XVIIe siècle placé au dessus du maître-autel. Encore une fois le résultat global plonge le visiteur dans un univers baroque unique à Nice. Classée monument historique dès 1906, la cathédrale reste l’un des lieux les plus visités de la vieille ville, voire même de Nice.

Avec le temps, de nombreuses dégradations ont touché l’édifice, à l’extérieur comme à l’intérieur des murs. Un long travail de rénovation a donc été entrepris en 2009. Deux plus tard la façade est restaurée. Les dernières retouches sont en train d’être effectuées sur le bâtiment et un éclairage ultra-moderne (Led, contrôle par wi-fi) vient d’être installé. Après tout, on ne refuse rien à la Sainte patronne des Niçois.

Photo : ©D.R.

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