LE PETIT NICOIS

Stéphane Rousseau : « C’est sans doute ma dernière tournée »

L’humoriste québécois aux allures de gendre idéal revient avec un nouveau one-man-show qui promet de « briser la glace » et de nous montrer cette fois son mauvais côté. Un spectacle qui pourrait bien aussi être son dernier. L’artiste aspire à de nouveaux projets.

Le Petit Niçois : Vous êtes récemment venu dans la région pour roder votre spectacle. Qu’en avez-vous pensé ? La Côte d’Azur vous inspire ?

Stéphane Rousseau : C’est forcément très difficile de ne pas s’y plaire. J’adore l’odeur de la mer. C’est le seul endroit en France où on a l’impression d’être en vacances lorsque l’on travaille. Je peux vous avouer que c’est la partie de la tournée que je préfère. On dit que le public du Sud est très exigeant, mais de mon coté j’ai toujours eu de très bons retours, les gens ont toujours été chaleureux avec moi. Tout est beau, même les femmes sont belles…à regarder.

LPN : Comment décrieriez-vous ce nouveau one-man-show « Stéphane Rousseau brise la Glace » que vous venez présenter ?

SR : Dans mon dernier spectacle « Les Confessions » je parlais beaucoup de moi. Dans celui-ci je vais aussi parler des autres… et donc toujours de moi.

Mais j’ai voulu montrer un côté différent, plus acerbe, plus cynique, plus méchant en fin de compte. C’est le bilan d’un gars qui vieillit. Ma femme* me dit toujours que je suis plus drôle à la maison que sur scène. C’est ce gars là que j’ai voulu montrer au public.

LPN : C’est très différent de ce que vous proposiez avant…

SR : Il y aura moins de personnages, mais plus de stand-up. L’objectif avec ce spectacle c’est de ne pas se cantonner à l’image que je véhiculais, parce que, à force on finit par se répéter. Je vais montrer qui je suis vraiment. Un gars un peu paresseux, un peu narcissique. Et puis il parait que les femmes aiment les salauds, les « bad boys ». (Rires)

LPN : Cela fait plus de 10 ans que vous avez débarqué en France. Votre façon de faire de l’humour a-t-il évolué à notre contact ?

SR : Bien sûr, mon humour s’est transformé et a été influencé par tous les comiques que j’ai côtoyés depuis que je suis arrivé en France. Pour vous donner un exemple, en France vous utilisez beaucoup le second degré. J’ai même envie de dire qu’à Paris tout le monde est toujours sur du second degré, le cynisme... etc. Alors que le Québécois est foncièrement gentil. (Rires) Il faut s’avoir s’adapter.

LPN : L’inverse marche également ?

SR : Exactement. Pour résumer, je dirais que les Québécois sont arrivés en France, avec un style « américain » très spectaculaire. Pour nous un spectacle c’est un show, et quand on est sur scène on arrive avec l’artillerie lourde.

Alors qu’en France vous attachez plus d’importance aux textes. Depuis quelques années on a pu voir que les Français s’étaient améliorés sur la forme et nous sur le fond. Nous nous sommes mutuellement influencés.

LPN : Vous venez d’enregistrer le pilote d’une nouvelle émission de télé au Québec « sur invitation seulement » que vous présentez. De quoi s’agit-il ?

SR : C’est une émission extraordinaire ! C’est à mi-chemin entre une émission de variété et une véritable fête. Je présente en compagnie de Reem. Deux duos d’artistes s’affrontent dans des épreuves délirantes comme celle par exemple du mimetrampoline, tout ça dans une ambiance déjantée où le public participe et picole avec nous. C’est très convivial. On va essayer de le vendre en France.

LPN : Le petit écran vous tente ?

SR : Je ne sais pas si je veux m’orienter vers ça, tout ce que je peux dire c’est que j’y ai pris beaucoup de plaisir, et que je suis très très heureux de l’avoir fait.

LPN : On vous a également aperçu dans plusieurs films. Que retenez-vous de ces expériences ?

SR : Dans mon dernier film, « le vrai du faux » on surfe beaucoup sur l’émotion et l’humour, j’ai aimé ce registre et montrer quelque chose de différent. Et puis cela fait du bien de ne pas être seul sur scène, de vivre en troupe pendant quelques semaines. Cela m’a appris que je ne ferai pas des tournées toute ma vie. Il se peut d’ailleurs que celle-ci soit la dernière.

LPN : Vous êtes sur tous les fronts. Que pouvons-nous vous souhaiter ?

SR : J’aimerai beaucoup que ce spectacle fonctionne. Après je prendrai un peu de temps pour moi, ma femme, mon fils, et aussi pour mes toiles. J’adore la peinture c’est une de mes grandes passions.

LPN : Quel genre de tableaux peignez-vous ? Une exposition pour bientôt ?

SR : C’est une sorte de surréalisme, très coloré. Ma femme me pousse pour que j’expose, et je suis obligé de l’écouter sinon je me fais taper sur les doigts.

*L’actrice Reem Kherici

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