LE PETIT NICOIS

2002 : Ronaldo, enfin !

L’édition 2002 est particulière à plusieurs sens. C’est la première de l’histoire organisée en Asie, avec un climat humide dont on ignore l’impact sur les corps d’athlètes. Et c’est la première coupe du monde organisée conjointement par deux nations, le Japon et la Corée du Sud.


BRESIL 2 - 0 ALLEMAGNE
A Yokohama, le 29 Juin, 69 029 spectateurs


Le Brésil y débarque sur la pointe des pieds. En favori ? Un peu, au nom du prestige, mais beaucoup moins que d’habitude. La France, tenante du titre, et l’Argentine reviennent dans tous les pronostics. Le Brésil, lui, se présente bancal. Avec une seleçao totalement renouvelée depuis 1998.


Seuls Cafu, Roberto Carlos et Rivaldo sont encore là. Ronaldo, il Fenomeno aussi. Mais dans quel état ? Victime d’une effroyable fracture de la rotule deux ans plus tôt, on a cru le buteur brésilien perdu pour le football. Il revient doucement avec l’Inter Milan, mais son niveau demeure une inconnue.


Qu’importe, le Brésil n’a pas besoin d’un Ronaldo au top pour expédier les affaires courantes en poule : 2-1 face à la Turquie, 4-0 contre la Chine, 5-2 face au Costa Rica. Le 8e de finale contre la Belgique est tout aussi bien maîtrisé, (2-0), le Brésil avance à peine voilé. Surtout, il prend confiance. En son système, d’abord. Scolari a innové avec un 5-3-2 osé au pays de la samba.


Mais avec deux latéraux aussi offensifs que Roberto Carlos et Cafu, le nouveau capitaine, cela revient à jouer avec 4 attaquants. Et l’équipe, ou le jeune Kaka débute par intermittence, a confiance en sa triplette offensive. Les 3 R. Ca aurait pu être Rêve-Risque-Roulette, c’est Rivaldo-Ronaldinho-Ronaldo. Et elle marque à chaque rencontre.


En quart, face à l’Angleterre qui mène 1-0 (but d’Owen), Rivaldo égalise. Mais il faut un coup de génie sur coup franc – ou une grosse faute de Seaman, le gardien anglais, c’est selon- de Ronaldinho, le Parisien, pour débloquer la situation et envoyer le Brésil dans le dernier carré. Ronaldo en a gardé sous la semelle, il a retrouvé ses sensations avec douceur (5 buts en 5 matches, quand même !), il redevient un fauve au bon moment. Un coup de griffe contre la Turquie ouvre la porte d’une 7e finale. Contre un autre inattendu : l’Allemagne, elle aussi en reconstruction, que personne n’avait vu venir, quatre ans avant d’organiser le Mondial 2006.


La finale entre ces deux géants du football mondial est serrée et étriquée, indécise. Le fauve Ronaldo remet deux coups de patte, en fin de rencontre (67e et 79e), pour crucifier Kahn et la Mannschaft. Façon rôdeur, façon vautour, deux buts de près. Deux buts venus de loin après sa si grave blessure.


Ronaldo offre le 5e sacre mondial de son histoire au Brésil. Ronaldo le miraculé, tient sa revanche. Champion du monde sans jouer en 1994, finaliste malheureux en 1998, il est enfin sacré. Pour sa 3e finale. A 26 ans ! Il termine aussi meilleur buteur de ce coupe du monde asiatique avec 8 buts. Qui s’ajoutent aux 4 de 1998.


En 2006, pour sa 4e coupe du monde (défaite en ¼ de finale contre la France, 0-1), il marquera encore 3 fois. Pour devenir le meilleur buteur de l’histoire des coupes du monde. 15 buts pour Ronaldo en phase finale. Un record qui place il Fenomeno au panthéon des très grands.


Photo : Marcos- Lucio, Edmilson, Roque Junior- Cafu (cap), Gilberto Silva, Roberto Carlos- Kleberson, Ronaldinho (Juninho Paulista, 85e)- Ronaldo (Denilson, 90e), Rivaldo. Sélectionneur : Scolari.

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