LE PETIT NICOIS

Marie-Anne Chazel : « Louise et moi sommes très proches »

La troupe du Splendid à beau avoir stoppé ses activités depuis longtemps, cela n’empêche pas ses membres de fouler les planches régulièrement. Avant le passage de Gérard Jugnot le 21 mars, c’est Marie-Anne Chazel qui vient divertir les Cannois avec « le bonheur », un spectacle plein de légèreté où se mêlent humour et amour.

Le Petit Niçois : Vous venez à Cannes avec la pièce « Le bonheur ». De quoi parle-t-elle ?

Marie-anne Chazel : C’est une comédie sentimentale dans laquelle mon personnage, Louise, rencontre Alexandre, un homme en plein divorce qui dirige un restaurant. Après avoir passé une première soirée agréable, ils se rendent compte qu’ils n’ont pas les mêmes caractères. Mais Louise ne se laisse pas abattre pour autant et décide de le séquestrer…

L.P.N : Malgré le ton léger de la pièce, il y a aussi de la profondeur…

M-A.C : Oui, il y a une vraie réflexion de la part d’Eric Assous. À travers cette comédie, il a cherché à comprendre ce qu’il se passe lorsque deux personnes qui ont déjà vécu des échecs, des joies, des ruptures… retombent en amour. Est-ce qu’on est plus tolérant ou plus exigeant ? Jusqu’à quel point cet amour peut-il grandir ? Et puis est-ce que le bonheur est possible en amour ?

L.P.N : C’est un sujet qui vous parle, la recherche du bonheur ?

M-A.C : Oui, je pense que cela parle à tout être humain. Je le ressens d’autant plus avec cette pièce : les gens prennent la pièce pour eux, ils se l’approprient et s’identifient à ce couple. Après, est-ce qu’on peut vraiment trouver le bonheur dans une relation amoureuse ? C’est une autre question.

L.P.N : Pour vous, qu’est-ce que le bonheur ?

M-A.C : Houla, c’est une vaste question… En fait, plus qu’un état permanant, je pense que le bonheur vient lorsque l’on est capable de voir et d’apprécier les petites choses de la vie. Pour moi, c’est cela qui vous donne du bonheur. Ce sont les petits moments qui améliorent votre quotidien et qui vous font sentir plus épanouis, plus apaisé, plus en harmonie.

L.P.N : Et vous, réussissez-vous à trouver le bonheur ?

M-A.C : Bien sûr. J’ai des moments très heureux dans ma vie. Comme tout le monde, j’ai des hauts et des bas, mais je pense avoir une certaine aptitude à cultiver le bonheur.

L.P.N : Est-ce que vous vous sentez proche de votre personnage ?

M-A.C : Oui ! D’ailleurs, cela me change de mes rôles habituels qui sont le plus souvent des rôles de composition. Louise et moi partageons beaucoup de choses et je pense que c’est aussi le cas pour beaucoup de femmes modernes. Beaucoup d’entre-nous ressentent ce tiraillement entre le besoin de liberté et le besoin de partager ce que l’on vit avec quelqu’un.

L.P.N : Vous avez déjà joué « Le bonheur » pendant six mois à Paris. Aujourd’hui, la pièce est-elle la même qu’à ses début ?

M-A.C : Non et c’est ça qui est merveilleux au théâtre : c’est de l’art vivant. On se remet régulièrement en cause, on prend des risques… Mais après, nous n’avons pas changé le propos du spectacle. Il est tellement bien écrit et mis en scène que la différence la plus notable vient de notre façon de jouer. Aujourd’hui, les personnages nous appartiennent pleinement. On les incarne d’une façon évidente.

L.P.N : C’était votre première pièce avec Jean-Luc Moreau aux commandes. Comment s’est passée la collaboration ?

M-A.C : Très bien. Jean-Luc Moreau est un très grand metteur en scène qui a, en plus, l’avantage de travailler avec Assous depuis des années. De ce fait, lorsqu’il fait une proposition, il ne tourne pas autour du pot pendant des heures. Et puis c’est quelqu’un qui vous laisse une certaine liberté dans votre interprétation et qui connait très bien le public donc j’en garde un très bon souvenir.

L.P.N : C’était aussi votre première fois avec Sam Karmann…

M-A.C : Oui. D’ailleurs, pour la petite anecdote, nous nous sommes rencontrés pour la première fois en 2009 au festival du film romantique à Cabourg. On s’est ensuite perdus de vue mais lorsqu’il a fallu trouver un acteur pour incarner Alexandre, nous avons de suite pensé à lui. Il est capable d’apporter de l’émotion et du rire et puis notre couple était crédible !

L.P.N : Sam Karmann est-il aussi proche de son rôle que vous du votre ?

M-A.C : Non, je pense être un peu plus proche de mon rôle que lui du sien. Son personnage est un peu plus premier degré, ne réfléchit pas beaucoup, est très impulsif... Mis à part qu’ils sont tous les deux « speed », ils n’ont pas beaucoup de traits de caractère en commun. Mais ils partagent tout de même des interrogations que peuvent se poser les hommes aujourd’hui et c’est probablement ce qui les rapproche le plus.

L.P.N : Par contre, rassurez-nous, vous n’iriez pas jusqu’à séquestrer un homme comme votre personnage ?

M-A.C : (Rires). Je n’ai jamais eu l’idée mais maintenant, je le regrette. Cela doit être terriblement amusant à faire ! Mais par contre, il y a des gens qui sont venus me voir après le spectacle en me disant que cela leur était arrivé d’être enfermé par la personne avec qui ils étaient. Mais bon, on parle ici d’un enfermement relatif, la séquestration est un sujet beaucoup plus grave.

L.P.N : Vous nous avez parlé d’une action qui se déroule sur des mois. La pièce rompt avec l’unité de temps ?

M-A.C : Absolument, il n’y a pas d’unité de temps. Il y a d’ailleurs une petite invention visuelle pour faire passer le temps entre les six tableaux et pour nous permettre d’opérer certains changements sur scène. Nous avons fait ce choix car il était très important que le temps passe pour nous amener au rebondissement final, dont je ne parlerai évidemment pas !

L.P.N : Ce que vous pouvez peut-être révéler, c’est ce que vous savez sur le projet du film « Les visiteurs 3 »…

M-A.C : Je ne peux pas dire grand-chose car je ne sais pas grand-chose. Pour le moment, c’est en écriture mais la production n’est pas encore lancée. Le projet en est à la première étape et tant que Jean-Marie Poiré et Christian Clavier n’ont pas terminé l’écriture, c’est délicat d’en parler.

L.P.N : Vous pouvez tout de même nous confirmer si vous allez jouer dedans ?

M-A.C : Oui, si cela venait à se faire, je jouerai dedans !

L.P.N : Après « Les bronzés », ramener une telle franchise à la vie n’est-ce pas un peu risqué ?

M-A.C : Si mais ce n’est pas plus risqué que de faire un nouveau film. Et puis il y a une demande de la part du public ! Des gens souhaitent le retour des visiteurs comme ils ont souhaité le retour des bronzés et nous avions fait 10 millions de spectateurs à l’époque ! Et puis l’histoire des visiteurs permet plein de nouvelles pistes puisqu’il est question de voyages dans le temps. Au final, tout ce qu’il faut c’est réussir un bon film, que ce soit une suite ou non.

Photo : Marie-Anne Chaze et Sam Karmann forme un couple crédible sur scène. © D.R

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