Après « Les Amis du placard », Romane Bohringer retrouve Pierre Pradinas dans « Embrassons-nous Folleville », une pièce de boulevard écrite en 1850 par Eugène Labiche. Une oeuvre plus moderne qu’il n’y paraît, dans laquelle l’actrice prouve une fois de plus son talent comique.
Le Petit Niçois : Vous venez à Cannes avec la pièce « Embrassons-nous Folleville ». Quelle est la particularité de cette adaptation ?
Romane Bohringer : Nous (rires) ! Mais c’est vrai que c’est ceux qui travaillent sur un projet qui lui donnent une identité. Vous savez, je travaille avec Pierre Pradinas (NDLR : le metteur en scène) depuis 10 ans. Et ensemble, on essaye de faire un théâtre ludique avec beaucoup de joie. Et je pense que cette adaptation d’ « Embrassons-nous Folleville » est dans cette lignée.
L.P.N : Depuis le temps que vous travaillez avec Pradinal, peut-on parler de coup de foudre artistique ?
R.B : C’est vrai qu’il a des qualités qui me sont chères. D’abord, il est très humain, ce qui aide à faire un bon spectacle, et il a un grand respect pour les oeuvres qu’il adapte. Lorsque l’on a monté cette pièce, on l’a fait avec beaucoup de sincérité, sans chercher à en rajouter. D’ailleurs, il suffit de servir le plus sincèrement possible le texte pour comprendre que Labiche avait écrit une pièce hilarante.
L.P.N : Côté décors et costume par contre, c’est un peu plus « pétant »...
R.B : C’est vrai. Pierre a un goût pour les choses spectaculaires, très belles, très lumineuses. Il a apporté une touche de folie, des couleurs et surtout un sens du détail sur scène. Au final, on a un texte magnifique, parfaitement écrit, qui est servi par une mise en scène respectueuse de l’oeuvre mais qui sait être moderne. D’ailleurs, il arrive souvent à intéresser des publics peu familiers avec le théâtre.
L.P.N : Par exemple ?
R.B : La semaine dernière, à Corbeil-Essonnes, un groupe de collégiens est venu voir la pièce. A la sortie, on a vu qu’ils étaient tous emballés. Ils en parlaient avec plaisir et se repassaient les scènes. Et ça, c’est grâce à Pierre. Parce qu’il sait insuffler à sa mise en scène un côté enfantin et une liberté que l’on ne trouve pas ailleurs, tout en gardant la profondeur de l’oeuvre originale.
L.P.N : Vous vous partagez l’affiche avec Gabor Rassov. Lui non plus, vous ne le quittez plus...
R.B : Ha mais c’est parce que Gabor est mon auteur contemporain fétiche ! J’ai joué quatre de ces pièces. D’ailleurs, cela doit faire le 5e spectacle que je fais avec tous ceux qui nous accompagnent. Et c’est vrai que l’on ne se quitte plus parce que tous ensemble, on arrive à faire un théâtre qui nous ressemble !
L.P.N : Peut-on dire que vous êtes une troupe ?
R.B : Oui, on est une troupe mais pas dans le sens fermé du terme. Selon les projets, on peut ramener de nouvelles têtes comme récemment Bruno Salomone et Warren Zavatta. D’ailleurs, à chaque pièce, j’ai rencontré quelqu’un de nouveau.
L.P.N : Il y a des passages musicaux dans la pièce. Pourquoi les avoir ajoutés ?
R.B : Rien n’a été ajouté. À l’époque où la pièce a été écrite, Eugène Labiche avait prévu des couplets… des passages musicaux. On a donc respecté ça, mais à notre manière. Et c’est pour cela qu’il y a pas mal de musiques dans la pièce.
L.P.N : Vous avez déjà participé à des projets musicaux par le passé. C’est donc vous qui chantez ?
R.B : Je ne sais pas si je dois vous révéler les secrets de la pièce (rires). Mais oui, pour ce qui est de ma personne, j’ai chanté moi-même. Après, c’est différent de Fantômas, où nous avions un orchestre sur scène tous les soirs afin de chanter les chansons en live.
L.P.N : Pourquoi ne montez-vous pas un projet musical ?
R.B : Parce que cela ne me tente pas du tout. J’adore quand, par le biais de mon métier, je me retrouve à devoir donner de la voix. Ou quand on me propose de collaborer sur un duo en passant. Mais ce que j’aime, c’est le côté « accidentel » de la chose. Je ne me sens pas de devenir chanteuse.
L.P.N : Vous avez joué votre première pièce avec votre père pendant ces deux dernières années. Cela ne va pas vous manquer maintenant que c’est terminé ?
R.B : Non, parce que l’on joue les prolongations jusqu’en juin ! En fait, on a attendu très longtemps pour trouver LA bonne pièce. Mais ça valait le coup car on a fait un tabac avec et nous avons des demandes pour prolonger cette année et même l’année prochaine. Et comment refuser un rendez-vous sur scène avec son père ?
L.P.N : C’est un peu un cadeau que vous vous êtes fait...
R.B : Oui, parce que cela s’est tellement bien passé, c’est tellement merveilleux cette histoire... Et puis c’est incroyable de voir Richard sur scène, de jouer avec lui... C’est incroyable lorsqu’un projet comme celui-ci, en lequel vous croyez, rencontre l’adhésion du public. Et c’est une immense chance, à nos âges, de pouvoir continuer d’écrire une histoire commune.
L.P.N : C’est quelque-chose qui vous a rapprochés ?
R.B : Pas tellement parce que l’on a toujours été très proche l’un de l’autre. Mais après, demandez à n’importe qui s’il peut passer six mois de sa vie avec l’un de ses parents à 40 ans ? Et nous, tout d’un coup, on a eu cette chance dans notre vie de pouvoir faire un bout de route ensemble, en face à face, pour se dire les choses de toute une vie. C’est quelque chose de très fort !
L.P.N : Vous avez déjà défendu des causes qui vous étaient chères. Y a-t-il un combat que vous menez actuellement ?
R.B : Vous savez, je me sens mal par rapport à tout ça. Parce qu’on nous demande souvent de nous engager mais je ne me sens jamais légitime dans ces combats. Alors bien sûr, je parle de telle ou telle cause à la télé lorsqu’on me le demande, mais c’est un engagement minable comparé à ceux qui sont sur le terrain et qui se battent tous les jours. Après, je peux vous dire ce qui me touche. Lorsque les gens du Droit Au Logement m’appellent, je ne peux pas rester insensible. D’ailleurs, en ce moment ils se battent contre les expulsions opérées dans les squats en hiver.
L.P.N : Quels sont vos projets actuels ?
R.B : Finir ce que l’on a commencé ! Je suis en tournée avec « Embrassons-nous Folleville » jusqu’à fin mars et avec mon père jusqu’à fin juin. Pour le reste, j’attends (rire).
Embrassons-nous Folleville, le 03/02 au théâtre Croisette, JW Marriott – Cannes. Renseignements : 04 92 98 62 77
Photo : © Marion Stalens

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