LE PETIT NICOIS

Rose : « Il y a tellement de choses à faire dans le Vieux-Nice »

A l’occasion de la sortie de son nouvel album « Pink Lady », la Niçoise Rose a parlé sans détour de ses expériences personnelles, de ses envies, de son addiction aux réseaux sociaux mais également de sa ville natale, où elle viendra chanter pour la Fête de la musique.

Le Petit Niçois : Que va-t-on trouver dans votre nouvel album Pink Lady ?

Rose : En fait, c’est un cocktail de sensations, de sentiments, d’experiences... c’est un bilan de ma vie. J’ai tout mis dans un shaker et j’ai sécoué. Aujourd’hui, je pense que c’est le plus abouti, le plus varié et le moins étiqueté des albums. Chaque album vient d’expériences personnelles. Une rupture, un divorce, une naissance... Cette fois-ci, je me suis lancée en voulant simplement écrire ce qui arrive à une femme de 40 ans, une artiste qui a envie de rester jeune mais qui se voit vieillir. L’album aurait pu s’appeler « histoire idéale », c’est un album descriptif, un peu comme une histoire que l’on attend, que l’on fantasme.

L.P.N. : Il sort à peine deux ans après votre dernier album... c’est un délai un peu court, non ?

R. : Justement, c’est parce que j’avais l’envie spontanée de le faire. Quand on a beaucoup de temps, c’est plus dur. Quand je me lance, c’est assez rapide, ça peut durer 6 mois au total. J’ai commencé à écrire en janvier 2014 et j’ai terminé en janvier 2015.

L.P.N. : J’ai lu que vous aviez été frustrée de votre dernier album. Pourquoi un tel sentiment ?

R. : Je sentais qu’il manquait des titres radiophoniques. J’ai toujours été heureuse de mes albums, mais là je me suis lassée de certaines chansons. Et puis j’ai changé de manager, j’ai eu beaucoup de soucis qui ont fait qu’au final, le rendu n’a pas été travaillé. La tournée ne s’est pas passée non plus comme je le rêvais, elle était très courte. On commençait à peine à être très pro et poutant on n’avait pas assez de dates. Aujourd’hui, j’ai changé toute mon équipe donc je n’avais qu’une seule envie : retourner sur scène.

L.P.N. : J’ai trouvé que cet album avait un regard plus cynique et plus fataliste sur le monde. C’est ce que vous vouliez partager ?

R. : Je n’y vois simplement que du réalisme. Je ne pense pas être cynique. Les albums précédents étaient utopistes, rêveurs, idéalistes. Je fantasmais le bonheur parfait. C’est très rare que l’on puisse vivre passionnément toute notre vie. Aujourd’hui je me raccroche à des bonheurs simples, comme aller au parc avec mon enfant. Voir mon fils heureux ça me comble. Je n’étais pas comme ça avant. Il y a beaucoup moins de hauts et de bas dans ma vie maintenant. Je rêve moins d’idéal. Cette soif d’idéal nous rend malheureux. C’est exactement « foule sentimentale » d’Alain Souchon. Mais c’est vrai que ma vie est un foutoir sans nom.

L.P.N. : Vous croyez toujours en l’amour ?

R. : Complètement ! Je ne crois plus forcément en l’amour passionné, ni à « l’homme de ma vie ». Mais je n’ai pas encore vécu le coup de foudre, j’espère vivre une histoire hyper forte, trouver un homme avec qui j’ai envie de terminer ma vie... tout est possible.

L.P.N. : En 2006, c’était « La liste », une chanson d’amour pleine d’espoir et d’amour et en 2015 on arrive à « Maman est en bad elle a le coeur en rade »... Comment vous en êtes arrivée là ?

R. : Ce n’est pas mon histoire, mais c’est quelque chose que je vois souvent. Le mari qui s’en va et qui laisse la mère seule. C’est un peu l’histoire de Cendrillon racontée par Téléphone. La femme devient maman donc elle n’est plus parfaite pour le mec parce qu’elle est devenue mère de famille. Pour moi ces hommes ne méritent aucun pardon.

L.P.N. : « Je de société », c’est une critique des réseaux sociaux parce que cela vous insupporte ou parce que vous êtes accro ?

R. : Les deux ! Je suis partie prenante et spectatrice. Parce que j’espère qu’on arrivera à passer à autre chose. Les réseaux sociaux nous ont fait perdre beaucoup de sensations réelles et parce qu’on ment sur les réseaux sociaux, on peut faire et dire ce que l’on veut. J’essaie de garder ça d’un point de vue professionnel mais c’est un alibi, parce que j’aime bien montrer ce que je fais. On récupère de l’amour au clic. Cet oiseau Twitter qui grossit jusqu’à devenir un monstre qui mange tout sur notre passage. Le nouveau clip de Stromae est formidable pour ça.

L.P.N. : Comment réglez-vous le problème ?

R. : Il faut simplement se déconnecter de temps en temps. J’essaie de ne plus toucher le téléphone, de partir dans des endroits paumés. Même si on a tout cet amour virtuel, il faut conserver une vie réelle parce que le risque, c’est de rentrer dans ce cercle horrible cercle vicieux qui nous avale.

L.P.N. : Il va y avoir une tournée pour cet album ?

R. : Oui, elle va démarrer en automne, avec 40 dates. Mais on espère la faire grandir jusqu’à 100 dates.

L.P.N. : Vous avez toujours gardé un lien avec votre ville natale Nice ?

R. : Oui bien sûr, je vais y retourner pour la Fête de la musique, mes parents y vivent. Pour moi Nice, c’est rassurant, reposant et mon fils adore la ville. Les jeux d’eau, les jardins.. L’après-midi, il vaut mieux aller sur la Promenade du Paillon qu’à la plage ! Et puis le coin est génial, on peut aller vers St Tropez ou Cannes... Il y a tellement de choses à faire.

L.P.N. : Quel est votre endroit préféré à Nice ?

R. : J’aime le Vieux-Nice, le quartier des musiciens, j’aimerais habiter vers le boulevard Victor Hugo. Il y a tellement de choses à faire dans le Vieux-Nice ! Sortir, manger, faire la fête...

L.P.N. : On vous a aperçue dans La parenthese inattendue, vous y retourneriez ?

R. : Ah oui ! C’était un super moment, j’ai même appris sur moi pendant l’émission. C’était une formidable rencontre avec Lambert Wilson.

L.P.N. : Vous aimeriez y retourner avec qui ?

R. : J’aimerais bien avec Alain Souchon, ou des gens qui me font rire comme Edouard Baer, Gad Elmaleh, Florence Foresti ou alors quelqu’un qui a eu mille vies comme Jean d’Ormesson.

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