LE PETIT NICOIS

Pascal Brunner a “payé la note”

A Nice, l’animateur de « Fa Si La Chanter », Pascal Brunner, avait trouvé une terre d’adoption, c’est là qu’il avait écrit son livre, « Gloire, galère et cancer, je paye la note », la maladie l’a rattrapé.

Aseulement 51 ans, il a cédé après une rémission spectaculaire qui lui avait fait croire qu’il avait droit à un second départ. Lors d’une interview qu’il avait donné au Petit Niçois en novembre 2012, il avait reconnu qu’il avait beaucoup « abusé » du tabac et de l’alcool. Pour ce fêtard avéré, Nice a été un refuge, son dernier havre de paix.

Un cancer foudroyant…

C’est le 17 mai 2011 qu’il apprend qu’il a un cancer de la gorge alors qu’il répète son nouveau spectacle d’imitation à Nice avec ses musiciens. La situation paraît désespérée. Les médecins de l’hôpital Lacassagne ne veulent pas perdre de temps et décident de l’opérer dès le lendemain. Après huit heures sur la table d’opération, Pascal Brunner est sauvé. Ils lui ont reconstitué le palais avec de la peau prise sur son poignet. Après, c’est la radiothérapie et l’orthopédie pour réapprendre à parler. Heureusement, ses cordes vocales n’ont pas été touchées et l’imitateur espère bien reprendre son métier et les tournées.

Mais le traitement s’éternise et l’animateur vedette est obligé de demander le Revenu Social d’Activité (RSA) et l’Allocation adulte handicapé pour survivre. C’est alors que ses appels au secours sont entendus. Son ex-compagne, Valérie et sa fille Marine lui donnent le courage de lutter tout comme sa nouvelle amie qui partage sa vie, l’une de ses anciennes infirmière niçoises qui veille désormais uniquement sur lui.

Son fétiche, « Fa Si La Chanter »

Découvert par Guy Lux dans l’émission « La Classe », Pascal François de son vrai nom, brille par ses talents d’imitateur. Il débute à France Inter aux côtés de Laurent Ruquier dans « Rien à cirer ». Mais très vite, Pascal devenu Brunner anime sa propre émission qui immédiatement fait un « carton ». « Fa Si La Chanter » lui procure la gloire et la célébrité. De 1994 à 1998, ce jeu sera suivi par 5 millions de téléspectateurs sur France 3. Avec ce succès, TF1 lui ouvre ses portes pour « Une Famille en Or ». En 1999, il reprend son émission fétiche jusqu’en 2000.

Car Pascal Brunner veut passer à autre chose et prouver qu’il peut jouer au théâtre. Pour ce saltimbanque dans l’âme, rien ne vaut le public, son contact, ses rires, sa chaleur. Les deux pièces qu’il interprétera le lieutenant Columbo dans « Une femme de trop », et « Rien ne va plus » sont autant de réussites. Le public aime Pascal Brunner qui le lui rend bien…

Gilbert Montagné, Julien Lepers, ses amis

Mais de cette vie d’avant, que lui reste-t-il ? Quelques amis comme Gilbert Montagné qui demandera à la SACEM de faire un chèque à Pascal Brunner. C’est encore lui qui le pousse à raconter son histoire dans un livre. Ce sera « Gloire, galère et cancer, je paye la note ». Julien Lepers, son voisin antibois, lui aussi reste très proche de l’imitateur.

Car à Nice, Pascal a trouvé une autre famille. « Mes musiciens sont d’ici, j’y venais régulièrement pour des répétitions de spectacles ». Il ne pensait pas forcément y vivre un jour… Avec sa maladie, il a trouvé à Nice « des médecins extraordinaires » et « des amis ». Il se plaît sur la Côte d’Azur. Le maire de Nice, Christian Estrosi, sensible à sa détresse, lui trouve un appartement thérapeutique, rue Clément Roassal.

Le soleil, la plage, les amis sont autant de remèdes miracles pour sa guérison. Toujours jovial malgré de vrais moments d’angoisse, Pascal Brunner est toujours plein de projets. Radio, spectacles, il avait envie du public à nouveau. Il préparait le retour de « Fa Si La Chanter » pour cet été.

« Une grande perte »

Humble, appréciant les plaisirs simples, drôle, Pascal Brunner aimait la vie et c’est ce qui a tant plus au public. Il leur ressemblait, il ne se prenait pas la tête, encore moins la grosse tête mais s’il en avait fait partie, « Des Grosses Têtes ». On se souvient de son émission « Brunner à vif », juste après « Rien à cirer ». Il était toujours à cran, toujours à douter, toujours à croire aussi « que la vie est un don précieux et qu’il ne faut pas perdre de temps et vivre pleinement sa vie ».

La maladie l’a rattrapé… Julien Lepers l’a bien vu, sa rechute, il y a trois semaines, était terrible et fatale. « C’est une grande perte, un total gâchis, un artiste multicartes exceptionnel ». Le crabe a eu raison de lui alors qu’il n’avait que 51 ans. Le public, son public, se sent un peu orphelin, orphelin d’un homme simple qui savait leur parler, les toucher, et surtout les faire mourir de rire…

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